Ce tome fait suite à Divided He Stands qu'il est indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 213 à 216, ainsi que 3 numéros spéciaux.
Dans la première partie, Nathaniel Essex (Mister Sinister) a réussi à s'introduire et à s'installer dans l'esprit de Charles Xavier alors que ce dernier est capturé par Amanda Mueller (Black Womb, arrière arrière grand mère de Scott Summers). Elle repère tout de suite la présence de l'esprit de Sinister et elle cherche à s'approprier son immortalité. Pendant ce temps là, Gambit et Sebastian Shaw se sont alliés pour infiltrer la base de Mueller et mettre un terme au contrat qu'elle a passé sur la tête de Xavier et de Shaw.
Dans la deuxième partie, Charles Xavier a fait le déplacement jusqu'en Californie pour rencontrer Scott Summers aux abords du nouveau QG des X-Men. Emma Frost va se mêler à cette rencontre et organiser, pour Xavier, une séance psychothérapeutique d'une intelligence remarquable.
Mike Carey reprend le dispositif du tome précédent en mêlant habilement des séquences se déroulant dans le présent avec des séquences mentales dans lesquelles Xavier retrouve des fragments de sa mémoire. L'histoire reste à très haute teneur en continuité. Carey évoque pêle-mêle : la génération du père de Xavier (Kurt Marko, Jacob Shaw, Alexander Ryking et Brian Xavier, tous manipulés par Sinister), la fausse mort de Xavier dans Uncanny X-Men (UXM) numéro 65 pour préparer la riposte à l'invasion des Z'Nox, la crise cardiaque de Xavier dans UXM 200, Bishop tirant sur Xavier, Stryfe tirant sur Xavier, Onslaught, l'enfance de Scott Summers à l'orphelinat, Hank McCoy effacé de la mémoire de ses proches, Cassandra Nova, X-Men: Deadly Genesis, Amelia Voght, etc.
Les dessins des séquences actuelles sont réalisés par
Scot Eaton encré par Drew Hennesey. On dirait du
Mike Perkins : dessins efficaces, juste ce qu'il faut de réalisme pour plonger le lecteur dans chaque scène, sans fioritures inutiles. Les illustrations des séquences mentales sont illustrées par
Ken Lashley, Marko Checchetto et Phil Briones. Chacun d'entre eux a un style qui lui est propre. Pour autant, ils se distinguent assez de celui d'Eaton pour que l'effet recherché soit atteint : singulariser les scènes mentales de la réalité. La mise en couleurs de Frank D'Armata pour les parties dessinées par Eaton est toujours aussi chaude et nuancée.
Mike Carey réussit à nouveau un tour de force sans égal. Il reprend un à un les faits marquants de la vie de Charles Xavier pour les intégrer dans une histoire qui progresse logiquement. Chaque événement est relaté du point de vue de Xavier et également du point de vue de la personne qui est dans son esprit à ce moment là (Sinister, Emma Frost). D'une part
Mike Carey réussit à établir une logique dans 40 ans de continuité construite à la va-comme-je-te-pousse par une ribambelle de scénaristes plus ou moins inspirés. D'autre part, il ne se contente pas d'enfiler des éléments de continuité, il en donne une interprétation qui ne tombe pas dans la facilité de la continuité rétroactive mais qui montre comment Charles Xavier a fait du mieux qu'il pouvait en fonction de son expérience d'être humain faillible. Cette approche psychologique rend le personnage de Xavier crédible et procure une lecture délectable aux fans de la première heure. À la suite de ces 4 épisodes, Carey a inclus 2 pages de références précisant les numéros des épisodes contenant les événements évoqués. Carey poursuit la plongée dans le psychisme de Charles Xavier dans X-Men 1, Original Sin.
Ce tome se clôt sur 3 épisodes qui déparent fortement. le premier (écrit par
Roger Stern et dessiné par
Dave Cockrum) revient sur la passé de Charles Xavier d'une manière plus linéaire et plus simpliste (utile si vous ne connaissez par Charles Xavier, redondant sinon). le deuxième (scénario de Mike Higgins et dessins de
Dave Cockrum) met en scène les New Mutants contre ce qui semble être un robot d'Apocalypse (rien de passionnant). le dernier est scénarisé par
Stan Lee (qui devrait être à la retraite depuis longtemps) et dessiné par plusieurs personnes (dont
Klaus Janson,
Ron Lim,
John Romita jr.,
Sean Chen,
Leinil Yu, etc.).
Stan Lee met en scène Charles Xavier et Magneto comme s'il s'agissait d'acteurs à la recherche de vacances : ce n'est ni drôle, ni vraiment pathétique. C'est juste plat et inutile.