Ils ont bâti une nation. Ils restent un peuple de pionniers dont les rêves personnels doivent s’emboîter dans le rêve collectif. Ils conçoivent le pire comme un tremplin vers le meilleur.
Il y a une jouissance à souffrir, je n'invente rien. Être heureux ne fait pas exister. Souffrir si.
Loin de souffrir de l’absence de relief de notre quotidien, je goûtais aux joies de la tranquillité. Longtemps, bonheur avait été synonyme de bien-être. Je ne demandais rien d’autre à la vie que ce qu’elle m’offrait : la paix.
Recourir à l’image de l’enfant dans les publicités, le meilleur des prescripteurs de nouveaux comportements de consommation écologiques. J’en ferai un adulte miniature tout-puissant qui dira à ses parents ce qui est bon pour la planète, en jouant sur le ressort de l’humour pour que le message passe. L’enfant, prolongement narcissique de ses géniteurs, sera un petit génie qui leur apprendra la vie, renforçant ainsi leur estime d’eux-mêmes. Ils n’en accepteront que mieux les changements envisagés.
Sur le plan éthique, manipuler le consommateur en vue de le forcer à acheter davantage me semblait bien entendu répréhensible. Mais orienter intelligemment ses choix vers une marque affichant sa volonté toute neuve de sauvegarder la planète pouvait paraître, sinon louable, moins condamnable
Son baiser est une déclaration de guerre. Ses lèvres, une arme. Plaquées contre les miennes, elles font taire le « je » qui se dissout dans l’injonction. Celle de son désir. Un empire aux frontières floues flirtant entre l’inadmissible et le permis. Où le jugement s’efface devant le fait du roi.
N'être pas aimé est une question d'habitude. On s'y résout, sans même avoir conscience d'un renoncement.
Sa langue. Sa langue pénètre en moi. Envahissement total. Effraction. Elle ne m'embrasse pas, elle m'avale. M'engloutit. L'instant d'avant, elle a dit : "Je veux ta bouche." C'était un ordre. Ou un dû, ce qui revient au même. Elle l'a prise avant que j'obtempère.
Dans un couple, il y en a toujours un des deux qui aime plus que l’autre. On croit que c’est celui-là qui souffre, mais c’est le partenaire le moins aimant qui est à plaindre.
Boire du Coca devenait une manière de se réaliser. D’appartenir au camp de ceux qui vont au bout d’eux-mêmes. Puis, dans les années cinquante, prolongeant cette idée, on avait cherché à associer l’image du produit à un mode de vie. À travers la boisson gazeuse, on voulait valoriser une vision joyeuse et optimiste de l’existence.