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Critique de Acerola13


Il m'a fallu du temps pour retrouver ne serait-ce que le titre de cette saga (la Tour de Garde) dont on annonce six tomes, répartis en deux trilogies (Capitale du Sud et Capitale du Nord), écrite à quatre mains par le couple Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian, et dont les critiques promettent une formidable épopée au coeur de deux villes d'inspiration italienne et hanséatique.

Suite à une opération Masse Critique, j'ai reçu le deuxième tome paru dans l'ordre chronologique, mais le premier du cycle sur la Capitale du Nord ; j'ai donc atterri dans l'univers de Dehaven, une ville que l'on identifie vite à une sorte d'Amsterdam fantasmée, et que l'on découvre au gré des pérégrinations de la narratrice, Amalia, une jeune héritière bourgeoise à la logique implacable et à la froideur toute marchande.
Cette dernière nous fait le récit des évènements ayant précédé une "horrible tragédie" dont on peine à croire qu'elle arrive un jour tant le rythme du roman est...calme et bien plat.

La jeune Amalia est accompagnée dans ses déambulations d'Hirion et de Yonas ; le dernier étant à mes yeux le plus sympathique, tandis que les deux premiers sont plutôt insipides et barbant lorsqu'ils se lancent dans des réflexions psychologiques sur leur couple ou sur la place d'une fille dans une famille de la haute.

Un soupçon de fantasy est distillé dans le récit grâce à trois curieux objets magiques découverts par Hirion, fournissant un prétexte à l'exploration d'une autre facette de Dehaven, qui n'a cependant pas vraiment réussi à éveiller mon attention. Vous l'aurez sans doute compris, sans m'être désagréable, cette lecture ne m'a pas du tout transportée, et est à mon sens bien loin des éloges sous lesquels on la noie. Il ne s'y passe finalement pas grand chose, si ce n'est une longue introduction un peu soporifique à des personnages pas franchement charismatiques, et à une ville dont le coeur battant semble être les Faubourgs.

Un mot également sur le style de Claire Duvivier, que j'ai trouvé franchement ampoulé et qui a totalement desservi ma lecture : l'abus du passé simple et du subjonctif imparfait dans les dialogues, sous couvert de souligner l'éducation des jeunes sang bleu, a fini par ridiculiser à mes yeux ces mêmes personnages en me rappelant les vaines tentatives du bourgeois gentilhomme tombant sans cesse dans l'excès. Un procédé qui a eu sur moi l'effet inverse de celui attendu.

Une impression en demi-teinte donc : Citadins de demain est à mon avis bien loin d'annoncer la renaissance de la fantasy française, bien que ce premier tome se lise rapidement et sans trop d'efforts ; je lirai probablement son pendant du Sud, au moins pour saluer cette drôle d'entreprise de quatre mains littéraire dans un paysage éditorial souvent rigide.
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