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Critique de wartenkaplan


Depuis un certain temps, je tourne autour de cette auteure sans me décider à acheter un de ces livres. J'ai été attiré par la photo de couverture du livre de la collection Quatro édité par Gallimard montrant une jeune fille, très jolie, aux longs cheveux libres, qui regarde un lointain. Et puis en librairie, j'ai feuilleté ses oeuvres, lu des pages au hasard.
Non pas encore !
Cette semaine de voir partout la promo pour ce opuscule, et convaincu par une femme dont j'aime l'enthousiasme à s'emparer d'une oeuvre, je me suis décidé. Bien mal m'en a pris ! Quelle désillusion ! Livre aux propos grotesques écrit avec l'encre du mépris. Une suffisance et une malhonnêteté intellectuelle rare ! Annie Ernaux n'a fait ni oeuvre sociologique (on lui attribue cette compétence) ni oeuvre littéraire.
Mais, entrons dans le sujet. Elle fréquente l'hypermarché Auchan de Gercy, qui fait partie d'une très vaste zone d'activité. AE comprend que dans ces zones vont les classes moyennes et populaires (c'est-à-dire 90% des français).

Voilà ce qu'il y a dans ce livre:

Mépris
"Les femmes et les hommes politiques, les journalistes, les "experts", tous ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un hyper-marché ne connaissent pas la réalité de la France d'aujourd'hui". Allons donc, ne vont-ils que chez Hediard ou envoient-ils un chauffeur chez Auchan ?
Quand on veut parler d'une femme ronde, on n'écrit pas « grassouillette », si on veut faire oeuvre sociologique.
Ensuite à la question "avez-vous la carte de fidélité Auchan ?" posée par une hôtesse de caisse généralement souriante malgré le travail abrutissant et mal payé qu'elle exerce, A. Ernaux avait l'habitude de répondre "Je ne suis fidèle à personne" ! Voyez vous ça, baronne hautaine en plus ! C'est qu'elle a oublié que la demoiselle ou la dame de la caisse fait son boulot, et bien en plus !
Puis dans le rayon Légumes à un employé qui range des fruits sur l'étal, elle demande des pommes pour une tarte, et elle a soudain envie de lui demander son salaire. Et tiens pourquoi pas ? Dites-donc, mon brave, combien gagnez-vous ... ? de la baronne encore !

Sexisme
La séparation des jouets entre garçons et filles. Elle n'aime pas ! Soit ! Son avis va-t'il peser dans l'agencement du rayon ? Non, bien sûr, ! L'objectif du magasin est de vendre, non de suivre les métastases intellectuelles d'A. Ernaux, mais d'appliquer une étude marketing précise concluant que cette séparation convient aux acheteurs. Auchan n'applique pas encore la théorie du genre si chère à notre Education Nationale !
En plus elle en appelle aux Femen pour tout détruire ! Les Femen ont d'autres objectifs plus élevés et plus risqués que de foutre en l'air le linéaire Jouets d'Auchan. Et je préfère quand on parle des Femen, que ce soit Caroline Fourest qui traite du sujet dans son livre " Inna" (Inna Shevchenko). C'est plus crédible.
Le secteur Informatique. Que des vendeurs ! Virilité ?Non addiction. Temple du geek. C'est masculin. C'est comme ça. Méprisant avec la clientèle ? Pas du tout. On apprend à ces vendeurs que plus ils sont techniques et incompréhensibles, plus ils vendront. Encore du marketing !
Le supermarché domaine de la femme ? Encore un raccourci, qui me fait penser qu'elle a sans doute vécu avec un homme qui ne foutait rien à la maison. Nous présenter comme des niais, des "nourrissons" devant un rayon, le mobile collé à l'oreille appelant notre épouse au secours est d'un autre âge.

Vanité
Ensuite, le rayon Livres ! Il n'y a que des Best Sellers. Quoi d'anormal ? Que ce soit chez Auchan ou Carrefour, ou d'autres, il n'y a que ces bouquins qui se vendent. Alors pourquoi mettre en rayons ceux qui ne ce vendent pas ? Auchan, c'est pas Mollat ! C'est un supermarché ! Bon, elle a trouvé quelqu'uns de ses bouquins à elle ! Elle peut être rassurée car elle est populaire (Merci Auchan !), ou attristée d'être devenue un produit de supermarché (saleté de capitalisme !) Et puis les clients ne viennent pas pour les livres, mais pour la bouf et les vêtements et les produits de ménage. Regardez le rayon Livres, on ne peut pas dire qu'il y a foule !
Mais où est donc le dernier livre de Jean-Marc Roberts ? C'est agaçant à la fin de ne trouver que Marc Levy et Régine Desforges.
Une dame la reconnait ô bonheur ! Elle aurait pu se passer de l'écrire.
Mais une petite vanité fait toujours du bien !
Et le "nos" clients qui l'indigne ! Que dit-elle, elle ? Mes lecteurs ou bien les lecteurs des livres que j'écris ? Là ça chipote dur et ça se noie dans le ridicule !
Elle veut acheter "Le Monde ». Mais comment ne le trouve-t'on pas le soir chez Auchan ? C'est incroyable !

Colonialisme
Ensuite elle croise une femme "noire". Doit-elle écrire africaine, ou simplement femme ? Quel dilemme atroce dont elle aurait pu nous faire grâce. Tout le monde sait que dans un hyper il y a toutes les communautés du monde. Et tout le monde d'ailleurs s'en fout. Mais bon, après, elle assume. Elle écrira plus loin "femme eurasienne" sans trembler. Et elle a trouvé "un vigile noir" pour l'aider à sortir un caddie. L'enfant noir qu'elle veut photographier: elle se ravise car ce serait peut-être du "pittoresque colonial" Ou va-t'elle chercher tout ça ?

Religion
Quant à la tradition catholique de manger du poisson le vendredi, il y a belle lurette que ça n'existe plus, ma pauvre dame ! Elle n'a donc pas compris que si on mange du poisson, c'est bon pour la ligne, les neurones et la santé des vieux ?
Les femmes voilées lui rappelle les religieuses à cornette de sa jeunesse… qui ont fait voeux de chasteté ! Vous vous rendez-compte: ne pas connaitre le plaisir avec un homme une seule fois dans sa vie ! Qu'en sait-elle de la vie sexuelle de ces bonnes-soeurs. le célèbre Casanova en a rendu une très heureuse. Et elle devrait lire Sainte Thérèse d'Avila, elle apprendrait ainsi ce qu'est un orgasme divin !

Un seul bon point ! Elle trouve la zone "hard discount" hideuse. C'est vrai Auchan pourrait faire un effort !

Conclusion
Une belle arnaque intellectuelle servie par une plume tatillonne et inquisitoriale. L'esprit misérabiliste d'une femme habitée par un complexe de supériorité gigantesque.

A la fin du bouquin, j'ai pensé le titre, illustré par Reiser le jour de Noël dans un Hyper: un bonhomme aux dents cassés en train de montrer de son gros doigt les illuminations à son gamin morveux ! Sordide !


Je ne sais pas si un jour je lirai un autre bouquin d'A. Ernaux.
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