Le mot qui me vient à l'esprit à la fin de ma lecture est "délicatesse". L'auteure propose ici, un récit historique ayant beaucoup de finesse.
Comment aborder la plus terrible des époques de l'histoire de
France sans pathos ni jugement ? Et comment "accrocher" le lecteur aussi jeune qu'il puisse être ?
Tout semble si évident pour
Silène Edgar ! Elle narre l'histoire de Sacha : à douze ans, il se trouble de l'attitude de ses camarades de classe et de leur hostilité progressive. Sacha ne comprend pas, il ne se sent pas différent des autres enfants et pourtant, jour après jours, des tensions éclatent et les insultes aussi ! Ah oui, j'ai oublié de vous dire : l'histoire débute en juin 1942 et le père de Sacha est juif. Pour éloigner Sacha et son frère
Jacob de la capitale, leurs parents décident de les envoyer en "vacances" chez leur oncle
Jean dans un manoir en Bretagne. Voici le début de ce palpitant roman, plein de sensibilité.
Les personnages sont attachants : la douce folie des pensionnaires de l'institution de l'oncle de Sacha qui se prennent pour des personnages historiques, la famille de "manouches"
Maud, Charly et leurs enfants Eléanore et Léandre, l'oncle
Jean le résistant, mais aussi les "justes" comme Noémie qui accueille dans son hôtel tous les réfugiés en transit dans le Lot avant de passer en Espagne… Quant aux parents de Sacha, ils ont cette élégance d'éloigner leurs enfants de la cruelle réalité qu'est l'aversion de certaines personnes envers des minorités.
Un réel petit bijou ! Merci beaucoup !