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Il se dégage de ce livre une tristesse infinie que l'auteur parvient à rendre palpable, ce qui n'est pas le moindre de ses tours de force. Il est question de deuil, de drame, de résilience mais surtout de la façon d'être aux autres, avec les autres et pour les autres.
Si le terrorisme est évoqué, ce n'est pas le sujet du livre, simplement le contexte qui permet de parler de deuil collectif et personnel, de toucher à l'intime autant qu'à l'universel. L'héroïne Sella, vit dans un village de Norvège avec son mari, près d'une famille dont la jeune fille était parmi les adolescents victimes de la tuerie d'Anders Breivik sur l'île d'Utoya à l'été 2011. Cette proximité interpelle Sella au plus profond d'elle-même. Elle a perdu un fils elle aussi. Son fils adoptif, victime d'un accident alors qu'il voyageait seul à la recherche de ses origines. Elle aimerait aider ses voisins, être présente pour eux... Mais son corps, son esprit, ses sentiments l'empêchent d'aller vers eux. Sa propre histoire, sa façon d'être au monde, d'effleurer la vie, de se protéger du monde extérieur...
Ce roman distille les sensations à travers des non-dits, des instants fugaces, des détails qui peuvent sembler anodins. Il diffuse une atmosphère captivante, émouvante et donne à s'interroger sur les liens ou plutôt l'absence de liens induite par nos sociétés modernes... Il parle de ce supplément d'âme qui peut parfois exister dans une simple seconde d'attention à l'autre, quand on accepte enfin de prendre le risque de s'ouvrir.
Un roman atypique, pas forcément facile d'accès mais qui me reste vraiment bien en tête et qui a me capter tout au long de ma lecture.
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"Vous n'êtes pas venus au monde pour rester seuls" est un roman sensible sur la perte d'un être cher, en l'occurrence, un enfant. Il prend pour point de départ le massacre perpétré par Anders Bréivik sur l'île d'Utoya, où soixante-neuf personnes, des jeunes pour la plupart, furent abattues, en 2011. L'une des victimes est ainsi la fille des voisins de Sella et Arild. Cette tragédie ravive le souvenir de leur propre deuil, quelques années plus tôt, alors que leur fils adoptif, Kim, a disparu aux Philippines, durant un séjour où il cherchait à enquêter sur ses origines. Sella, infirmière de profession, habituée à soulager les douleurs des hommes, voudrait soutenir ses voisins dans leu deuil, mais comment faire sans s'imposer de manière trop impudique.
L'auteur remonte alors le fil de l'histoire de Sella.


Le sujet est sensible mais ici, il n'est jamais larmoyant. Les décors magnifiques de la Norvège (que je rêve de visiter un jour) sont admirablement décrits. Ils apportent une espèce de réconfort, de paix pour l'esprit: "elle découvrait enfin cette nature dont on lui avait tant parlé: grandiose, admirable, magique".

Même si on peut regretter quelques longueurs, c'est un récit qui se lit avec attention, servi par une plume douée.
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Encore un roman lu au format e-book grâce à Net Galley, et aux éditions Grasset :)
Le résumé m'a intrigué, c'est pour cela que j'ai sollicité ce roman alors que je ne suis pas du tout une grande amatrice des romans nordiques. J'ai toujours du mal avec les noms de ville, les prénoms... Mais celui-ci me faisait de l'oeil alors j'ai tentée quand même :)
Le 29 juillet 2011, dans la ville de Foldnes, en Norvège. Sella observe la voiture qui arrive : ses voisins, qu'elle ne connait que de vue et leurs deux garçons. Manque leur fille, tuée une semaine auparavant dans le massacre perpétré par Anders Breivik sur l'île d'Utøya. La fillette fait partie des soixante-neuf personnes (des jeunes pour la plupart) qui furent abattues.
Sella se demande si elle doit aller voir ses voisins, leur apporter de la nourriture, leur faire part de sa peine..
Nous ne suivons pas le couple de voisins mais Sella et ses interrogations. Elle observe beaucoup le couple, c'est presque maladif par moment.
Nous naviguons entre le présent et le passé. Il y a de fréquents allers retours et je dois avouer qu'il est assez facile de s'y perdre ! D'ailleurs je m'y suis parfois perdue, je l'avoue !
Nous découvrons Sella et son mari Arild dans leur jeunesse, puis quand ils décident d'adopter car ils n'arrivent pas à avoir d'enfant "à eux".
Toute cette partie sur l'arrivée du jeune garçon chez eux, son installation... est intéressante mais triste aussi car jamais Kim ne sera réellement leur fils. le lien ne se crée pas vraiment. Il décide d'aller à la recherche de ses origines à l'age de 18 ans, et il se fera malheureusement tué à bord d'un ferry. Contrairement à ses voisins dont le massacre sur l'île est très médiatisée, la mort de leur fils Kim aux Philippines, victime lui aussi du terrorisme, passera inaperçue.
Les souvenirs de Sella remontent à la surface, elle fait évidemment un parallèle entre ce qui arrive au couple voisin et ce qui lui ai arrivé.
Le livre en lui même est intéressant, il est tristement d'actualité surtout que depuis 2011 on ne peut pas dire que les attentats, massacres... se calment ! Au contraire, ça se succède d'années en années.
Ce roman parle du deuil collectif, du deuil individuel, de terrorisme et même de l'adoption.
Les thèmes sont variés, c'est pas mal malheureusement pour moi ce roman ne tient pas ses promesses !
En lisant le résumé j'avais vraiment envie de le lire, et au final je suis très déçue.
C'est trop lent, il y a trop de longueurs, ça traîne mais ça traîne.
Nous n'avons que le point de vue et les sentiments de Sella. Cela aurait plus dynamique avec deux narrateurs : Sella mais aussi pourquoi pas sa voisine ! Dont finalement nous ne savons pas grand chose.
J'ai un petit problème : je ne me suis pas mais alors pas du tout attaché à Sella. Ce qui m'a dérangé car à un moment elle m'a carrément saoulé. Et je trouve difficile d'apprécier pleinement un roman dont le personnage principal ne me plait pas vraiment.
Quand à la fin, elle est abrupte, là encore je n'ai pas accroché.
Mon sentiment envers ce roman est très mitigé.
Je ne regrette pas du tout ma lecture, et je n'ai pas aimé ni détesté ce livre en fait. Je ne sais pas trop ce que j'en pense !
Du coup je mets pile la moyenne, 2.5 étoiles sur 5.
Je ne le recommande ni ne le déconseille. A vous de voir si ça vous tente... ou pas :)


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Bon sois patiente…à un moment il va bien se passer quelque chose… ah … ben non…
Quel ennui. C'était long. Les personnages sont insipides. Même le personnage principal Sella est fade et passe tout le récit à se demander si oui ou non elle doit préparer des petits pains au lait à la cannelle pour les apporter à ses voisins en deuil (non je ne plaisante pas). Rassurez-vous je ne dévoilerai pas ici le dénouement de l'intrigue si vous voulez savoir ce qu'il en est vous devrez vous aussi affronter ce suspens insupportable!
Il ne se passe pas grand-chose et un seul et unique sentiment est présent : la tristesse. Mais attention une tristesse très mais alors très passive. Rien d'autre. Pas de colère, de joie, d'angoisse, de bonheur rien ! Fatalement l'histoire est d'une platitude effarante. Ce livre est juste déprimant. D'ailleurs je le déconseille fortement aux personnes à tendance dépressive de peur que tout cela ne prenne une tournure dramatique. Certes les thèmes abordés ne sont pas gais mais quand même.

Ne vous fiez surtout pas au résumé de l'éditeur qui est très trompeur. En effet on nous dit qu'il s'agit de deux familles qui ont toutes deux perdu un enfant. Mais ne vous attendez pas à suivre les deux familles en question. Tout est centré sur une seule d'entre elles et sur Sella, personnage omniscient. de l'autre famille on ignore tout jusqu'à leurs prénoms.

Pourtant j'ai vu des critiques positives… peut-être que mes capacités intellectuelles sont en cause ? Ce n'est pas impossible. Toujours est-il que je suis passée complètement à côté de ce livre. Je l'aurais volontiers abandonné, j'en mourrais d'envie mais c'était une lecture pour le grand prix des lectrices de ELLE alors je me suis sentie l'obligation d'aller jusqu'au bout. Une lecture qui sera vite oubliée.
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Un roman touchant qui parle de deuil.
Sella et son mari Arvild habitent en Norvège, leurs voisins les plus proches ont perdu leur fille lors du massacre perpétré par Anders Breijic en 2011.
Sella voudrait aller parler aux parents, leur apporter des gâteaux, les réconforter un peu mais elle hésite, a peur de les importuner. Pourtant, elle et son mari ont connu une perte un peu similaire : leur fils adoptif, Kim, mort dans un accident de ferry. C'est l'occasion pour Sella de revenir sur sa vie, son histoire, son métier d'infirmière où elle soigne et réconforte, son désir de maternité mais le fait que cela se passe mal avec Kim.
On assiste à un long monologue, une remise en question d'une femme.
C'est un roman assez introspectif, qui peut rebuter ou sembler ennuyeux pour certains lecteurs. Moi, j'ai plutôt aimé, mais c'est juste mon avis !
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Je n'ai pas du tout été convaincue par ce livre, le thème, la perte d'un enfant et le travail de deuil que devront faire les parents est si ce n'est triste au moins intéressant. Mais le style de l'auteur, à moins que ce soit la traduction, a rendu cette lecture pénible. On ne ressent rien vis à vis des personnages que l'auteur n'a pas su rendre attachants, à moins que ce soit une volonté de sa part. On enchaîne les pages en espérant juste arrivé vite à la fin pour pouvoir passer à autre chose et on ne pense qu'à ce que l'on va bien pouvoir lire ensuite.
Je n'ai pas aimé du tout cette lecture, car même si le thème est vraiment difficile à aborder, l'auteur aurait au moins pu nous faire aimer les personnages, les rendre plus vivants, puisque beaucoup de passages de ce livre concerne l'avant. Là on subit les moments de leurs vies qui ont vécus, on ne sait même pas l'âge de l'enfant, sauf au moment de son décès.
je pense que lorsque l'on traite d'un sujet aussi difficile que celui-ci, il faut justement rendre encore plus humains les personnages et leurs donner encore plus de sentiments.
Je ne recommanderai donc pas du tout ce livre, qui m'a laissé de glace alors qu'il aurait du m'émouvoir.
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Ce roman ne cadre pas du tout avec mes lectures habituelles. J'ai été intriguée par l'histoire écrite en parallèle avec le massacre de 2011, date que j'ai bien en mémoire puisque j'ai appris ces événements après un WE de mariage.

J'ai eu du mal à lire ce roman, il m'a fallu un peu de temps et j'avoue que je me suis forcée à y revenir. Une fois de plus, je me suis faite avoir par mes attentes. Car, ici, finalement, les tristes événements norvégiens ne sont qu'une prétexte au récit, il n'y a pas de lien fort avec l'histoire de Sella et Arild qui nous est racontée. le seul lien, c'est Sella qui le crée, faisant un parallèle entre ses voisins qui ont perdu leur fille dans la tuerie et eux qui ont perdu un fils.

Au début, il y a un peu de mystères sur le couple que forment Sella et Arild. Puis, l'auteur nous déroule leur histoire. Une vie que j'ai trouvée assez plate, c'est un couple sans histoire, à la vie un peu morne. Ils n'auront pas d'enfant et adopteront Kim. Malgré toute leur bonne volonté, au fond de son coeur, Kim ne deviendra jamais réellement leur fils. Et il finira par couper les liens puis disparaître.

Je dois vous avouer que je n'ai pas trouvé grand intérêt à cette lecture, les personnages ne sont pas plus attachants que ça, leur vie pas folichonne et je n'ai pas vu de but particulier au récit. Avec un titre aussi fort, je m'attendais à des émotions plus marquées lors de ma lecture. Mais peut être finalement que le but est là, nous faire réagir à travers ce couple… Je ne sais pas trop…
Lien : https://liseusehyperfertile...
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Un peu surprise de ce roman
Je me suis un peu perdue dans la chronologie des événements
J'ai découvert à plus de la moitié où voulait en venir l'auteur
Intéressant mais ne me laisserait pas un souvenir impérissable

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Très partagé au terme de cette lecture... C'est peu de le dire.

Eivind Evjemo, qui ressemble davantage à un top model qu'à un homme écrivant sur le deuil individuel et collectif, nous livre une réflexion sur le vivre ensemble et sur la transmission. C'est là, à mon avis, le sujet du livre, bien davantage que le deuil.

Nous sommes en 2014 (après un prologue situé en 2011). Sella et Arild ont la cinquantaine. Elle observe ses voisins. Trois ans plus tôt ils ont perdu leur fille, victime de Anders Breivik. C'est un traumatisme dont nous (Français ou Belges) pouvons seulement maintenant mesurer l'impact, qui plus est au sein d'une des sociétés les plus accueillantes d'Europe qui se rend compte que l'horreur ne vient pas d'ailleurs...

Peu à peu Evjemo nous présente le couple de Sella et Arild. Un couple qui se délite. Pourquoi... parce que leur fils adoptif est mort alors qu'il retournait dans son pays d'origine. Mort dans un attentat qui fera des centaines de victimes.

La mort rôde à tous les tournants de l'histoire. Une chatte mangée par un chien. Une femme mourant en accouchant. Il y a d'autres moments où on croise la mort. Comme si le couple ne pouvait plus lire le monde qu'à travers leur deuil. Comme quand, en se prenant un revers, un homme n'allait plus être capable que de voir le négatif dans tout ce qui va lui arriver ensuite.

Et alors? Pas d'action, en effet. Mais le temps qui passe et ne guérit pas les blessures. le deuil d'une nation au bout de 3 ans. le deuil d'un couple au bout de bien plus d'années. Un deuil qui a sonné le glas de leur vie de couple. Ils font chambre à part. Les deuils rapprochent-ils? Comment le surpasser? Comment s'en débarrasser? Ces questions sont effleurées par Evjemo.

Comme je le signalais en entrée de critique, la question de la transmission est centrale. Dès que leur fils adoptif meurt, Arild Et Sella perdent leur raison de vivre (ou croient perdre tout motif de vivre). Sella s'en rend compte à la fin. Elle n'a plus de raison d'être une femme, une mère. Lui n'a personne à qui apprendre son savoir. Cette prise de conscience constitue le déclic pour Sella. Elle prend conscience de sa féminité toujours bien présente (elle ne la subissait qu'à travers ses désirs frustrés). Elle retrouve enfin l'audace d'aller vers ses voisins.

L'écriture est fine. Evjemo fait du pointillisme. Il progresse à petits pas, par petites idées, énoncées simplement les unes à la suite des autres. On se demande parfois pourquoi il semble noyer le poisson avec des phrases déconnectées (qui font surgir l'un ou l'autre détail apparemment anodin), mais c'est pour mieux nous ramener à son sujet. Evjemo ne nous offre pas d'envolées lyriques, il ancre son sujet dans le quotidien, banal et terne en apparence, d'un couple en déshérence. Mais au bout du couloir, il y a quelque chose de solaire.

Chacun vit son deuil à sa manière. Je ne me permettrais pas de juger. S'ennuyer en lisant un récit de deuil... c'est étrange. Manquer de compassion, d'empathie, de respect, c'est très étrange.
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Tout d'abord merci à Babelio et Masse critique pour m'avoir permis de lire ce livre qui me faisait très envie. L'histoire d'Arild et Sella qui vivent en Norvège et qui après la tuerie d'Utoya voient arriver leurs voisins sans leur fille qui fait partie des victimes. Aussitôt Sella veut leur apporter des gâteaux pour leur apporter du soutien mais elle n'y parvient pas. A partir de là l'auteur entraîne le lecteur à la découverte de la vie de ce couple, par petites touches, de flashbacks en retours au présent. Et on comprend alors ce qui peut-être empêche Sella de faire ce geste simple : la similitude leur histoire. Kim le fils adoptif d'Arild et Sella est parti seul aux Philippines sur les traces de son passé mais il n'est jamais revenu suite à un accident de ferry qui est peut-être aussi un attentat. L'auteur nous fait entrer dans le quotidien de ce couple, quotidien banal comme celui de tant d'autres mais traversé de questions après un tel évènement, rassurant mais en même temps rendu absurde par cette évidence : la vie continue.
Je ne m'attendais pas à cette histoire, cette construction faite d'avancées successives m'a déroutée au départ, mais plus j'avançais et plus je trouvais le roman intéressant. En refermant la dernière page je sais que le personnage de Sella va me laisser un souvenir durable.
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