Infirmières ! Ces personnes indispensables au bon fonctionnement de notre société, avec des horaires de folie, un salaire bien en dessous de ce qu'elles méritent et pour lesquelles j'ai une admiration sans borne d'avoir la faculté d'exercer un métier que je n'aurais jamais été capable d'accomplir tant la tâche me semble immense. Je pense sincèrement qu'à l'instar des professeurs des écoles c'est une véritable vocation qui doit diriger le choix de cette profession.
Caroline Estremo exerce aux urgences de l'hôpital Purpan à Toulouse. Elle nous livre ce qui l'a décidé à devenir infirmière, ses premiers pas dans un service des urgences surchargé et ses espoirs pour pouvoir aider ses patients avec des moyens dignes de ce nom.
Nous découvrons un monde parfaitement rodé, où la hiérarchie n'est pas toujours simple à gérer et où la complicité entre collègue est primordiale pour ne pas craquer.
A travers diverses anecdotes, qu'elles soient amusantes ou tristes, c'est sans aucun voyeurisme, sans fard que nous est livré un regard criant de vérité sur un service dont les français usent ou abusent, se rendant aux urgences pour un simple mal de gorge ou de dos, empêchant des cas parfois graves, d'être traités aussi rapidement qu'ils devraient l'être.
"- Oui, je viens vous voir car je suis inquiet. J'ai des boutons sur l'ensemble du corps et ça me gratte fortement. - Donc ça manifestement, monsieur, ce sont des boutons de moustique."
Mais être infirmière, c'est aussi faire une croix sur une vie sociale dites normale. Ne comptez pas prévoir une vie de famille classique, il faut alterner entre les horaires de jour et de nuit. Je précise qu'une prime «nuit intense » est mise en place, elle est de l'ordre de 1,26 de l'heure mais petite parenthèse car j'ai fait des recherches, elle est uniquement réservée aux personnels alternant des horaires de jour et de nuit et travaillant aux urgences ou en réanimation. C'est à dire que l'infirmière travaillant de nuit en oncologie, service ou l'on s'amuse, vous vous en doutez, n'a pas droit à cette prime. Tout comme celle qui fait uniquement les nuits aux urgences n'en bénéficie pas également. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je pense qu'il y a un souci.
Je ferme la parenthèse et je reviens à mon bouquin et notamment la fin qui m'a bouleversé lorsque
Caroline Estremo se retrouve subitement de l'autre côté de la barrière, du côté du patient et de sa famille, lorsque son papa fait un avc dont il ne se remettra pas. Infirmière c'est savoir avant tout le monde que l'inéluctable va se produire et c'est avec une grande délicatesse que nous est racontée cette épreuve.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire ce n'est pas une vision pessimiste que nous livre l'auteure sur son métier mais au contraire une véritable bouffée d'oxygène car lorsqu'on découvre ses pensées à l'encontre de sa profession, on se dit que tant que des infirmières de sa trempe exerceront, l'humain continuera à exister dans un monde où la rentabilité est maintenant mise en avant.
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