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Critique de folivier


Court roman d'humour noir, Friedrich Dürrenmatt nous raconte l'histoire d'Alfredo Traps, représentant pour une entreprise de textile. Sa voiture est tombée en panne près d'une petite bourgade. Tous les hôtels de la ville sont complets, Alfredo Traps accepte d'être hébergé pour la nuit par un vieux monsieur. Celui-ci ancien juge à la retraite organise avec ses amis, un avocat et un ancien procureur, des soirées autour d'un dîner très copieux et très bien arrosé. La soirée est l'occasion pour ces vieillards d'organiser un procès dont l'accusé est l'invité de dernière minute. Convaincu que nous avons tous quelque chose à cacher, une part d'ombre, les retraités s'évertuent d'interroger leur invité pour découvrir les failles, les faiblesses. Alfredo Traps, homme de 50 ans, petit-bourgeois, satisfait de lui-même, trompant sa femme lorsque l'occasion se présente, prêt à tout pour réussir dans sa vie professionnelle se retrouve accusé du meurtre de son supérieur hiérarchique, décédé d'une crise cardiaque, risquant la peine de mort... ah oui au cours de la soirée, Traps découvre que le quatrième personnage présent, commerçant est également à ses heures perdues le bourreau de la ville.
Sous la forme d'un conte, Dürrenmatt, mène une réflexion sur la justice,la culpabilité et montre qu'à trop vouloir réveiller le passé, faire ressurgir nos mauvaises actions, réaliser ce que nous sommes réellement cela peut être très destructeur.
Ce petit roman est précédé d'une sorte de préface, intitulée "première partie" dans laquelle, Dürrenmatt, dévoile sa conception du roman. Il s'interroge sur la possibilité d'écrire une histoire sans parler de soi, sans étaler son moi, sur l'absurdité de l'acte d'écrire, dans quel but ? Pour en arriver à la conclusion : "Et dans ce monde, il ne reste plus guère que quelques rares histoires encore possibles, où perce encore timidement un semblant de réalité humaine, à travers l'anonyme visage de quelqu'un, parce que parfois encore la malchance, sans le vouloir, va déboucher dans l'universel, une justice et sa sanction se manifestent et peut-être la grâce aussi qui sait ?"
La seconde partie, le roman par lui-même est l'illustration de cette conclusion.
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