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Critique de marosaga


Je viens de terminer la version audio de ce "Déserter" , gentiment envoyé par Audiolib, que je remercie vivement.
J'ose croire que les deux lectrices de cette version enregistrée - Claire Cahen et Julie Pouillon ont pris le même plaisir que moi, elles à dire et moi à écouter cette langue que Mathias Enard maîtrise avec un rare talent.
Ce verbe "déserter" il nous en décortique plusieurs aspects dans deux scenarii différents : le soldat qui abandonne le terrain et sa violence mais qui n'en finit pas de museler sa propre violence. Parallèlement, il met en scène le parcours, tel qu'il le conçoit, du mathématicien est- allemand Paul Heudeber qui, tout en ne renonçant pas à son idéologie socialiste, ne peut se débarrasser des stigmates laissés par son passage dans les camps de Buchenwald, de même qu'il préfère s'éloigner de Maja qu'il aime, tant sa jalousie rend leur vie commune trop conflictuelle.
Je suis toujours admirative devant la maîtrise à traiter un champ lexical tel que cet auteur y parvient, surfant avec aisance parmi paysages, personnages et situations qui, à priori n'ont aucun point commun.
La citation suivante m'a -presque- fait changer d'avis:
"Les mathématiques sont un voile posé sur le
monde, qui épouse les formes du monde, pour l'envelopper entièrement ; c'est un langage et c'est une matière, des mots sur une main, des lèvres sur une épaule ; la mathématique s'arrache d'un geste vif : on peut y voir alors la réalité de l'univers, on peut la caresser comme le plâtre des moulages, avec ses aspérités, ses monticules, ses lignes, qu'elles soient de fuite ou de vie."
C'est bien la première fois que je me surprends à trouver un côté poétique aux mathématiques ! Monsieur Enard, il était temps que je me réconcilie avec cette matière qui m'a maintes fois valu d'entendre de mes pairs que je n'avais aucun sens mathématique.

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