En finissant ce roman graphique (j'aime beaucoup l'expression) je crois comprendre un peu mieux
Sylvain Tesson, dont l'écriture a le don de m'horripiler. Cet homme n'est pas né dans le bon siècle. Aventurier, il aurait fait un admirable grognard, ou un membre du tiers état. Il n'apprécie visiblement que peu ses semblables, à quelques exceptions près.
J'ai donc débuté cet ouvrage avec méfiance, et parce que j'ai pour principe de ne jamais offrir un livre que je n'ai moi-même lu. Aux commencements j'ai eu beaucoup de mal avec le dessin. Je trouvais les traits des personnages peu marqués, l'ensemble perdu dans des tons unis. Puis a commencé l'évocation de l'épopée napoléonienne, et là j'ai été captée. Et par la reviviscence du récit historique, admirablement rendue par le texte, et par ces couleurs en demi-teinte qui décrivent sans s'y complaire la mort et la déroute.
J'ai fini l'ensemble avec émotion, même si je reste dubitative quant à l'écrivain.