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Citations sur Pour un catastrophisme éclairé (26)

Le catastrophisme éclairé consiste à penser la continuation de l'expérience humaine comme résultat de la négation d'une autodestruction - une autodestruction qui serait comme inscrite dans son avenir figé en destin. Avec l'espoir, comme l'écrit Borges, que cet avenir, bien qu'inéluctable, n'ait pas lieu
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Souvenons-nous : chez Bergson, à propos de ce surgissement de la nouveauté radicale qu'est une oeuvre d'art, on peut dire qu'avant l'événement elle n'était pas possible mais qu'avec l'événement il devient vrai qu'elle aura toujours été possible.
«Sa possibilité, qui ne précède pas sa réalité, l'aura précédée une fois la réalité apparue.» Il va nous falloir apprendre à penser que, la catastrophe apparue, il était impossible qu'elle ne se produise pas, mais qu'avant qu'elle ne se produise elle pouvait ne pas se produire. C’est dans cet intervalle que se glisse notre liberté.
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Dans la métaphysique de la prévention, ce possible qu'aurait été l'hiver nucléaire reste, en tout cas, à jamais un possible, non pas au sens où il pourrait encore aujourd'hui être actualisé, mais au sens où il restera à jamais vrai qu'il aurait pu être réalisé.
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Dire que l'avenir est déjà en quelque sorte ce qu'il sera n'exclût aucunement qu'il pourrait être différent de ce qu'il sera.
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Cependant, la critique semble ne pas voir que l'on peut se fixer sur le scénario du pire, non pas comme pouvant ou devant se produire dans l'avenir, mais en tant qu'il pourrait ou devrait se produire si l'on entreprenait telle action. Dans le premier cas, le scénario du pire est de l'ordre d'une prévision; dans le second, c’est une hypothèse conditionnelle dans une délibération qui doit aboutir à choisir, parmi toutes les options ouvertes, celle ou celles qui rendent ce pire acceptable ; ou, dans une autre variante, l'opinion qui rend ce pire le moins dommageable possible - dans la théorie de la décision en incertitude, cette dernière démarche se nomme minimax, car il s'agit de rendre minimal le dommage maximum.
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Dans la position que je défends, non seulement le « risque » - je dirais la catastrophe - reste une possibilité, mais seule l'inévitabilité de sa réalisation future peut conduire à la prudence. Le « scénario du pire » est en effet une notion floue. Pour telle action que l'on entreprend ou telle politique que l'on décide, jusqu'où le pessimisme peut-il raisonnablement aller ?
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Que le « risque zéro » soit un idéal inatteignable qui entrave l'action, on doit en convenir. Mais c’est aussi là une fausse querelle. « Derrière le leitmotiv permanent, "le risque zéro n'existe pas", ce qui est une évidence, se cache un véritable refus d'appliquer sérieusement le principe de précaution, qui est le seul à pouvoir raisonner et humaniser le progrès.
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Cette émergence d'une objectivité, d’une extériorité par la clôture sur soi d'un système d'acteurs qui tous s’imitent, acquiert une vigueur accrue à mesure qu’augmente le nombre de ceux-ci. Les rumeurs les plus absurdes peuvent polariser une foule unanime sur l'objet le plus inattendu, chacun trouvant la preuve de sa valeur dans le regard ou l'action de tous les autres. Le processus se déroule en deux temps : le premier est un jeu de miroirs, spéculaire et spéculatif, dans lequel chacun guette chez les autres les signes d'un savoir convoité et qui finit tôt ou tard par précipiter tout le monde dans la même direction ; le second est la stabilisation de l'objet qui a émergé par oubli de l'arbitraire inhérent aux conditions de sa genèse. L'unanimité qui a présidé à sa naissance le projette, pour un temps, au-dehors du système des acteurs lesquels, regardant tous dans le sens qu’il indique, cessent de croiser leurs regards et de s’épier mutuellement
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L'avenir du système est prévisible mais les individus se sentent impuissants à en orienter ou réorienter la course, alors même que le comportement d'ensemble continue de n’être que la composition des réactions individuelles à la prévision de ce même comportement. Le tout semble s'autonomiser par rapport à ses conditions d'émergence et son évolution se figer en destin.
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Une machine technologique folle, guidée par la seule soif d'aller toujours plus loin et d'être toujours plus rentable, s'est mise en marche. Hans Jonas n'est pas en reste lorsqu'il convient qu’ “il est indéniable que nous devenons progressivement les prisonniers des processus que nous avons déclenchés nous-même [...] sans fixation d'un but, presque à la manière d'un destin.
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