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Critique de fredho


Dans le Midwest, à Baker les langues se délient et affirment que John Kaltenbrunner serait né dans une cuvette de wc, à bord d'un train filant au sud ouest de la ville.
En vérité John naît à l'hôpital de Baker, et sort deux jours plus tard avec sa mère rejoindre la ferme vide à l'extrémité nord de la ville.
Son père Ford Kaltenbrunner meurt quelques temps avant sa naissance. Son décès est officiellement attribué à l'explosion d'une poche de méthane, mais la rumeur court qu'il aurait été victime d'une manoeuvre criminelle.
Veuve, sa mère devient « une recluse notoire », et les 1ères années de son existence, John n'a donc pas de contacts avec le monde extérieur. Bien qu'il soit le meilleur dans les travaux de la ferme -il fait de la ferme la réplique authentique du lopin familial d'autrefois- à l'école il est très mauvais élève. On aurait dû déceler chez lui une forme obscure d'autisme mais les gens de Baker le considère comme un débile léger et lui font subir les pires affronts, de l'humiliation à la violence physique.
Vers l'âge de 15 ans, John perd la ferme familiale dans des conditions illégales. Enragé, il s'en prend à la police de l'Etat. Il est condamné et écope de 3 ans de travail d'intérêt général en tant que matelot.
Sa mère morte, rien ne le rattache à Baker, et pourtant après ces 3 ans d'absence, John Kaltenbrunner, l'enfant du pays revient tourmenté par la rancoeur. Il va alors se dresser rageusement contre tout ce qui incarne Baker.
Dans cette petite ville du Midwest, tout le monde a oublié ce drôle de gosse, mais lui n'a rien oublié !

Un roman noir époustouflant, nous sommes happés par le personnage de John, sa vie n'est qu'un incroyable enchaînement de coup de poisse. Et quel talent, quelle majestueuse écriture ! Tristan Egolf, grand écrivain à l'âme militante, dénonce à travers son oeuvre la misère humaine, la pauvreté, l'alcoolisme, le dur milieu rural, les conditions précaires du conditionnement industriel, l'extrémisme religieux, et tous les travers d'une Amérique puritaine.
Un grand coup de coeur pour « le seigneur des porcheries », il aurait été fort dommage que je passe à côté de ce chef-d'oeuvre.
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