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Critique de chartel


Seul dans Berlin, titre choisi pour la version française du grand roman d'Hans Fallada, me paraît bien mettre en exergue le thème principal de ces récits très balzaciens mettant en scène une multitude de personnages bien typés, qu'il s'agisse du protagoniste, Otto Quangel, avec sa tête d'oiseau, d'oiseau de malheur pour les nazis, ou des acteurs secondaires, comme l'insupportable fouine Barkhausen ou l'atroce Obergruppenfürher Prall. Certains y voient des caricatures grossières, mais la réalité ne dépasse-t-elle pas souvent la peinture que l'on en fait? le thème principal de ces récits, donc, serait cette terrible solitude du résistant allemand durant le IIIe Reich. Non pas "seuls", mais bien "seul" singulièrement. Hans Fallada exprime remarquablement l'emprise totalitaire du pouvoir nazi sur la société avec l'assentiment d'une grande majorité des Allemands. le roman débute au moment de la victoire allemande sur la France l'été 1940. Apogée qui annonce pourtant la future chute du régime par la sidération qu'il provoque dans le monde, mais aussi chez quelques Allemands jusqu'alors aveuglés par les fictions populistes de la propagande hitlérienne. le couple Quangel ne se lance dans la résistance qu'après la mort au combat de leur fils unique. L'inspecteur de la Gestapo, Escherich, bourreau cynique et froid, n'ouvrira les yeux sur la réalité macabre du nazisme qu'après sa rencontre avec Otto Quangel, figure messianique et rédemptrice. Mais ces quelques résistants font face à un mur: le soutien toujours massif de la population allemande à son Führer, par une adhésion irréfléchie ou égoïste à son discours mensonger, et par la peur instaurée chez chacun devant ce terrible pouvoir répressif qui donne libre cours à l'impunité et l'injustice.



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