Marseille Noir

Marseille est la plus vieille ville d’Europe, Mais qui paraîtrait ne pas avoir d’histoire… Depuis 2600 ans en travaux, sans qu’on ait jamais rien vu de fini convenablement ou de construit durablement! Qui ne possède même pas un centre-ville historique, comme on en trouve dans la moindre sous-préfecture de province !
( p. 222)

On l’avait prévenu à son arrivée qu’à Marseille, on était rebelle jusqu’au bout et qu’il ne fallait pas traverser même au rouge sans s’assurer que les voitures étaient bien arrêtées, ce n’était pas un manque de civisme mais de la désobéissance par fierté et par principe. On lui avait dit nous, les Marseillais et il avait été fier.
(p. 200)

Le rat était gros, il se déplaçait lentement, sûr de lui, il mangeait beaucoup, jamais il n’avait connu la famine, c’était un rat marseillais.
(p. 199)

Le problème de Richard, c’était sa mère. Comme souvent chez les adultes mâles méditerranéens
(p. 184)

Après vingt mètres il vire sec ce ouf de bus, il remonte en puissance par la rue des Abeilles, jusqu’aux murs de la Gare Saint-Charles. Entre parenthèses la seule gare construite sur une colline. Bien une idée de Marseillais, Juste pour faire les Ginettes hé vous les Parisiens ! Regardez un peu la classe ! Vous en avez pas des gardes comme ça vous, dans votre Nord-Pas-de-Calais ! Nous les trains on les met tout en haut, en trouve que ça fait beau ! D’ailleurs la prochaine on a prévu de la construire sur la Sainte-Victoire, avec l’argent européen de la mafia norvégienne !
(p. 170)

Mais qu’est-ce que tu prends le 49 pour aller au Mucem ? j’ai envie de leur dire. Tu peux pas faire la promenade du Vieux-Port à pied comme tout le monde ? En plus il y a que des Mucem en Bavière, pourquoi tu viens ici voir ce que tu as chez toi ? Monsieur le chauffeur, on a pris deux tickets solo, faites-nous bien signe pour sortir. Putain, si tu le rates le Mucem, t’es pas une touriste, t’es une taupe à Elie Baub. Le truc tout noir qui pète à la gueule, le hangar à charbon, toi c’est sûr tu regardes pas France 5.
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Tu es pourtant aller t’en trouver une plus jeune, aux paupières lisses comme des ventres de poissons. Et si je souriais tellement, c’est parce que tu me rendais heureuse, que je me sentais reine. Une reine ne fait pas la gueule, même si on oublie de lui dire « je t’aime ». J’ai même réussi à continuer de sourire après avoir su.
(page 102)

Que dire? Après ce songe d’une nuit d’été impossible à raconter où j’ai cru lui avoir fait comprendre que la vie est triste pour tout le monde mais qu’il ne tient qu’à elle de la réenchanter un peu, je continue à lui vendre sa came : de moins en moins de coke et de plus en plus d’héro.
(p. 149)

Eh oui, Maël a beau boire comme un trou, fumer un joint dès le réveil et se mettre ligne sur ligne dans le nez, il est sain comme l’œil, fait du sport et bouffe bio.
(p. 142)

Je note juste, mais ce n’est pas la première fois, que toutes les familles ne se ressemblent pas et qu’il y a des parents qui ont peur pour leurs enfants, peur d’une chute ou d’une mauvaise rencontre, tandis que les miens semblent depuis longtemps au-delà de l’inquiétude parentale, juste occupés à boucler leurs fins de mois et à cuver leur vinasse ou leur pastaga.
(p. 137)