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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oui, il m'arrive de critiquer des livres « à la mode ». Comme beaucoup, je l'ai découvert via la visite du zoo de Vincennes. La bestiole n'est, il faut bien le dire, pas des plus tourneboulantes à contempler. Mais les explications accompagnant ce jaune d'oeuf écrasé sur son bout de bois sont elles passionnantes ! On en redemande, on voit le livre à la sortie et pouf l'accident bête, un de plus alors qu'on ne sait déjà plus où les mettre.

Ce petit ouvrage, à la fois drôle, sérieux et bien écrit, permet d'enrichir les connaissances sur la bestiole, sur ses moeurs et ses différentes espèces. Mais surtout, il décrit les protocoles scientifiques ayant permis de faire les découvertes sur les facultés du blob. Comment formuler une hypothèse, mettre en place une expérience pour la tester, avec un nombre suffisant d'échantillons pour que ce soit représentatif, savoir abandonner sa théorie si les résultats l'exigent... Les bases. Trop souvent oubliées.

Le livre inclut, et c'est bien normal, un vibrant plaidoyer en faveur de la recherche fondamentale, plutôt mal en point ces temps-ci. Elle pointe les difficultés auxquelles font face les chercheurs, les principales étant le manque de moyens pour les recherches (la chasse aux financements finissant par prendre plus de temps que la recherche elle-même) et le désamour auquel elle est confrontée de la part de la population comme de ses représentants.

Il faut reconnaître que l'image de la recherche en a pris un coup ces derniers temps. En physique fondamentale, après 70 ans de travail et plusieurs dizaines de milliers d'articles, la théorie des cordes n'a toujours pas le plus petit début de preuve. En science sociale, la non reproductibilité de beaucoup d'expériences a fait parler d'elle, à juste titre. En biologie cellulaire, le scandale des cellules STAPS et les révélations qui ont suivi ont jeté un gros froid... Il est donc salvateur de rappeler qu'il y a des domaines où elle progresse, et où ses découvertes permettent régulièrement des avancées significatives. Rien que pour cela, ce livre mérite d'être lu.
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J'ai toujours adoré les expériences scientifiques. Depuis les lentilles dans le coton en classe de CP, l'élevage d'une colonie de fourmis en CM1, la dissection des pelotes de réjection et autres coeurs de bovins en 5ème, jusqu'à ce jour tragique de novembre 1995 où ma future grande carrière scientifique prit subitement fin avec l'explosion de ma paillasse de chimie, laquelle déclencha la hotte de sécurité de la classe (et la colère de ma prof), qui déclencha à son tour l'alarme incendie du collège (et la colère du proviseur), qui déclencha finalement (merveilleuse réaction en chaine !) le mécontentement de mes parents et ma privation des soirées x-files pour le reste du trimestre, autant dire la mort.

Vous imaginez donc mon excitation à la rentrée lorsque ma fille rentra du collège avec cette bombe : Sa classe a été sélectionnée pour travailler sur le projet Blob-ISS du CNRS, en simultané avec notre astronaute préféré, Thomas Pesquet, qui emmènera son propre blob dans l'espace !!
(« Les filles, maman est en PLS dans le salon, c'est normal ? » - « Oh oui, mais t'inquiète Papa, elle respire encore.»)

C'est bien beau tout ça mais au fait, c'est quoi un blob ?
Malgré son surnom de «champignon gluant », Physarum polycephalum n'est ni un champignon, ni un animal, pas même un végétal. Il s'agit en fait d'une seule cellule géante, étonnante de simplicité, classée faute de mieux parmi les amibes.
Jaune fluo et visqueuse, cette drôle de chose vivante possède d'incroyables capacité de régénération et d'apprentissage, est capable de tracer le chemin optimum entre deux points, de repérer parmi un panel de denrées alimentaires la plus adaptée à ses besoins nutritionnels et à sa croissance, de fusionner avec les copains pour partager son expérience et profiter de la leur, de s'auto-médiquer, de dépolluer l'environnement, etc.
Et tout ça sans cerveau !
De quoi étonner les scientifiques et aiguiser leur curiosité…

Toutes les infos sur ce drôle d'organisme unicellulaire qui mange des flocons d'avoine, et aussi quelques anecdotes sur le monde cruel de la recherche fondamentale, c'est ce qu'Audrey Dussutour, chercheuse et spécialiste française du blob, nous propose de découvrir dans ce petit livre aussi intéressant qu'amusant.

Et pour les curieux qui veulent en savoir plus sur le projet Blob-ISS, il est visible ici :

https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-blob-dans-les-classes-et-dans-lespace
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Livre très intéressant qui décrit ce qu'est le blob et comment Audrey Dussitpur en est venu à étudier les Myxomycètes et en devenir l'expert française (Et une des expertes mondiales) de cet ette vivant incroyable qui malgré sa cellule unique peut grandir à de très grandes tailles.
Audrey Dussitpur nous explique comment elle a pu l'obtenir, l'appréhender, apprendre à le connaître et les expériences scientifiques qu'elle a pu faire avec.
C'est une chercheuse qui vulgarisé très bien. Elle fait des interventions pour les enfants, des vidéos pour élever son blob et pleins de supports en relation avec ce "petit" être vivant qui permet d'appréhender qu'il n'y a pas que les Bactéries, les Animaux, les Végétaux et les champignons mais au-moins une vingtaine d'autres groupes aussi importants dont les Myxomycètes, pour un peu sortir de l'anthropocentrisme de la vision biologique du monde vivant.
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Le blob, j'ai d'abord cru à une blague. Vague réminiscence du titre d'un film des années 80, remake d'un film de SF des années 50 où une masse visqueuse engloutissait tout sur son passage.
Mais non, le blob existe bel et bien . Longtemps identifié comme un champignon, il dispose à présent d'une catégorie bien à part  (merci Wikipédia) : Physarum polycephalum est une espèce de myxomycètes de la famille des Physaraceae, vivant dans des zones fraîches et humides telles que les tapis de feuilles des forêts ou le bois mort.

Cette "masse jaune à la texture spongieuse" , sans bouche ni yeux, ni cerveau , parfois poétiquement appelée "caca de lune" ou "vomi de chien" dispose de capacités étonnantes qui pourraient bien faciliter notre vie quotidienne.
De quelles manières ? Je vous laisse le soin de le découvrir dans cet ouvrage de vulgarisation, véritable plaidoyer pour la recherche scientifique, qui pointe aussi les défauts d'un microcosme devant assurer son financement et n'hésitant pas parfois à embellir quelque peu la réalité, quitte à prendre ses distance avec la rigueur scientifique.
Audrey Dussutour raconte avec verve sa rencontre avec le blob, ses aventures, ses échecs, avec un enthousiasme communicatif. Une belle découverte.
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La mode est aux livres de vulgarisation scientifique. Sans doute une conséquence des difficultés qu'ont les chercheurs à se faire connaître et à publier. Audrey Dussutour est honnête et franche à ce sujet. La moitié de son livre y est consacré. Dans "Le charme discret de l'intestin" de Giulia Enders, l'intention était moins franche. La première partie, ludique et pédagogique, était clairement destinée au lecteur, la seconde, plus spécialisée, peut-être plus orientée vers les mécènes…

"Grâce au blob, la question se pose : n'existerait-il pas une forme d'intelligence indépendante du cerveau que l'on aurait négligée ?" (149)

Audrey Dussutour adopte un ton vivant et enthousiaste. Elle prend le parti de l'humour pour nous rendre sympathique et facilement accessible cet "objet non identifié" qu'est le blob. Ou pour être plus précise, cette famille d'organismes qui ne sont ni des champignons, ni des animaux, ni des plantes : les mycétozoaires (physarum polycephalum, fuligo septica,…) Ils sont fascinants, on ne peut pas dire… je regrette de ne pas pouvoir avoir un tas de compost chez moi pour en héberger un… comme eux j'affectionne les étés doux et pluvieux et les flocons d'avoine, on aurait des choses à se dire…

"Après trois ou quatre mois, il commence à rétrécir, à devenir blanchâtre et finit par mourir. Par contre, si vous le déshydratez pendant son déclin pour qu'il forme un sclérote, et que vous le réhydratez ensuite, toute trace de dégénérescence disparaît." (177)

Plus fort que les théories alambiquées du roman "Zero K" de Don de Lilo ! Comme quoi l'observation scientifique est parfois plus puissante que les fumeuses triturations mentales.

J'aurai juste préféré, au milieu de ces dessins naïfs de l'auteur qui ont tendance à nous infantiliser (une autre tendance très nette de la littérature actuelle, que Nelly Kaprièlian a bien mis en exergue, au Masque et la plume, à propos de "Les nouvelles aventures du fakir au pays d'Ikea"), un véritable schéma anatomique de la chose.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Merci à Babelio et à l'éditeur J'ai lu pour l'envoi de cet ouvrage, grâce à eux j'ai découvert un très intéressant ouvrage de vulgarisation scientifique consacré au Physarum polycephalum. Avec un nom pareil, on comprend que les scientifiques qui l'étudient le surnomment le blob (d'après le film du même nom, décrivant une créature visqueuse venue du ciel pour envahir la terre et avaler les terriens ou d'après l'anglais ?).
Blob est donc une créature très particulière, aujourd'hui rangée dans la famille des mycétozoaires (être vivant unicellulaire nucléé), il n'a pas de cerveau mais peut apprendre et plus surprenant transmettre ses connaissances à un congénère.
Dans de courts chapitres, la chercheuse et autrice de l'ouvrage nous fait part de toutes les surprenantes découvertes à propos du blob, mais elle déborde du sujet en parlant aussi (et c'est très instructif) des conditions de la recherche et de l'importance fondamentale de la recherche scientifique.
En un mot : lisez cet ouvrage et vous vous surprendrez peut être par après à écouter la conférence de son autrice sur TEDX, bref préparez-vous à faire du blob, votre nouveau sujet de recherche.
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Audrey Dussutour est chercheuse au CNRS, spécialisée dans les fourmis (elle est myrmécologue) et... le blob. le blob est un organisme unicellulaire mais qui peut atteindre une superficie de plusieurs mètres carrés. Ce n'est ni un animal, ni un végétal, ni un champignon. Il fait partie du règne des amibozoaires. Blob est le surnom qu'Audrey Dussutour lui a donné, en référence à un personnage de cinéma. le vrai nom de celui qu'elle étudie est physarum polycephalum.

L'objet de l'autrice est aussi de présenter le travail de chercheuse, son intérêt et ses aléas. Il est question de l'importance de publier dans des revues spécialisées et des dérives que cela peut entraîner; du manque de moyens et de la nécessité d'être bricoleuse, inventive et de savoir se vendre. Il s'agit aussi de montrer que même si une recherche peut sembler à priori ne pas avoir d'aspect "utile" elle peut cependant déboucher sur des progrès concrets.

L'ouvrage est plein d'humour et les connaissances présentées de façon tout à fait accessible. Audrey Dussutour utilise des comparaisons imagées pour illustrer son propos. J'ai apprécié cette lecture.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Le blob n'est pas un monstre poisseux sortant d'un modeste film de science-fiction, il existe vraiment et vit parmi nous depuis un milliard d'années. Il n'est ni un animal, ni un végétal, ni même un champignon. Assez difficile de se le représenter n'est-ce pas? Ce curieux organisme, à l'allure d'une mousse visqueuse et colorée, ne possède pas de cerveau et pourtant il est en mesure d'apprendre et d'évoluer concrètement dans un environnement imposé. Dans ce récit de vulgarisation qui se passe sur différents continents, Audrey Dussutour (Lauréate du Prix Science pour Tous 2019) nous montre les fabuleuses possibilités que son étude pourrait engendrer dans le futur, notamment dans le domaine de l'urbanisme et de la médecine. Un trépidant voyage dans les méandres de la science où Dussutour ne cache pas les complexités que peuvent engendrer la recherche fondamentale. Difficile de trouver des subventions pour un «plaxmol» véritable en vantant les superpouvoirs d'un organisme unicellulaire! Et vous savez quoi, vous pouvez même en adopter un en l'achetant sur Internet, mais n'oubliez pas que celui-ci est presque immortel et qu'il risque fort bien de vous survivre...
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Moi qui ne suis pas une scientifique ni une férue de science à l'origine, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui m'a fait découvrir énormément sur cet être étrange, sorte d'hybride entre le champignon, l'animal et le végétal mais aussi sur les conditions de travail et de vie des chercheurs et d'autres éléments scientifiques se rattachant de près ou de loin aux expériences menées par A. Dussutour pour comprendre le comportement du blob.
Le blob est un être que boudent un peu les journaux scientifiques, lui préférant d'autres petits animaux attirant plus unanimement l'attention comme les fourmis ou les abeilles. Et pourtant, il a tout pour intriguer, ainsi, il est un organisme unicellulaire, donc sans cerveau, et toutefois capable de retenir des informations, de s'adapter à son environnement. Il adopte également un comportement spécifique et distinct avec d'autres blobs de la même provenance ou d'autres pays. Il peut par exemple notamment s'agglutiner à d'autres blobs pour n'en former qu'un et coopérer. Et les blobs des différents pays n'ont pas forcément le même comportement face à la nourriture…
Enfin, cet être est passionnant mais également la façon dont sont conduites les expériences, personnellement j'ai aimé découvrir quelles sont les conditions d'une expérience réussie et comment elles sont conçues. le quotidien des chercheurs est aussi bien esquissé : pour mener leurs recherches, ils ont besoin de financements conséquents et pour cela, doivent avoir une certaine renommée mais pour acquérir une, il faut avoir réalisé un certain nombre de publications dans des journaux scientifiques reconnus. Malheureusement, tous les sujets ne touchent pas le public et le reste des scientifiques de la même façon, à avancées égales ; et avec trop peu de financements, la suite des recherches est compromise ou limitée, tandis que ceux qui sont cités partout peuvent progresser dans leurs travaux et obtenir des conditions de travail encore meilleures, c'est un cercle vicieux. Bref, je recommande la lecture de ce livre qui apprend énormément avec clarté, pédagogie et beaucoup d'humour également !
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Dans ce petit livre Audrey Dussutour nous fait découvrir cet être constitué d'une seule cellule qui est actuellement difficile à classer dans la nomenclature du vivant. Ni plante ni animal il est rangé dans les amibozoaires/myxomycetes (règne/classe).
Il se nourrit, se déplace et est capable d'apprendre et de mémoriser. Il est quasiment immortel en ce sens qu'il peut être ranimé par de l'humidité après avoir été abandonné sans eau ni nourriture.
Il a beaucoup de caractéristiques étonnantes qui intéressent les chercheurs.
Ce livre n'est pas entièrement dédié au Blob. L'auteure profite de cette tribune pour parler de son métier de chercheur, de ses difficultés, de la façon dont fonctionne la recherche et elle s'attache à rétablir la vérité sur certaines idées reçues et clichés sur cette profession.
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