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Critique de jostein


Ce second recueil de nouvelles, regroupe avec La décapotable rouge les textes écrits et publiés dans la presse américaine par Louise Erdrich. Ce sont de courtes histoires qui, parfois, ont été développées dans ses romans. Elles sont toutes inscrites dans l'univers marqué de l'auteur, univers amérindien d'hommes et de femmes laissant exploser leur nature et leurs passions, mais aussi un univers de nature et de magie.
L'amour éclate ici sous toutes ses formes, percutant les femmes de la cinquantaine, donnant aux hommes de la virilité, révélant les amours filiaux et fraternels.
» C'était un jeune amour, allumé dans des corps fatigués, qui parfois les fissurait à la manière d'un feu trop vif dans un vieux poêle en tôle. »

» Fidelis aimait Eva avec un dévouement de chien, farouche et impuissant, qui le poussait à accomplir des actes apparemment ridicules. Soulever un homme par sa ceinture avec les dents. Une idiotie. Montrant clairement que toute sa force ne représentait rien. Que face à la maladie d'Eva, il était aussi faible qu'un enfant. »

» Elle se penche et m'entoure de ses bras. Tandis qu'elle me tient contre elle, nous commençons à nous balancer d'avant en arrière. Ma soeur me berce dans les fils sous tension de Goth Lolita à l'odeur de garçon et curieusement réconfortants qui lui font office de bras. »

Les passions dévorent, la nature sauvage amplifie les ambiance et l'auteur reste souvent ancrée dans l'atmosphère amérindienne avec des indiens poussés vers l'alcool et la drogue mais attachés à leur coutumes, leurs façons de vivre et leurs objets ancestraux.
« Il y a eu une époque où le gouvernement a déplacé tout le monde de la réserve, dans des rues, des bourgs, des logements. Cela a d'abord paru une bonne chose et puis tout a mal tourné. »

Si vous aimez l'univers de Louise Erdrich, vous le retrouverez ici sous son meilleur aspect. Habituée à lire des nouvelles, il m'a toutefois semblé ici que certaines n'étaient pas suffisamment complètes, avec notamment quelque fois des fins énigmatiques ( le lait paternel ou Revival road par exemple) ou des manques ( Femme nue jouant Chopin, nouvelle trop longue qui a ici été coupée).

Pour apprécier ces nouvelles, il faut savoir, comme à la chasse, se laisser mener par la proie et non tenter de la diriger. Se couler dans l'atmosphère, et ne pas vouloir aller au-delà de ces « textes embryonnaires qui n'ont pas voulu me lâcher » (dit Louise Erdrich).

Mais vous l'avez compris, l'univers de Louise Erdrich, je l'aime quand il est incarné, creusé et enrichi de ces personnages puissants qui ont besoin d'espace pour me plonger dans leurs histoires et leurs passions.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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