On peut fuir la guerre "
déserter", elle est toujours là quelles que soient les époques, quels que soient les lieux.
Mathias Enard alterne deux narrations.
Un déserteur en fuite vers le nord a trouvé refuge dans la cabane de son enfance mais l'arrivée d'une jeune femme et de son âne, fuyant la guerre elle aussi, bouleverse son plan. Vrai dilemme : doit-il tuer encore ?
Sur un bateau de croisière se tient un colloque de mathématiciens en hommage à Paul Haudeber, rescapé de Buchenwald, citoyen de la RDA, alors que la femme aimée, Maya menait une carrière politique à l'Ouest. C'est le 11 septembre 2001.
L'écriture de l'une est poétique, simple et touchante pour relater des faits de guerre horribles ; l'écriture de l'autre plus scientifique regorge de références culturelles.
Entre les deux, les lettres d'amour de Paul à Maya, les réflexions de leur fille Irina et sa quête de vérité . Poutine envahit l' Ukraine.
Une écriture exemplaire qui glisse naturellement d'un narrateur à l'autre, suggère sans juger, interroge sur la notion d'humanité.
De la grande littérature.
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