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EAN : 9782203206946
96 pages
Casterman (06/11/2019)
3.95/5   297 notes
Résumé :
Peut-on se détacher complètement du monde des hommes ? Quitter la ville et son quotidien pour aller vivre au bout du monde, tel est le défi que s’est donné Sylvain Tesson.
De février à juillet 2010, l’écrivain voyageur a choisi de vivre la fin de l’hiver puis le printemps sibérien. Habitant seul une cabane au bord du Lac Baïkal, il s’est plié au silence en choisissant de vivre lentement, environné de livres, de vodka et de souvenirs. Sans déranger la nature ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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sur 297 notes
Comment savoir si nous sommes riches d'une vie intérieure ? Partir au fin fond de la Sibérie, seul, affronter le froid, le silence, la solitude, la faim, se poser dans la vraie vie dénuée d'argent, de superficialité, d'objets de pacotilles et puiser dans le ressac de son être. Observer le vaste monde blanc et ressentir les trémulations de la nature sur les sillons de l'âme.

Sylvain Tesson est parti six mois dans les forêts de Sibérie. Avec des cigares, des livres et de la vodka. Il veut savoir s'il survivra à cette expérience. N'importe qui se suiciderait dans ce linceul polaire. Sauf celui qui se découvre une vie intérieure. C'est beau je trouve. Se sentir suffisamment plein pour survivre à n'importe quelle situation, n'importe quel chemin de vie.

Je n'ai pas lu le roman de Sylvain Tesson, juste cette BD que j'ai trouvée très belle, épurée de toute futilité. Les passages en solitaire m'ont beaucoup touchée, c'est certainement les planches que j'ai préférées. Elles débordent d'une poésie brute en parfaite osmose avec l'environnement. Les différents encarts sociaux m'ont moins intéressée, souvent trop politiques.

Non, ce que j'ai aimé le plus dans cet album graphique c'est ressentir l'ambiance générale qui se dégage de ces forêts de Sibérie. Un lever du soleil rouge sang, les mésanges à la fenêtre, les sillons sur la glace qui font penser au fil des pensées, les réflexions d'un homme libre et libéré de toute contrainte, sur le temps, la vie, le dehors.
Il y a comme une symbiose entre le dedans et le dehors, une attraction essentielle à se mettre en diapason avec l'environnement. de ne faire qu'un.

Cet album dégage beaucoup de ces petites choses qui font du bien quand on aime l'oxygène, les grandes étendues blanche, les croquis pastels, grisés, blancs mâtinent l'histoire de Sylvain avec grâce et sérénité. C'est une BD dans laquelle on se sent bien, qui nous donne envie d'être un ours polaire plus libre que jamais.
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La lecture du livre de Sylvain Tesson il y a quelques années m'avait un peu moins séduit que ses autres textes, comme L'axe du loup, par exemple où le lac Baïkal est déjà présent, sans doute à cause des trop nombreuses références à la vodka et à l'habitude russe de jumeler convivialité avec ébriété.

Curieusement, dans cette transposition en bande dessinée, ce sont les aphorismes de Sylvain qui m'ont quelque peu saoulé, trop nombreux dans cette transposition et donnant souvent dans la facilité ce qui entache me semble-t-il le côté poétique de cet exil volontaire.

Pour le reste, j'ai retrouvé avec plaisir les réflexions de Sylvain, même celle à propos de Jésus et la femme adultère, et surtout toutes celles liées à la nature, aux tâches quotidiennes, aux animaux, à la forêt.

Le dessin m'a paru très esthétique, pouvant ainsi donner une idée assez proche de l'environnement de Sylvain Tesson durant les six mois qu'il a passés dans la taïga. La variété des bleus et des gris restitue parfaitement l'image de la nature en hiver. Aux pages 10 et 11, une grande planche met vraiment en valeur la cabane de Sylvain et la carte de sa main donne une bonne idée des distances que l'on ne mesurait pas autant dans le livre.

En principe, je ne lis pas les romans graphiques tirés d'un livre. J'ai fait une exception car il s'agit de Sylvain Tesson, figurant au top des mes écrivains préférés, et j'en ferai sans doute une autre pour Bérézina.
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« Quinze sortes de Ketchup. A cause de choses pareilles, j'ai eu envie de quitter ce monde. »

La profusion de marques de Ketchup a expédié Sylvain Tesson en Sibérie sur les rives du lac Baïkal pour six mois, comme un médicament.
Pour moi, le manque de marques d'affection des citadins du bassin parisien m'a propulsé en Haute-Savoie, sur les rives du Lac Léman, définitivement.
Ce parallèle que j'aime à esquisser avec ce grand aventurier s'arrête là.
Les parallèles ne se rapprochent d'ailleurs jamais. Quoique…

Que va-t-on chercher dans le miroir de ces étendues fluides où se dessine les rides de nos vies ?
Le temps écoulé, le temps perdu. « En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps passé. »
Que devine-t-on dans ces immenses reflets glacés, limpides et satinés ?
La liberté. « L'homme libre possède le temps. Je suis libre parce que mes jours le sont. »
Que discerne-t-on de si enivrant à poser son regard sur le lointain, presque l'infini ?
La détermination. « L'homme qui maitrise l'espace est simplement puissant. »

Les réflexions qu'offrent les lacs ne sont pas toutes envoyées par le ciel.
Est-il plus courageux d'affronter son époque et les autres ou est-ce être un pleutre affolé par le monde que se terrer dans une cabane ?

Le roman aux 5717 lecteurs, 466 critiques et 1074 citations, je ne l'ai pas lu. Je n'ai d'ailleurs jamais lu Sylvain Tesson, chaque fois que je l'ai vu à la télé, il m'a paru antipathique et orgueilleux. Comme quoi les aprioris !
J'ai donc voulu faire une connaissance « soft ». L'album de Virgile Dureuil m'a immédiatement séduit, une BD d'après le récit de.
Je feuillette, j'achète…
Et je découvre un personnage avec une belle paire de « bollocks » accastillée sur un poète.
Un type qui murmure aux ours, qui marche sept heures d'affilée à moins trente degrés, un mec qui sait écouter la nature, les animaux, les autres, qui se baigne dans de l'eau à peine dégelée, qui boit beaucoup, beaucoup de vodka et puis qui raconte, qui lit, qui écrit, ses peurs, ses émerveillements, ses désillusions aussi, sur la politique, les hommes et les femmes.
Un bonhomme qui pense tout le temps alors que pourtant, « Les idéologies, comme les chiens, restent au seuil de la porte des ermitages. »

J'ai beaucoup aimé les dessins, souvent de gris, entre le blanc de la neige et le noir des idées ou parfois du bleu clair d'un ciel délavé comme d'un outremer foncé de solitude.

Je ne sais pas encore m'installer de nuit sur un belvédère à moins
vingt-cinq mais j'en suis sûr, « j'ai appris à m'asseoir devant une fenêtre. »
Et enfin, un peu grâce à vous, « J'ai découvert que d'habiter le silence était une jouvence. »


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Je précise que je n'ai pas lu le livre de Sylvain Tesson, donc c'est avec un oeil aussi pur que la neige qui figure dans cet album 😄 que je le découvre. On suit l'auteur dans son périple. Rester six mois en Sibérie, en autarcie, en abandonnant tout le confort moderne, cela pourrait paraître insensé pour certains. Mais pourquoi pas après tout ? Bien entendu, il n'y a pas beaucoup d'actions, en même temps c'est normal. Cependant, j'ai aimé cette histoire car on se demande, page après page, si Sylvain Tesson va y arriver.

J'ai aimé également le graphisme qui est totalement en harmonie avec le récit. Les paysages sont grandioses, les couleurs magnifiques.

Bref, si le grand froid vous attire, n'hésitez pas !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Un grand merci à Babelio et aux Editions Casterman pour l'adaptation en bande-dessinée par Virgile Dureuil du récit de voyage de Sylvain Tesson « Dans les forêts de Sibérie ».
Je n'ai pas encore lu ce récit de Sylvain Tesson. Alors, c'est quasiment aussi blanche que la neige que je commence cette BD retraçant les 6 mois pendant lesquels Sylvain Tesson est parti en Sibérie, s'isoler, loin de la civilisation. Une envie, un défi.
Dans ses bagages, de quoi tenir pendant ses longs mois glacés (de février à juillet) : des kilos de pâtes, des bouteilles de vodka, des livres (Thoreau, Whitman, en passant par Lawrence, Sade et Tournier), un couteau, un cahier. Six mois dans une cabane construite au flanc de la montagne et des cèdres, face au lac Baïkal, loin des centres commerciaux, d'internet, des objets connectés, des transports en commun aux heures de pointe...
Rapidement on s'immerge, on s'isole avec lui. On s'enfonce dans la neige, on ressent le froid et le silence et on prend un rythme de vie plus lent (au fur et à mesure de ma lecture, je me pelotonne plus encore sous mon plaid alors que l'hiver est doux dans l'hexagone, mon café noir pas loin. P'te joueuse, un billet écrit agrémenté d'un ou deux verres de vodka à la place du breuvage torréfié aurait été sûrement plus drôle mais moins compréhensible).
Quelques rares passages de voisins russes ou d'amis, des soirées à se réchauffer à la vodka, à se saouler un peu, beaucoup, peu de mots (le strict minimum) et le reste du temps à pêcher, marcher dans la neige épaisse ou sur la glace pendant des heures et des jours, lire, écrire, voir s'égrener parfois les heures. Des heures, des jours, du temps pour appréhender cette vie, loin du monde, bien loin de cette vie tourbillonnante, affolante, hyperconnectée (pour ne pas dire hyperdéconnectée à la vie), prendre la mesure de ce qui nous entoure, de ces petites choses qu'on ne prend plus le temps de regarder et puis aussi réfléchir à ce que l'on vit, à ce que l'on est, à nos désillusions et à tous nos rêves encore tenaces.
Depuis combien de temps n'avons-nous pas passé une journée sans regarder notre montre, sans s'être connecté sur internet, sans avoir encore bouffé de la télé, sans avoir regardé plus de cinq secondes des petits oiseaux sifflant sur une branche, sans avoir pris le temps de s'asseoir sur un banc et d'observer la vie tout autour, sans avoir admiré le ciel au lever du soleil ?
J'ai apprécié le récit de Tesson à travers le dessin de Dureuil. Des planches qui présentent, mois après mois, le vécu de l'écrivain-voyageur. On le suit, on le regarde durant ses activités quotidiennes, celles nécessaires pour vivre (pêcher, couper du bois, boire, dormir) ; les gestes, l'effort et la fatigue (qui donnent sûrement un goût plus savoureux au poisson pêché, au feu qui nous réchauffe, aux moments de repos mérité). Les dessins de Dureuil qui appellent à apprécier plus encore le texte de Tesson et révèlent l'isolement, la lenteur, la liberté et la beauté du monde (de la Sibérie en l'occurrence).
Bien entendu, durant ces six mois, la solitude s'est faite parfois aussi mordante que le froid sibérien. Et même la vodka pour oublier n'y suffisait pas. Parce que la solitude -même recherchée- parle aussi de l'absence de l'autre, parle aussi de ses instants d'émotion qu'on ne peut partager. Et son séjour aurait été plus éprouvant sans les deux chiens Aïka et Bëk qui l'accompagneront à partir du mois de Mai.
Au-delà d'une critique amère sur la société de consommation (ses excès, ses dérives, son non-sens), c'est aussi une ode à la nature et à la vie. C'est aussi une réflexion sur nos choix de vie, sur une conception de la vie, sur le sens de la vie.
Une lecture qui pourrait nous aider à prendre et tenir les bonnes résolutions en ce début d'année. Petite précision à ceux qui auraient encore la tête brumeuse après les festivités du réveillon : je ne parle, bien entendu, pas de se mettre à la vodka ni de relever le défi d'aller croiser des ours par moins 20°C. (Mais, bon, chacun fait ce qui lui plait). Non, je parle de résolutions en rapport à notre façon de vivre et les comportements à adopter ou à multiplier. Aller se balader, s'aérer la tête, laisser son coeur battre à un autre rythme, prendre le temps de regarder le monde et s'en émerveiller. C'est se rappeler que des petits moments de la vie recèlent d'intenses richesses.
J'en profite pour vous souhaiter (que vous ayez pris ou non ces ‘'bonnes'' résolutions) une très belle année 2020 et tout un tas d'émerveillements ainsi qu'à Babelio qui est souvent notre Père-Noël tout au long de l'année. (Je ne vais pas me mentir, Internet, ça a quand même du bon quand on peut échanger avec des amis, des lecteurs sur nos plaisirs « littéraires » !)

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critiques presse (3)
ActuaBD
09 janvier 2020
D'après le témoignage du célèbre écrivain-voyageur, une chronique de solitude volontaire impressionnante, qui aurait pu être un peu moins sage.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
16 décembre 2019
Une fois lu, Dans les forêts de Sibérie tient plus du carnet de voyage que du périple initiatique, effleurant seulement l’essentiel… mais après tout l’essentiel n’est-il pas de ne penser à rien si ce n’est de s’abriter de la morsure du froid et de profiter de la chaleur de la vodka ?
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
12 novembre 2019
Adapter en bande dessinée un tel récit, fort bien écrit au demeurant par Tesson, relève de la gageure, mais Virgile Dureuil signe ici dessin et couleurs d’un premier album d’une étonnante virtuosité.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Je suis venu ici sans savoir si j'aurais la force de rester, je repars en sachant que je reviendrai.
J'ai découvert qu'habiter le silence était une jouvence.J'ai peiné dans la neige et oublié la peine au sommet des montagnes.
J'ai connu des semaines de neige silencieuse.
J'ai aimé avoir chaud dans ma hutte pendant que la tempête déchaînait sa rage.
J'ai vidé des litres de poison à 40 ° et j'ai aimé pisser devant la Bouriatie.
J'ai appris à m'asseoir devant une fenêtre.
J'ai quitté le caveau des villes et vécu six mois dans l'église des taïgas.
Six mois comme une vie.
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En cabane, on vit à l'heure contre-révolutionnaire. La cabane a-t-elle un sens politique ? Vivre ici n'apporte rien à la communauté des hommes, l'expérience de l'ermitage ne verse pas son écot à la recherche collective sur les moyens de faire vivre les gens ensemble.
Les idéologies, comme les chiens, restent au seuil de la porte des ermitages.
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31 mai
Les hautes pressions accumulées au pied des montagnes me plongent en léthargie pour le reste de la journée.
Je n'ai même pas la force de lire. Je somnole sous un cèdre quand on orage me chasse dans la cabane.
La pluie a été inventée pour que l'homme se sente heureux sous un toit.
Les chiens sont sous l'auvent. Le cigare et la vodka, compagnaux idéaux de ces moments de repli.
Et les ligues hygiénistes voudraient interdire ces bienfaits ! Pour nous faire parvenir à la mort en bonne santé ?
Le soir, je fais du pain. Pas de contact plus doux à la main du solitaire. Les boulangères sont des figures aphrodisiaques, elles évoquent un érotisme sain, rose, grassouillet.
Je mange mon pain et me force à ne plus penser aux boulangères parce qu'il me reste deux mois à vivre dans ce trou.
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L'anarchiste rêve de détruire la société dans laquelle il se fond. Le hacker aujourd'hui fomente l'écroulement de citadelles virtuelles depuis sa chambre. Tous deux ont besoin de la société honnie. Elle constitue leur cible et la destruction de la cible est leur raison d'être.
L'ermite se tient à l'écart, dans un refus poli. Si la société disparaissait, l'ermite poursuivra sa vie d'ermite. Les révoltés, eux, se trouveraient au chômage technique.
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Moscou vend sa taïga aux Chinois. Certains de ces arbres connaîtront un destin étrange.
Poussés sur la ligne de crête d'une vallée sauvage, ayant survécu à cent ou cent cinquante hivers sibériens, ces cèdres se retrouveront débités en baguettes destinées à fourrer les nouilles d'une soupe au fond du gosier d'un ouvrier de Shanghai employé à la construction d'un centre commercial pour expatriés.
Les temps sont durs pour les sapins.
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Talents Cultura BD 2020 : Dans les forêts de Sibérie de Virgile Dureuil
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