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Critique de Worky


Worky
23 septembre 2012
A la lecture de ce roman, on est saisi par l'érudition, par la connaissance du sujet que développe Eco : la manipulation de la vérité par différentes puissances (politiques, économiques, criminelles) au profit de leurs intérêts respectifs, les balbutiements des services secrets et de renseignements, et puis surtout le naissance des Protocoles des sages de Sion, l'une des plus grandes supercheries de l'histoire.

La meilleure façon de bien connaître son ennemi, c'est de le fabriquer, et c'est finalement toute l'histoire de l'antisémitisme moderne (XIX et XXe siècle). Mêler un peu de faits avec beaucoup de mensonges, adapter son discours à son public, trouver un ennemi commun à des populations d'intérêts qui n'ont guère à partager.

Malheureusement, sorti de ces éléments historiques au demeurant passionnants, le roman n'éclot pas : les personnages sont insipides et caricaturaux (deux schizophrènes dans le même bouquin c'est au moins un de trop). Il y a un ou deux personnages secondaires qui auraient pu être intéressants, mais le principal (Simonini/Dalla Picola) réussit le tour de force d'être compliqué mais sans relief : il pourrait aussi bien passer sous une charrette qu'on n'en aurait pas grand chose à faire...la bipolaire nymphomane n'est pas plus passionnante.

Bref, à la façon d'un Werber qui passionne quand il fait parler ses fourmis, mais ennuie dès que les humains sont de la partie, Umberto Eco envoute par sa maîtrise de la langue et de l'histoire, mais endort par son intrigue et ses héros.
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