La venue de la mort annonce l'approche de la Vie d'où nous venons, à laquelle nous retournons et qui, même pendant le temps de notre existence, ne nous a jamais écartés d'elle. Mais ce qui, durant la vie, touchait le plus souvent notre seul inconscient tend, l'âge venant, à pénétrer toujours davantage notre conscience. Et c'est vieillir bien que d'accueillir cette prise de conscience.
Lorsqu'un homme accepte de vieillir, qu'il reste jusqu'à la fin prêt à se transformer, il sent que l'affaiblissement de ses forces naturelles peut faciliter en lui l'éclosion du surnaturel.
Un exercice n'a rien de commun avec la voie si l'on remplace, comme c'est généralement le cas, le but initiatique par un but pragmatique, s'il est pratiqué, donc, pour la conservation de l'homme du dehors et non pour le développement de l'homme du dedans.
Ces mouvements très humains de contact physique peuvent devenir le témoignage de la présence d'un tiers plus grand, de l'ETRE en qui nous sommes tous un et que ce geste appelle.
La forme, en d'autres termes la façon dont un être humain est présent, est "juste" quand il est transparent à son essence et à l'ETRE qui l'habite.
L'homme intérieur avance par la constante répétition, tout au long de la journée, d'une exécution des mouvements conforme à l'Être essentiel. Ainsi le quotidien devient exercice.
Le but de toute pratique sur la voie est la transformation grâce à laquelle la présence de l'ETRE surnaturel s'impose de plus en plus clairement à la conscience intime et exerce toujours davantage son influence sur l'existence de l'homme.
L'expérience de l'ETRE est l'étoile autour de laquelle gravite la vie spirituelle de toutes les religions.
Mais d'où tenons-nous le droit de parler avec tant d'évidence de l'Être essentiel et de l'Être surnaturel ? De l'expérience.
L'homme ressent de deux façons le passage de son moi existentiel vers la transcendance d'une instance plus vaste dans laquelle il est englobé : par la percée de l'ÊTRE en tant que Logos, ou par un afflux de forces cosmiques.