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Critique de RChris


RChris
13 septembre 2021
Qu'est ce qui caractérise une bonne biographie ? telle est mon interrogation à la fin de ce livre.
Ici, nous vivons les épisodes de la vie de Michel Foucault par le menu comme on lirait un journal.
Didier Eribon suit Foucault à la manifestation ou au discours près.

Les événements des années 70 défilent avec les protestations de l'ultra-gauche dont il faisait partie : les dissidents soviétiques, le sort des détenus, Klaus Croissant, les boat people, Knobelspiess…
On est surpris de la fascination du philosophe pour la révolution iranienne, “une révolution qui échappait à la politique, ou en tout cas à la politique occidentale”.
Bien sûr, plusieurs intellectuels avouèrent également “cette erreur que nous avons partagée”, mais cet égarement lui sera longtemps reproché.

J'ai pu croiser les intellectuels - Gilles Deleuze, Jacques Lacan, Claude Lévi-Strauss - et m'apercevoir que je ne comprenais plus grand-chose à ce que disaient ceux qui m'avaient fasciné durant mes études.

Nous avons affaire à un livre hommage fait du parcours universitaire et politique, agrémenté de la présentation des livres et de citations plutôt qu'à la biographie de celui dont la motivation était la curiosité “non pas celle qui cherche à s'assimiler ce qu'il convient de connaître, mais celle qui permet de se déprendre de soi-même”.
Je n'ai alors pas retrouvé les qualités d'analyse que l'on attend d'un biographe qui tente des hypothèses pour expliquer des choix intellectuels par rapport à des événements de vie.
Ainsi son homosexualité n'est-elle jamais évoquée pour expliquer des orientations de son oeuvre, quand bien même il publiera trois tomes de l'histoire de la sexualité.
Finalement, c'est Georges Dumézil, qui lors de l'oraison funèbre, s'est essayé à rappeler synthétiquement l'importance du philosophe dans les sciences sociales : “L'intelligence de Foucault était littéralement sans borne, même sophistiquée. Il avait installé son observatoire sur les zones de l'être vivant où les distinctions traditionnelles du corps et de l'esprit, de l'instinct et de l'idée paraissent absurdes : la folie, la sexualité, le crime. de là son regard tournait comme un phare sur l'histoire et sur le présent, prêt aux découvertes les moins rassurantes, capable de tout accepter, sauf de s'arrêter à une orthodoxie”.
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