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EAN : 9782843376825
253 pages
Anne Carrière (09/01/2014)
3.63/5   249 notes
Résumé :
Quand le Vieux accepte d'assurer la garde de son petit-fils Malo durant tout le mois d'août, ce n'est pas de gaieté de coeur. Il faut dire qu'entre le misanthrope solitaire et l'enfant de six ans, il n'y a pas seulement un fossé de sept décennies, il y a un gouffre, des siècles, un univers entier.
Et pourtant... magie d'un lieu hors du temps, atavisme croisé, miroir des coeurs? Ces deux-là vont s'apprivoiser, mais aussi se reconnaître l'un dans l'autre, dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 249 notes
Je reprends les propos de Pyrouette en écrivant que moi aussi, je l'aime bien le vieux. J'aurai bien aimé avoir un vieux comme lui. C'est vrai qu'il n'est pas branché ni moderne mais ses valeurs anciennes m'ont beaucoup parlé et touché. le vieux, avec lui, on ne jette rien, on répare, et les couples et les objets. On parle aux gens en les regardant plutôt que sur Facebook. La télévision, connaît pas, il préfère regarder la mer, les arbres, les nuages, la vie dehors. Même si la vie a bien changé quand on a 80 ans.
Son fils Jean lui ressemble un peu, c'est pour cela qu'avec Leila ça ne va guère fonctionner longtemps, le temps de faire le petit Malo, et on se sépare.
Quand Malo viendra passer un mois chez le vieux, c'est pour vivre le meilleur, patauger dans l'eau, aller pêcher, chasser les cauchemars, parler du bon vieux temps où les gens étaient connectés entre eux et non hyperconnectés aux écrans.

C'est vrai qu'on pourrait trouver ce roman un brin moralisateur, pour ma part je l'ai trouvé très rafraîchissant avec de belles valeurs à la clé auxquelles j'essaie de me rapprocher. C'est aussi une jolie déclaration inter-générationnelle, comme une douce chanson de l'ancien temps qui viendrait bercer les coeurs vers le réveil...
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Jean est avec Leïla depuis deux ans maintenant. Mais jusque là, il n'a jamais osé la présenter au Vieux, son père. Il faut dire qu'avec son caractère de cochon, ses idées bien arrêtées, son avis sur tout et tout le monde, ce monde justement qui part à vau-l'eau et son franc parler... Il ne comprend pas toujours les réactions de son fils, de cette société moderne qui court après tout. C'est bien pour cela que le contact entre les deux hommes ne passe pas trop. Un simple coup de fil de temps à autre. le Vieux s'est réfugié à Lacanau et profite encore de la nature sauvage, de la plage à perte de vue, de la mer ou de ses petits coins si paisibles pas encore exploités par l'Homme. Jean, plutôt bohème et réservé, mène le train de vie qui lui convient, n'en déplaise au paternel. Sa relation avec Leïla, au caractère bien trempé, suit son petit bonhomme de chemin, bon an mal an. Son métier de photographe lui fait, en effet, parcourir le monde entier. Mais le jour où Leïla lui annonce qu'elle est enceinte, sa vie risque bien d'en être chamboulée, et par là-même, celle du Vieux, qui, jure-t-il, ne veut rien avoir à faire de sa progéniture...

Une nouvelle fois, François d'Epenoux met en scène les hommes, dans tout ce qu'ils ont de bon et de mauvais. Ce conflit inter-générationnel est des plus passionnants et des plus touchants. Entre le Vieux, bourru et replié, Jean, le fiston, bobo dans l'âme et le petit-fils, Malo, petit garçon intrépide et terriblement attachant. Dans la première partie, François d'Epenoux donne la parole à Jean et nous fait partager sa vie quotidienne mais aussi les bouleversements dus à sa future paternité, le Vieux étant relégué au second plan. Puis, dans une seconde partie, il donne la parole à ce dernier et nous le suivons au cours de ce mois d'août, passionnant et tellement enrichissant, qu'il va passer avec Malo. Il ressort de ces pages une infinie tendresse, de l'amour profond, de superbes leçons d'apprentissage sur le monde qui les entoure et sur eux-mêmes, une entente en symbiose et un grand respect pour l'autre génération. L'écriture est riche, touchante et dotée d'un certain humour. L'auteur nous plonge dans les profondeurs rassurantes, subtiles de Lacanau et cette baignade fut une véritable bulle de bonheur.

Le réveil du coeur a sonné à l'heure...
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C'était mieux avant ! C'est ce qu'assène à chaque rencontre, ou à chaque coup de fil, le septuagénaire à son fils Jean (quarante ans). Et tout y passe la musique, le travail, le cinéma, les transports en commun, les moyens de communication d'antan (parce que bien sûr ceux de maintenant, tels la télévision, internet ou les réseaux sociaux ne sont que des pièges à cons)...
Bref (encore que bref ne soit pas le bon mot car il y a pléthore de ces discours dans ce roman), à chaque page son lot de nostalgie et de regret. Oui mais voilà, à trop vouloir dénoncer la société actuelle, ce vieux bougon en devient pénible et la lecture aussi !
Alors la quatrième de couverture qui nous avait vanté une relation grand-parent/petit-fils est plutôt mensongère car celle-ci n'arrive qu'en milieu de roman. Et bien sûr cette partie est accompagnée de jouets en bois, de carriole à vélo, de pêche à l'anguille... car le vieux sait y faire avec les gosses. Il connaît la valeur de la transmission. Il sait mieux que tout le monde.

Alors, alors... je suis déçue. Moi qui croyais avoir en main un beau roman de questionnement inter-générationnel, je me suis retrouvée avec une liste des pour et contre la société actuelle, des dialogues à profusion qui noient l'action, des clichés à chaque page et un personnage féminin (la maman du petit-fils) outrancier.
Pour résumer, j'ai eu l'impression de lire un tableau excel avec deux colonnes. Et bien sûr je vous laisse facilement deviner vers quel coté penche la balance même si l'issue finale apporte un petit plus.
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Encore un bouquin encensé par la critique, et qui me navre dans les grandes largeurs. Un grand-père (pardon un grand-paria) réfractaire à toute progrès, souvent en désaccord avec son fils s'adoucie au contact de son petit-fils Malo.
220 pages pour nous dire en gros que tout était mieux avant (c'est sûrement vrai) puis au contact de la jeunesse que finalement tout n'est pas à jeter (ce qui n'est pas faux). Personnages caricaturaux, dialogues convenus, un roman qui ne suscite que rarement l'émotion. Dommage.
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Une gentille histoire, touchante, mais sans enjeu. Point n'est besoin d'une grande expérience de lecteur pour se douter dès le début de ce qui se produira dans les dernières lignes.

Le roman débute avec l'avénement d'une famille : Léila et Jean sont en couple, lorsque la jeune femme annonce à son compagnon son état de futur père. Et comme la relation que le jeune homme entretient avec son propre géniteur est loin d'être apaisée, ce qui pourrait être une bonne nouvelle se transforme en jet d'huile sur un lit de tison. Car le géniteur en question est un vieux bougon rétrograde, qu'on peut qualifier de décroissant, équipé d'un téléphone en bakélite, et d'une Peugeot 203 qui n'a même pas de ceinture de sécurité. Les conflits constituent la trame d'un récit banal

Six années passent, le désaccord des jeunes tourtereaux s'est soldé par une séparation, avec garde alternée. Et bien entendu, grand-père hérite malgré lui d'un intrus pour ses vacances, c'est à dire le petit fils, urbain mais compliant, prêt à gober tous les anachronismes du pépé, et même à l'appeler à sa demande « grand-paria » dans un défi dont la cible est ailleurs.

L'histoire en elle-même, par sa banalité, n'est pas emballante. Tout le monde progresse dans l'histoire et tire profit du partage d'expérience. Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire : quelle victoire quand l'ennemi à abattre est un petit garçon adorable et prêt à gober toutes ces combats qui ne le concerne pas?. La rengaine du « C'était mieux avant » n'atteint pas un petit bonhomme de six ans
Reste que l'écriture est vive et alerte, assez réaliste, conférant une touche d'authenticité au récit, qui ne restera pas longtemps dans les annales.
Trois c'est indulgent, deux c'est sévère : j'aurais voulu attribuer deux et demi.

NB :Les propos dithyrambiques de Gérard Collard me laissent sans voix : serait-il en train de découvrir dans la vraie vie l'art d'être grand-père pour fondre ainsi à la lecture d'une bluette?
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
–Je te dérange ?
–Tout va bien. Je m’occupais de mes pivoines. Je leur soignais les ailes.
–Les ailes ?
–Et oui. La pivoine, c’est la seule fleur qui aurait pu être un oiseau. Qui aurait dû. «Pivoines », tu ne trouves pas que ça fait nom d’oiseau ? On aurait pu dire : tiens, regarde, un vol de pivoines…
–Jamais remarqué.
–Et puis, quand tu observes une pivoine de près, tu sais, on dirait ces plumes contrariées qu’il y a sur le cou des cygnes, ou le jabot mouillé d’un flamand rose dans le vent. Un bouquet de pivoines, c’est une volée d’oiseaux qui se blottissent les uns contre les autres, qui tremblent de ne pouvoir voler.
(...)
–Et puis, surtout, j’en ai marre des roses. C’est snob les roses. C’est tout droit, tout raide, trop bien peigné. Les roses, ça a un côté petite-bourgeoise endimanchée qui m’agace. Un côté collet monté qui ne veut pas se salir. Un peu trop net pour être vrai. Alors que la pivoine… La pivoine, c’est une fleur décoiffée, une fleur ébouriffée. Tu as déjà vu une pivoine blanche ? On dirait une mariée au petit matin, qui a dansé et bu toute la nuit et dont la robe s’est froissée à force de tournoyer. Un froissement de froufrou et la belle se volatilise…
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Ces gens qui montrent leur tronche et font la promotion de leur petite existence à longueur de pages, ça donne la nausée. Facebook, sous couvert de simplicité, c'est le canal mondial de la vantardise auto-centrée. Regardez comme je m’amuse à cette fête ! Regardez comme je suis beau, comme je suis belle ! Regardez comme la plage où je me trouve est ensoleillée, surtout pendant que vous bossez comme des cons ! Regardez le cassoulet que je vais manger ! Regardez l'assiette de cassoulet que je viens de manger ! Regardez comme elle est chouette ma vie ! Comme je suis chic, drôle, cool, bien entouré ! Vous avez vu ma nouvelle cuisine ? Oui, mais on s'en fout ! Vous avez lu mon affligeante pensée du jour ! Oui, mais on s'en fout ! Parce que c'est ça, en fait, qu'on a envie de hurler à tous ces gens : On s'en fout de ton menu, de tes guibolles sur le sable et ton séjour aux Bahamas ! Tu comprends, ça ? On s'en fout de ton impudeur, de ton égocentrisme et de ta petite vie qui ne passionne que toi ! Moi je, moi je ! Bientôt, ils filmeront leurs crottes... ça me rend hystérique.
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Je me sens rare, pur, étincelant parce que joyau humain parmi d’autres joyaux, je me sens libre et tendre, indulgent pour moi-même et pour ceux qui m’entourent et, tiens, assez confiant que mon fils sera un jour dans ce monde comme un glaçon dans l’eau, pas un poisson, non, un glaçon, parce qu’un poisson, ça peut toujours mourir déboussolé sous l'océan, ça peut toujours être pêché, énucléé, coupé en morceaux, congelé et décongelé et passé à la poêle, tandis qu’un glaçon, mais un glaçon, c’est merveilleux, un glaçon ça ne peut que tinter, puis fondre, puis se fondre dans de l'or liquide au creux d’une paume avant de réchauffer le cœur d’un valeureux parmi tant d’autres–oui, c’est si bon d’être un glaçon, un doux glaçon dans l’eau et oui, tu seras un glaçon, mon fils.
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Je sais que ça fait con et vieux et nostalgique et complètement naïf, mais du fond de mon cœur je suis triste, vraiment triste, car je ne comprends pas, je ne comprendrai jamais, jusqu'à mon dernier souffle, pourquoi après l'acmé, le sommet d'un possible bonheur de tous, l'homme a basculé sur un versant de mort, destructeur, pathétique. C'est à celui qui sera le premier à salir, le premier à tuer, à tout dégueulasser, à barbouiller la toile, à rendre cacophonique ce qui était harmonieux, et tout cela au nom de quoi, du progrès - mon cul -, de la rapidité qui tourne à l'hystérie, de la communication qui laisse les gens seuls, de la consommation qui les rend obèses, du moins ceux qui le peuvent. Car pour le reste, rien n'a changé, ça crève de faim, de soif et de maladie! Rien n'a changé, sinon qu'entre l'âge d'or et l'âge de l'argent roi où nous sommes, on n'aura réussi qu'à dévaster le buffet, à vider les bouteilles et, sur les victuailles de l'ancien jardin, à ne laisser que les traces de nos dents avides, que nos excréments, que nos salissures, que la dévastation de notre fuite en avant, celle qui conduit à l'anéantissement.
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A force de ne plus être machos, vous êtes devenus manchots, ma parole, toi et les hommes de ta génération! Vous avez perdu vos épaules, vos couilles et surtout votre orgueil, ce qui est encore pire! Et vous n'avez rien compris aux femmes! Quoi qu'elles en disent, à un moment, elles ont besoin de s'opposer, de buter contre quelqu'un, en l'occurrence ce truc un peu solide et bien planté qu'on appelait un bonhomme, autrefois.
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Videos de François d' Epenoux (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François d' Epenoux
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fran-ois-d-epenoux-le-roi-nu-pieds-53569.html Nul doute que ce 13ème roman portera chance à François d'Epenoux tant il est une réussite et touche au coeur. Depuis son premier livre, « gégé », en 1995, sélectionné pour le Goncourt du 1er roman, François d'Epenoux a prouvé qu'il avait un réel talent à raconter des histoires qui nous parlent, nous ressemblent, nous rassemblent, nous interpellent. « Les années areuh », « le presque », « Même pas mal », « le réveil du coeur » sans oublier « Les papas du dimanche » ou « Deux jours à tuer » adaptés au cinéma… autant de titres qui ont installé François d'Epenoux dans l'univers littéraire français avec une écriture sensible, des histoires simples, une mélancolie douce qui n'oublie jamais d'accrocher un sourire, par élégance.
Voici donc le 13ème roman de François d'Epenoux et c'est sans doute son roman le plus personnel puisqu'il y raconte le lien complexe qui l'unit à son fils.
Voilà l'histoire. Eric a bien réussi. La quarantaine fringante, il passe ses vacances sur le bassin d'Arcachon, avec sa seconde épouse et leur fils, et Moumine, la grand-mère complice.
Mais débarque Niels, il est le fils d'un premier mariage. Niels a fait le choix d'une vie en marge de la société, d'une vie militante, il est zadiste à Notre Dame des Landes, près De Nantes où un programme d'aéroport agite les populations mais où des dizaines d'hommes et de femmes ont fait le choix de refuser ce projet quitte à entrer dans une lutte, aussi violente soit-elle. Pour Eric qui mène une vie plutôt rangée et bourgeoise, tout cela est incompréhensible.
Eric et Niels sont en pleine opposition. Pendant ce séjour estival, chacun essaie de sauver les apparences, d'éviter les sujets qui fâche, jusqu'au jour où le père éclate, incapable de supporter plus longtemps le mode de vie de son fils. Chassé de la maison familiale, Niels rejoint la ZAD. Deux ans plus tard, la roue a tourné, la vie d'Eric part en lambeaux et le désir de retrouver son fils se fait le plus fort. Mais est-il encore le temps des retrouvailles ? Peut-on renouer le lien quand tant de choses cous séparent ?
Sur le thème de la confrontation parents-enfants, sur la difficulté de se parler, de se comprendre, mais aussi sur un monde qui court à sa perte et sur la façon dont chacun tente d'y remédier, François d'Epenoux écrit un roman puissant, fort, triste et beau à la fois, porté par une écriture bouleversante et sensible.
C'est un coup de coeur.
« le roi nu pieds » de François d'Epenoux est publié aux éditions Anne Carrière.
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