J'ai commencé «
Les filles de Roanoke » d'
Amy Engel. le moins qu'on puisse dire c'est que l'auteure sait comment happer ses lecteurs. Mais comme pour beaucoup de romans noirs contemporains, le style est certes efficace mais sans grande originalité. C'est un page-turner, certes, mais qui se digérera sans doute très vite.
Après, la digestion facile vient aussi du fait que, sans être vu et revu, le thème du roman est assez limpide. Je suis retournée lire la 4ème de couv' et j'ai pesté parce qu'elle en dit trop. Un truc qui s'appelle «
Les filles de Roanoke » avec « un lourd secret de famille »… Ben, de l'inceste quoi, merci, what a surprise.
Mais en fin de compte, le roman est lui-même sans subtilité. Soit je suis trop habituée à ce type de lecture, soit c'est franchement cousu de fil blanc, je ne sais pas. Mais du coup j'attends un vrai coup de théâtre sur la fin. Si le roman reste tel qu'il est à son premier tiers, hé bien je ne comprendrais pas la hype qui a suivi sa publication. Oui c'est cool, ça fonctionne, mais rien d'autre que cela : ça fonctionne. Zéro originalité.
Ce qui fait tout le travail dans ce roman, c'est sa construction. C'est le choix d'alterner la situation d'il y a dix ans et celle d'aujourd'hui, en y mêlant quelques voix supplémentaires le temps de 2-3 pages. le fossé temporel crée la frustration et l'attente, donc le page-turner.
Les personnages sont quant à eux totalement oubliables. le personnage principal, Lane, répète régulièrement qu'elle n'est pas une fille bien. Pourquoi ? Parce que parfois elle a envie de sortir des méchancetés à ses interlocuteurs, parce qu'elle couche sur le capot d'une voiture avec le bad boy local ? S'il vous plaît. Et puis alors le gag que tout ce petit monde soit d'une beauté divine… C'est Beverly Hills au Texas.
Les personnages n'ont pas de profondeur. J'attends de voir ce que va donner Allegra, la disparue, mais sincèrement… Il fallait du monde pour servir l'intrigue et ils ne sont que ça : des pions. On n'attend des nouvelles d'un personnage qu'à cause de la construction du roman, donc de l'histoire. Mais certainement pas parce qu'il aura touché le lecteur.
Alors voilà, j'espère que le roman me surprendra par la suite. Qu'il est autre chose qu'un page-turner efficace.
NB : je l'ai terminé depuis l'écriture de ces quelques mots, sans que rien ne me fasse changer d'avis.