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Citations sur L'Antre (11)

Pourtant qui suis-je pour décréter que la personne que je pense être, cette personnalité parvenue à remonter à la surface telle de l’écume, est mon moi réel ? Ces autres remplissent plus d’espace en moi que je ne le fais. Peut-être que l’un d’entre eux est mon moi réel et que je suis l’intrus.
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Mais vous, dit-il enfin. Selon quelle définition prétendez-vous être une personne?
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Je commencerai l’écriture de ce rapport en notant la teneur de notre dernière conversation – qui non seulement a été la dernière que j’ai pu avoir avec Horak mais sera, selon toute vraisemblance, la dernière que j’aurai avec quiconque. Et donc, sans doute, la dernière conversation entre deux êtres humains, si tant est que lui comme moi appartenions à la catégorie des humains. Apparemment cette question fait débat. Ou le ferait s’il ne m’avait abandonné. Faisait débat, devrais-je dire.
(Incipit)
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Pourtant qui suis-je pour décréter que la personne que je pense être, cette personnalité parvenue à remonter à la surface telle de l'écume, est mon moi réel ?
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C’est trop souvent le problème, je me suis dit : nous ne savons pas poser les bonnes questions.
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Je n’ai pas l’intention de te faire du mal, non. Ce qui ne veut pas dire que je ne t’en ferai pas.
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Peu importe ce qu’est la vérité. Ce qui importe, c’est l’impression qu’on en a.
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Je ne comprends pas vraiment le fonctionnement de ce corps, mais c’est bon d’en avoir un à nouveau, même empoisonné, voire mourant, plutôt que d’être englouti dans ce demi-sommeil et cet oubli vaseux, relégué à l’arrière d’une tête. Maintenant que je suis revenu aux avants-postes, là, juste derrière les yeux, il n’y a rien qui puisse me repousser vers l’arrière de cette tête.
Me lever m’a demandé un certain effort, or même la douleur engendrée par cette action m’a paru neuve, et je l’ai volontiers acceptée – du moins dans un premier temps. La combinaison sentait mauvais là où il avait vomi – là où j’avais vomi, devrais-je sans doute dire. Une fois debout, j’ai désanglé sa visière et l’ai soulevée tant bien que mal, tremblotant, jusqu’à ce qu’elle se détache et libère le haut de sa tête, avant de se fracasser au sol. Le corps était malade et j’en étais encore à apprendre comment manipuler correctement les bras, rien de tout cela n’était donc facile. Avec du temps, j’ai réussi à m’extraire du reste de la combinaison pour finir adossé contre un mur, exténué et tremblant.
Après un moment, je suis parvenu à me déplacer jusqu’à un miroir pour m’y regarder. C’était bizarre de voir quelqu’un qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau mais n’était pas moi. Pas vraiment moi. Bizarre de voir sur ce visage les signes de la lutte que se livraient toutes ces mimiques, celles qui pendant longtemps l’avaient contrôlé et celles qui me venaient plus naturellement. Mais la chair apprendra bientôt à se soumettre à moi. Les traits qui l’animaient étaient grosso modo identiques, puisque nous avions tous deux été conçus à partir du même matériau sur la même tablature, mais le corps était constellé d’autres marques, d’autres flétrissures et cicatrices. Sur la poitrine, en plein milieu, se trouvait un tache de naissance qui ne ressemblait à rien tant qu’à une main. Sur un poignet, un bras, une jambe, des étendues de peau étaient abîmées, la chair se détachant au moindre contact pour révéler une couche de derme plus sensible, mouchetée de pus et de sang, à l’odeur faisandée.
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Quand je relis ces notes, je ne reconnais pas toujours ce que j’ai écrit. Certains passages, sur de longues pages même, sont bien de ma main, c’est certain, sauf que je n’ai aucun souvenir de les avoir rédigés. Lorsque je me réveille, il m’arrive de me retrouver dans les profondeurs de l’antre, assis au bureau, ma main agrippant ferme un morceau de fusain, sans aucun souvenir de comment j’ai pu arriver là.
J’écris ces lignes sur du papier même si l’art de l’écriture est un art oublié. J’écris sur du papier car j’ai vu comment des pans entiers du terminal et d’autres appareils d’enregistrement peuvent se dégrader, entraînant la perte d’entités entières. J’essaie de laisser derrière moi une archive qui puisse survivre. Apparemment, à en juger par ces passages dont je n’ai aucun souvenir mais qui ont bel et bien été écrits, je ne suis pas la seule partie de moi-même à le faire.
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Wollem m’a dit : « Vigus et Vagus m’ont appris ce que je sais différemment de comment tu l’apprendras, toi. Certaines choses ont été recopiées, mais seulement les plus basiques, et elles sont émaillées de lacunes. La faculté de mâcher et d’avaler, la faculté de marcher et de ramper, les rudiments du langage. Vigus et Vagus se sont ensuite relayés pour m’instruire. Quand ils sont partis, j’ai appris à l’aide du terminal.
Mais le terminal n’est plus ce qu’il était. Des pans entiers ont été endommagés. La personnalité de Vigus y est toujours archivée, mais celle de Vagus est si corrompue que s’il fallait le rappeler, il serait fou. Pendant des années nous nous sommes bernés à croire que nous pouvions nous conserver de cette manière et être reconstitués plus tard, lorsque quelqu’un viendrait nous relever. Mais personne ne vient. Personne ne viendra jamais, ou alors cette personne nous voudra du mal. »
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