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Critique de allard95


Dans les années 1950, une poignée d'intellectuels français ont cru bon (et surtout nécessaire !) de faire "évoluer " le roman, et d'appeler leurs créations pour le moins absconses "le nouveau roman". Ils avaient pourtant, pour la plupart, déjà montré qu'ils savaient écrire de vrais et bons livres. Mais le "bougisme" obligé, la certitude que le changement est forcément positif, la croyance paresseuse selon laquelle ce qui est ancien doit être abandonné, les a conduits à commettre cette double faute: publier des récits dont la forme et le fond s'approchaient du néant, et condamner de tous les maux de la terre ceux qui osaient mettre en cause la qualité et de l'intérêt de la démarche: promoteurs du changement, ils étaient forcément progressistes; et ceux qui en doutaient ne pouvaient être que d'épouvantables réactionnaires. Marguerite Duras - qui n'avait pourtant plus rien à prouver - s'est associée à cette démarche hasardeuse, et cela nous a valu cette nouvelle démembrée, "Moderato cantabile". Sa seule qualité est d'être courte: à peine 80 pages, en format poche. L'intrigue pouvait être bonne et solide: la femme d'un industriel s'ennuie, s'intéresse à des faits divers morbides, se met à boire dans les bistrots . On pouvait imaginer une suite passionnante. Mais M.Duras s'est volontairement auto-sabordée: dans la forme, elle fait se succéder des phrases ambiguës, supplice pour le lecteur. Et pour ce qui est du fond, elle s'efforce de nous laisser, toujours, au milieu du gué: très amusant peut-être de son point de vue, mais pénible pour celui qui a cru bon d'acheter son livre. Bref, cela est nul, et fort heureusement, ces "nouveaux romanciers" ont finalement fait choux blanc. Les auteurs de la génération suivante, passée cette mode ridicule et un peu totalitaire du "nouveau roman", se sont remis à écrire correctement, et seuls les amateurs de vieille bimbeloterie se penchent encore (?) sur ce navrant épisode.
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