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Critique de aa67


Ce n'est pas un livre incontournable dans la littérature nord américaine.
Toute une époque avec ses codes, ses addictions, ses questionnements et cela pourrait être l'explication pour laquelle les médias présentent ce livre comme étant majeur dans l'oeuvre de cet écrivain, mais pas majeur du tout pour moi ! Il y a bien d'autres auteurs qui ont autant et aussi bien décrit cette époque, ses déviances, ses excès, ses répercussions sur la vie actuelle, peut-être même sur l'émergence du contre-pied qu'est le wokisme ?!
Après 200 pages les bras m'en sont tombés de platitude - platitude d'écriture surtout, la traduction pas terrible n'étant pas seule responsable - mais aussi d'ennui et de vide de nouveauté. 600 pages d'une petite police m'ayant effrayé, j'ai filé à la dernière partie qui a été plus dynamique. Et là par contre j'ai apprécié. Dommage qu'il ait ressenti le besoin de tant rédiger avant de nous donner de quoi l'apprécier. S'il avait concentré les 300 premières pages en une centaine, ça l'aurait fait.

Pourquoi ai-je tant pensé qu'il allait être meilleur que dans ses derniers livres ?
Peut-être parce que j'avais apprécié ses interventions lors d'émissions et interviews littéraires où il s'était révélé attachant et sincère.
Peut-être aussi me suis-je dit qu'il se serait bonifié avec l'âge.
Ou, peut-être parce que la première phrase du récit ouvrait l'appétit :
« Je me suis rendue compte, il y a bien des années, qu'un livre, un roman, est un rêve qui exige d'être écrit exactement comme vous tomberiez amoureux : il devient impossible de lui résister, vous ne pouvez rien y faire, vous finissez par céder et succomber, même si votre instinct vous somme de lui tourner le ds et de filer car ce pourrait être, au bout du compte, un jeu dangereux — quelqu'un pourrait être blessé. »
Va savoir.

Mes derniers souvenirs étaient liés à « Glamorama » en1998 qui ne m'avaient pas laissé un impression foudroyante ; par contre j'avais adhéré à son scénario rédigé pour le thriller érotique de Paul Schrader « The Canyons » en 2013.
Dans les grandes lignes, Bret Easton Ellis nous rapporte une nouvelle fois les tribulations d'un teenager californien, lequel écrit son premier roman. Cette activité semble avoir tout du moins un réel sens pour lui et ça je l'apprécie … disons que ça expliquerait, justifierait une part de son long isolement de la société. Il a salement morflé à Los Angeles en 1981, il a le droit d'en être resté sonné mais ne semble pas l'accepter comme une plaie faisant partie de lui. Si l'écriture de ce livre aura fait avancer ce noeud, alors oui, il aura eu raison de le faire.
Comme dans « Moins que zéro » on est toujours avec ce Bret Easton Ellis et ces lycéens californiens identifiables à l'uniforme de leur lycée privé de Buckley à L.A.. Ils vont en cours en voitures de sport, consommant sexe, drogue, alcool et médocs à foison. Ils s'invitent à des soirées, glandent autour des piscines, découvrent leur sexualité. Tout ça on connaissait déjà ; ça avait fait partie intégrante des moeurs de l'époque.

Les critiques littéraires annonçaient ce livre comme étant pour lui un retour à la fiction ; j'ai des doutes. J'avancerais plutôt qu'il s'agit là d'un livre « intime », vraisemblablement écrit avec des larmes et du sang (se déplacer la nuit avec un couteau de boucher, ce n'est pas rien). Allez, disons un peu de fiction et beaucoup d'autofiction.

Espérons que ce livre lui ouvrira un horizon littéraire trop longtemps étouffé par cette morsure de 1981, que c'était un passage obligé, qu'il lui permettra de se sentir encore plus libre, encore plus artiste - artiste, je pense qu'il l'est - et donc j'attends le prochain.
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