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Critique de ibon


Ce livre est un brûlot social et politique sur les USA durant la période 1968-1972 en particulier à Los Angeles. La recette d'Ellroy pour faire digérer ses 840 pages au lecteur est inchangée: le style, essentiellement télégraphique et l'ambiance, noire.

Dès la première page vous êtes dans cette atmosphère avec une attaque de fourgon transportant beaucoup d'argent et des émeraudes. Aucune parole et ça dézingue à tout va. Les policiers arrivés sur place quelques minutes après ne sont pas, non plus, des modèles de vertu. L'un d'eux, Scotty Bennett, porte sur son col de chemise, le chiffre 14, c'est le nombre de Noirs qu'il a "butés" durant ses interventions. En légitime défense? Pas sûr car les enquêtes ne sont jamais approfondies dans "Nègreville".
Ellroy utilise des mots crus comme celui-ci. Car il ne cache pas que les policiers blancs de L.A. qu'il décrit sont clairement racistes. Les tensions raciales sont à cette époque très fortes.
D'ailleurs la montée de groupes noirs violents comme par exemple "Les black panthères" inquiète Hoover, le chef du FBI. Un homme qui, ayant un dossier sur tous, prépare aussi des entourloupes "dans l'intérêt de la nation".
Hellroy fait côtoyer ces gens connus avec les nombreux personnages qu'il a créés, pour les "mouiller" dans ces affaires. Des affaires de complots qui se poursuivent après les deux premiers tomes. Bien que ne les ayant pas encore lus, je n'ai pas été gêné par ce manque.
Mêlés à ces complots, vous découvrirez les trajectoires d'un mafieux (Wayne), d'un agent du FBI (Dwight Holly), d'un détective privé (Crutch), d'un flic noir (Howard), de Karen (une activiste rouge) et de personnages surprises.
Si bien que l'on s'y perd parfois devant la multitude. Ce sera ma seule réserve.

Oui il y a un déchaînement de violence et de haine, c'est surprenant, peut-être parfois gratuit, mais je crois qu'Ellroy est jusqu'au-boutiste dans ce qui ressemble à une enquête qu'il veut exhaustive. le désir de rédemption de certains personnages parvient parfois à atténuer ces stigmates.

Il y a de nombreuses scènes marquantes. Tout comme je gardais en mémoire la descente aux enfers de Bleitcher à Tijuana dans le "Dahlia noir" je n'oublierai pas non plus dans ce dernier opus la description des trips incroyables en Haïti et en R. Dominicaine.

Une description hallucinante.
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