AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Darkcook


Magnifiquement écrit, un des plus beaux livres que j'ai lus depuis longtemps, et pour moi, la bible moderne du romantique... Ellroy est souvent mal compris, les gens se fient trop à son personnage médiatique et public, alors que tout réside dans ses livres (et certaines interviews où l'interviewer lui est suffisamment sympathique pour qu'il arrête le show). Ellroy est comme moi : néo-courtois, à la fois lubrique ET romantique, et sa vie, contée dans La Malédiction Hilliker, tourne autour des femmes, elle n'est que séduction, obsession de chaque instant pour les différentes muses qu'il rencontre. C'est aussi un être torturé par la mort de sa mère, qu'il se reproche, ayant été assassinée après qu'il l'ait souhaité alors qu'elle l'avait giflé parce qu'il lui préférait son père...

Un roman extrêmement sensuel et beau, Libération dit, en quatrième de couverture : "Ellroy croit en la littérature comme personne", et c'est vrai. Peu d'écrivains de roman noir, genre populaire méprisé, peuvent se targuer d'être de vrais écrivains, pas des vendeurs de best-sellers qui se vantent de leur simplicité et de leur accessibilité à la moindre interview... À lire, pour les fans et pour ceux qui ne le connaissent pas, pour les grands romantiques et pour les amateurs de littérature, tout simplement... le lubrico-romantique obsédé par les figures féminines de passage que je suis se sent compris avec un tel roman, et je suis toujours sidéré que certaines femmes ne comprennent pas ce dualisme masculin. Mesdemoiselles et mesdames, lisez-le aussi!!

Je n'avais pas autant adhéré à une lecture depuis Voyage au bout de la nuit l'an dernier... Génial. Je pensais le Grand Nulle Part indétrônable dans l'oeuvre d'Ellroy, mais La Malédiction a bien failli le détrôner... Il passe à Lyon en avril, et je sais que je lui dirai, si j'ai l'occasion, "This is the freakin'Holy Bible about love and lust for women".

Pour ses lecteurs de toujours, on réalise aussi que toute son oeuvre peut être commentée par rapport à sa vie : chacun de ses romans est le témoin conscient d'une période, d'une ou plusieurs femmes spécifiques, il le dit lui-même. Chacun de ses romans est expliqué par son contexte, et les glossateurs séparatistes du biographique pour commenter un auteur sont mes ennemis : l'oeuvre de bien des auteurs, et pas simplement de James Ellroy, est rattachée à leur vie.

J'oubliais : saluons le travail de Jean-Paul Gratias, nouveau traducteur d'Ellroy depuis American Death Trip, à qui l'on doit la superbe version française que l'on lit. Pour avoir vu des tonnes d'interviews d'Ellroy, rien n'est dénaturé, on l'entend parler, on s'imagine la phrase en anglais, en lisant.
Commenter  J’apprécie          124



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}