AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le réveil du coeur (56)

–Je te dérange ?
–Tout va bien. Je m’occupais de mes pivoines. Je leur soignais les ailes.
–Les ailes ?
–Et oui. La pivoine, c’est la seule fleur qui aurait pu être un oiseau. Qui aurait dû. «Pivoines », tu ne trouves pas que ça fait nom d’oiseau ? On aurait pu dire : tiens, regarde, un vol de pivoines…
–Jamais remarqué.
–Et puis, quand tu observes une pivoine de près, tu sais, on dirait ces plumes contrariées qu’il y a sur le cou des cygnes, ou le jabot mouillé d’un flamand rose dans le vent. Un bouquet de pivoines, c’est une volée d’oiseaux qui se blottissent les uns contre les autres, qui tremblent de ne pouvoir voler.
(...)
–Et puis, surtout, j’en ai marre des roses. C’est snob les roses. C’est tout droit, tout raide, trop bien peigné. Les roses, ça a un côté petite-bourgeoise endimanchée qui m’agace. Un côté collet monté qui ne veut pas se salir. Un peu trop net pour être vrai. Alors que la pivoine… La pivoine, c’est une fleur décoiffée, une fleur ébouriffée. Tu as déjà vu une pivoine blanche ? On dirait une mariée au petit matin, qui a dansé et bu toute la nuit et dont la robe s’est froissée à force de tournoyer. Un froissement de froufrou et la belle se volatilise…
Commenter  J’apprécie          522
L'amour survivra aux décombres. Les gens se tiendront encore la main sous les tsunamis, ils se feront des serments dans les cimetières, ils se jureront fidélité dans la mort. C'est plus fort que nous, ça, c'est plus fort que l'humain. Comme la mort.
Commenter  J’apprécie          400
Ne jamais avoir à regretter de ne pas avoir tout tenté. Ne pas réussir, ce n'est rien, tant qu'on n'a pas essayé.
Commenter  J’apprécie          300
Je me sens rare, pur, étincelant parce que joyau humain parmi d’autres joyaux, je me sens libre et tendre, indulgent pour moi-même et pour ceux qui m’entourent et, tiens, assez confiant que mon fils sera un jour dans ce monde comme un glaçon dans l’eau, pas un poisson, non, un glaçon, parce qu’un poisson, ça peut toujours mourir déboussolé sous l'océan, ça peut toujours être pêché, énucléé, coupé en morceaux, congelé et décongelé et passé à la poêle, tandis qu’un glaçon, mais un glaçon, c’est merveilleux, un glaçon ça ne peut que tinter, puis fondre, puis se fondre dans de l'or liquide au creux d’une paume avant de réchauffer le cœur d’un valeureux parmi tant d’autres–oui, c’est si bon d’être un glaçon, un doux glaçon dans l’eau et oui, tu seras un glaçon, mon fils.
Commenter  J’apprécie          290
Le vrai bonheur serait de se souvenir du présent.
Jules Renard
Commenter  J’apprécie          260
Ces gens qui montrent leur tronche et font la promotion de leur petite existence à longueur de pages, ça donne la nausée. Facebook, sous couvert de simplicité, c'est le canal mondial de la vantardise auto-centrée. Regardez comme je m’amuse à cette fête ! Regardez comme je suis beau, comme je suis belle ! Regardez comme la plage où je me trouve est ensoleillée, surtout pendant que vous bossez comme des cons ! Regardez le cassoulet que je vais manger ! Regardez l'assiette de cassoulet que je viens de manger ! Regardez comme elle est chouette ma vie ! Comme je suis chic, drôle, cool, bien entouré ! Vous avez vu ma nouvelle cuisine ? Oui, mais on s'en fout ! Vous avez lu mon affligeante pensée du jour ! Oui, mais on s'en fout ! Parce que c'est ça, en fait, qu'on a envie de hurler à tous ces gens : On s'en fout de ton menu, de tes guibolles sur le sable et ton séjour aux Bahamas ! Tu comprends, ça ? On s'en fout de ton impudeur, de ton égocentrisme et de ta petite vie qui ne passionne que toi ! Moi je, moi je ! Bientôt, ils filmeront leurs crottes... ça me rend hystérique.
Commenter  J’apprécie          231
A force de ne plus être machos, vous êtes devenus manchots, ma parole, toi et les hommes de ta génération! Vous avez perdu vos épaules, vos couilles et surtout votre orgueil, ce qui est encore pire! Et vous n'avez rien compris aux femmes! Quoi qu'elles en disent, à un moment, elles ont besoin de s'opposer, de buter contre quelqu'un, en l'occurrence ce truc un peu solide et bien planté qu'on appelait un bonhomme, autrefois.
Commenter  J’apprécie          230
Avec la naissance de son fils, un père accouche souvent de lui-même. Si un seul voit le jour, les deux voient la lumière.
Commenter  J’apprécie          170
Je sais que ça fait con et vieux et nostalgique et complètement naïf, mais du fond de mon cœur je suis triste, vraiment triste, car je ne comprends pas, je ne comprendrai jamais, jusqu'à mon dernier souffle, pourquoi après l'acmé, le sommet d'un possible bonheur de tous, l'homme a basculé sur un versant de mort, destructeur, pathétique. C'est à celui qui sera le premier à salir, le premier à tuer, à tout dégueulasser, à barbouiller la toile, à rendre cacophonique ce qui était harmonieux, et tout cela au nom de quoi, du progrès - mon cul -, de la rapidité qui tourne à l'hystérie, de la communication qui laisse les gens seuls, de la consommation qui les rend obèses, du moins ceux qui le peuvent. Car pour le reste, rien n'a changé, ça crève de faim, de soif et de maladie! Rien n'a changé, sinon qu'entre l'âge d'or et l'âge de l'argent roi où nous sommes, on n'aura réussi qu'à dévaster le buffet, à vider les bouteilles et, sur les victuailles de l'ancien jardin, à ne laisser que les traces de nos dents avides, que nos excréments, que nos salissures, que la dévastation de notre fuite en avant, celle qui conduit à l'anéantissement.
Commenter  J’apprécie          150
Aujourd’hui, tout se dilue et tout s’agrège dans une pâte uniforme qui nous colle à la peau. On nous a appris à avoir peur, à suivre, à nous montrer consensuel. Le monde est une ampoule suspendue dans le noir, avec sept milliards de mouches posées dessus. Demande t-on à une mouche si elle est pour ou contre l’ampoule qui l’attire ? Non. Elle s’accroche et attend de mourir au contact de ce qui est, malgré tout, chaud et lumineux.
Commenter  J’apprécie          120






    Lecteurs (498) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Famille je vous [h]aime

    Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

    chien
    père
    papy
    bébé

    10 questions
    1430 lecteurs ont répondu
    Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}