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Critique de ecceom


Goutez moi cette farce

Combien de fois dans une vie de lecteur, est on confronté à une oeuvre comme celle là ?
Rarement, bien sûr et raison de plus pour ne pas passer à côté.

Le récit se déroule à Baker, trou perdu dans une région de mines de charbon.

John Kaltenbrunner est un enfant unique. Il ne connaît pas son père, important cadre minier décédé avant sa naissance. Il vit avec sa mère, dans une ferme.

John n'est pas un enfant comme les autres.

Considéré comme un attardé ("il pouvait dessiner jusque dans les moindres détails le paysage tel qu'il se présentait depuis n'importe laquelle des fenêtres de la classe, mais une éternité ne lui aurait pas suffi à commencer d''expliquer ce qui se passait autour de lui, dans la classe"), il est juste différent des autres. Son seul but dans la vie, c'est de développer la ferme familiale. Avec une organisation confinant au génie, il va ainsi se lancer avec ténacité et succès dans l'élevage de volailles.

Mais John devient le bouc émissaire des habitants de Baker. Il doit affronter sans cesse la malveillance généralisée ou les coups du sort (attaque contre sa ferme, tornade, harcèlement de la part des "lombrics", "trolls" et autres harpies méthodistes). Chacun dans cette ville, se complait et se nourrit de médisance, d'hypocrisie, de racisme et de bêtise. Et c'est un gamin, humilié, ravagé par des révélations sur la vie et la mort de son père, qui sera contraint de quitter la ville.

Il reviendra, pourtant et plongera alors littéralement Baker dans l'ordure.

Cette histoire de vengeance au pays des ploucs de la "corn belt", était a priori inracontable.
Ou alors, il fallait s'appeler Tristan Egolf et avoir un talent inouï et un destin tragique.
Il avait les deux.

C'est un livre formidable qui maintient en permanence l'équilibre entre le dégoût et le rire qu'inspire la roborative revanche des faibles contre les tares des "braves gens" et des institutions qui les protègent, emportés par le torrent de leur propre boue.

Nous sommes en 1996. C'est un chef d'oeuvre.
Moins de 10 ans plus tard, Tristan Egolf se tirera une balle dans la tête.
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