La Voie du sentir : Transcription de l'enseignement oral de Luis Ansa

Mais ce n'est pas moi qui aime à proprement parler, c'est l'amour en moi qui aime. Et je ne suis pas non plus le producteur de cet amour, disons qu'il descend de quelque part en tant qu'énergie. Il descend parce que je me suis engagé avec ce quelque part et parce que je me suis marié avec cette énergie.

« J’ai eu la chance de m’apercevoir, pas très tôt, vers les trente, trente-cinq ans, que sur la route que j’avais prise pour chercher à m’extraire de ma stupidité, tous les banquets, tous les restaurants, tous les hôtels avaient été prévus. Ils existaient, ils étaient là, et moi je me désespérais de savoir où j’allais manger le lendemain, dans quel hôtel j’allais me reposer. Je parle symboliquement bien sûr. Je me suis rendu compte que pour participer au banquet, il suffisait de parcourir le chemin de façon ouverte ; ne pas dire, d’ici un an, je dois trouver telle chose en particulier, d’ici trois ans, je dois rencontrer tel maître. Il ne fallait pas projeter, il fallait être ouvert.

Lorsqu'on se met à enseigner, on annule les gens.
(...)
En Occident, on procède par progression. En Orient, on procède par contact. Le sentir ne procède pas par accumulation, le sentir est un contact, un partage, une aimantation ; c'est pour cela qu'il ne peut pas être enseigné.
P. 275

Vous voyez, ce travail n'est qu'une quête amoureuse. La vie est une exploration, une expérience permanente d'amour. Mon but est d'explorer l'amour et de voir comment je peux faire pour aimer l'autre. Pour le moment, c'est être attentif à la différence de l'autre et à l'accepter tel qu'il est, sans vouloir lui imposer ce que je suis ou ma forme d'être.
P. 276

"Je vous ai déjà raconté cette histoire soufie du petit poisson dans un bocal qui demande à un autre petit poisson : "Est-ce que tu sais où il y a de l'eau ?"
"Nous sommes fait d'amour pur, ce monde est pur amour, nous baignons dans l'amour, et nous continuons à le chercher.
P. 280

"C'est le monde perceptif qu'il faut nourrir et explorer, ce monde dans lequel il y a une immense connaissance à notre disposition. Elle est vaste mais elle n'est pas dans les livres, elle est dans la pratique, vous voyez, elle se cache dans le silence de la chair ! "Et le Verbe s'est fait chair !" Il y a des clés partout mais on ne les utilise pas.
P. 130

"Et dans le domaine de la sexualité, qui est le passage d'une force en même temps que la réception du féminin, on ne s'instruit pas, on ne lit pas, on n'étudie pas, on n'explore pas. On se comporte comme des pingouins, c'est stupide ! La force de la sexualité est une énergie qui peut être poussée, poussée.. jusqu'à entendre des cantiques."
P. 105

C'est vous qui vous éveillez à cette dimension dans laquelle le temps a une autre densité, dans laquelle l'espace a une autre densité et où, vous, vous avez une autre densité, une autre signification.
P. 113

Peu à peu, votre corps va s'éveiller, devenir plus sensitif. C'est une technique. Une technique à pratiquer tous les jours.
(...)
Elle va être votre ancre, une ancre qui vous permet d'être présent à vous-même et de ne pas flotter dans l'air.
(...)
Vous verrez, sentir votre corps est une thérapie.
P. 141

Le corps peut penser, le corps peut s'émouvoir, le corps peut sentir.
P. 143