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Critique de Patsales


Tant d'écrivains nous ont offert leur version de "Grandeur et décadence" et autre roche tarpéienne tout près du Capitole. Donc, ici aussi, un individu sort de la foule, brille par son génie, puis, de déboires en déconvenues, sombre dans la déchéance et retourne à l'anonymat.
Sauf que Echenoz nous raconte cette vie en 170 pages pleines de vie, de verve, de cynisme et d'alacrité (oui d'alacrité: j'adore ce mot et je viens juste de comprendre qu'il a été inventé pour caractériser la prose échenoziennne). Pas la moindre once de psychologie (Quel bonheur!). Aucun temps mort avec si peu d'action. Gregor a préféré les pigeons aux brevets en bonne et due forme: Dommage pour toi, semble lui dire son biographe, qui n'a pas le temps d'être désolé, tout à la jouissance de l'écriture.
"Le pigeon, pourtant.
Le pigeon couard, fourbe, sale, fade, sot veule, vide, vil, vain.
Jamais émouvant, profondément inaffectif, le pigeon minable et sa voix stupide. Son vol de crécelle. Son regard sourd. Son picotage absurde. Son occiput décérébré qu'agite un navrant va-et-vient. Sa honteuse indécision, sa sexualité désolante. Sa vocation narcissique, son absence d'ambition, son inutilité crasse."
Echenoz: l'écrivain qui donne envie d'être un con d'oiseau ou un inventeur psychotique.
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