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Critique de PetitVelociraptor


Lorsque j'ai ouvert Comment voyager avec un saumon, je ne savais pas à quoi m'attendre. Il s'agit de l'un des livres préférés de mon conjoint (l'état de notre exemplaire en témoigne), l'un de ceux qui nous accompagnent toute l'adolescence, et j'avais envie de rentrer un peu davantage dans l'univers de ses références.

À la lecture de l'arrière de couverture, j'étais un peu méfiante. Allez savoir pourquoi, je m'attendais à commencer un recueil de nouvelles à la Asimov, sans être amatrice du genre. J'avais pourtant bien lu que l'auteur était Umberto Eco – difficile de rater le gros caractère sur la couverture… Je pensais aussi avoir bien écouté mon conjoint, qui m'avait répété à plusieurs reprises que ce n'était pas à proprement parler un recueil de nouvelles et que ce n'était pas de la science-fiction.
J'étais bien loin du compte, en effet.

Dans ce recueil de ce qui ne sont pas des nouvelles, mais une succession de billets, Umberto Eco décortique la société des années 1990 avec beaucoup d'humour et d'esprit. La profusion de détails détaillant le quotidien met en musique notre « absurdie » (pour citer l'auteur).
À la lecture, impossible d'imaginer qu'Umberto Eco se soit ennuyé une seconde en écrivant ces billets – et il a dû rire autant lorsqu'il a travaillé de concert avec sa traductrice pour les rendre accessibles aux profanes de la langue italienne, dont je fais partie.
Ce recueil satirique est à la fois fin et grotesque. Il n'est plus tout jeune, et demeure pourtant étonnamment actuel ! Il est aussi très accessible, malgré la réputation de l'auteur.

Je me suis bien amusée en le lisant, moi aussi. J'ai souri souvent ; franchement rigolé parfois. Je ne suis pourtant pas un public facile pour le genre, car si j'aime l'humour dans le vif d'une conversation, je suis peu réceptive à la littérature qui l'honore, aux BD ou aux One Man Show.

Le recueil propose quatre styles différents : une nouvelle SF tournant les rouages de l'univers à l'absurde ; une compilation de billets s'attaquant, un à un, aux pans du ridicule de nos quotidiens ; quelques extraits des Cacopédies, qui mêlent raisonnement scientifique et absurde (j'ai cru lire qu'elles sont rarement appréciées, pour ma part elles m'auront bien amusée !) ; et une dernière compilation, piquante toujours, sur l'identité alexandrienne (l'auteur est lui-même Piémontais). Il y en a pour tous les goûts.

Je conseille ce recueil aux amateurs de satire, de cynisme et de jeux de mots travaillés. Il ne faut pas avoir peur de partir à la recherche d'éventuelles références non maîtrisées pour comprendre certains billets (pour ma part, j'aurais appris qui est René Guénon !).
J'ai lu tout cela sans doute un peu vite car j'ai pu quelque fois ressentir un « trop-plein » de billets et de traits d'esprit similaires. On apprécie certainement davantage cet ouvrage en prenant le temps de le dépouiller et en intercalant quelques-unes de ses pages, tout au plus, entre d'autres lectures. Si j'avais procédé ainsi, ma notation aurait probablement été supérieure.

Soit. En ce qui me concerne, je suis tout de même bien contente de ma lecture. J'ai trouvé un peu de mon conjoint caché dans toutes les pages. Dorénavant, je partagerais davantage son univers de référence !
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