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Critique de Tancrede50



Suite de la fille américaine, la scène à paillettes est un livre déroutant, destiné aux lecteurs sensibles à la poésie. Il faut un peu de temps pour s'habituer au style très particulier de l'auteure. Ce style est celui d'un conte onirique. le temps linéaire n'y existe pas, on passe sans transition d'une année à une autre entre 1959 et 2012. Les évènements y sont souvent traités de façon brève, mais répétés à l'infini et il y a une kyrielle de personnages qui ne font que passer. Il faut faire un effort au début du récit, pour mémoriser tous ces lieux et protagonistes qui défilent sous nos yeux. Mais une fois cet effort effectué, la lecture devient fluide et on tombe sous le charme (ou pas) de la petite musique de l'écriture de Monika Fagerholm. Attention, il s'agit d'une suite, et si les noms d'Eddie de Wire, du marais de Bule ou de la maison des cousins ne vous disent rien, alors arrêtez la lecture et commencez par lire la fille américaine (ou pas).


Le roman nous livre la chronique du Coin, au travers de tranches de vie de quelques personnages dont Rita et Solveig (soeurs jumelles déjà rencontrées dans la fille américaine), Maj-Gun (la fille du pasteur) et Suzette Packlen (‘presqu'amie' de Maj-Gun, et employée de Solveig). le récit se présente sous la forme d'une mosaïque qui - on l'espère - formera, une histoire cohérente, une fois assemblée. Des habitants quittent le Coin pour la ville-au-bord-de-la-mer, la ville voisine ou l'étranger. D'autres meurent prématurément ou se suicident. Est ce que le marais de Bule est un endroit maudit? ‘Un lieu de prédilection pour les candidats au suicide'. Les personnages sont ‘frappés par le temps, un autre temps'. En fait, il semble que les habitants du Coin ne soient pas bien dans leur peau. Rapidement on comprend qu'il n'est pas certain que le meurtrier d'Eddie de Wire (la fille américaine) soit Bjorn, lequel Bjorn s'est pendu peu après la mort d'Eddie. Mais alors, que s'est il vraiment passé en 1969 quand Eddie est tombée du haut du rocher de Lore et a disparu dans le marais? La réponse sera donnée dans l'Epilogue. A moins que cette réponse ne soit pas la réalité...


Au final ce n'est pas un thriller, comme annoncé, c'est plutôt un roman sur le destin. ‘Comment on devient ce qu'on devient, comment on se retrouve là où on se retrouve. Comment c'est malgré tout quand même le hasard qui dirige tout, au fond'. Et on va suivre sur 40 ans le destin d'une dizaine de protagonistes. Mais ce roman est loin d'atteindre les sommets atteints par la fille américaine. Il lui manque une histoire, du suspense et de l'émotion. le style apparait cette fois-ci trop décousu, souvent délirant, et comme l'intrigue n'est pas au rendez vous, la lassitude voire l'ennui nous gagne. C'est le genre de texte ‘ça passe ou ça casse'. Ça passe et c'est un chef d'oeuvre, ça casse et c'est un naufrage. Avec la fille américaine c'est passé, avec la scène à paillettes ça a cassé. Monica Fagerholm a beau avoir reçu de nombreux prix littéraires, elle nous propose là un livre à laisser prendre la poussière sur les rayonnages des libraires. ‘Hamba, hamba'.
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