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EAN : 9782357521520
258 pages
STEPHANE BACHES/LES CUISINIERES (18/10/2012)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Classic Rock Posters rassemble les plus belles affiches de rock des 60 dernières années. Avec pas moins de 300 posters, dépliants et prospectus utilisés pour la promotion des artistes les plus mainstream aux groupes les plus underground, l'ouvrage célèbre l'étonnante diversité visuelle de l'art d'illustrer la musique rock. Chaque style y est représenté, du Métal ou l'Indie au Punk et à la New Wave, du Progressif à la Techno des années 90. Le choix des posters - dont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« 1952-2012 : 60 ans d'affiches rock », tel est le sous-titre de ce très bel ouvrage à l'allure racée.


Le rock : six décennies déjà, bongu ! Sans compter les 10 ans en cours depuis 2012 qui ne donnèrent pas leur part aux cochons de riffs gras et lourds. le rock : un bougre de genre musical toujours aussi dur au mal, endurci à la survie. le rock : une bête souvent honnie sous les coups de butoir bien-pensants de quelques-uns, un monstre sur scène devant ses amplis braillards, une hydre polymorphe qui s'est toujours refusée à se laisser étêter.


Le rock contre vents et marées … « Still alive and well »


Qui aurait prophétisé une telle longévité à l'orée des premiers rock n' rolls des années 40's et 50's ? Personne. Rien qu'une mode éphémère que tout ce cirque, pensa t'on. Un engouement passager qui ne devait pas passer l'hiver, rien de plus ..! le bébé hurleur fut entrevu mort-né. Trois petits tours et puis s'en irait. Bye bye le corniaud, illégitime bâtard de blues, de R'n'B, de country et de jazz mêlés ! Pensez-donc : l'hyperactif lardon en couches se montra d'emblée m'as-tu-vu précoce, sa maturité attendra donc à jamais ... Qui, alors, pour miser un seul kopek sur la banane, les rouflaquettes, le pelvis flottant, le cuir et les rivets ? le rock, pourtant, depuis : un phénix renaissant sans cesse de ses cendres, au prix de métamorphoses chatoyantes ou de retours aux sources. le rock : une musique sans pédigrée, roturière en quête de noblesse. Toujours là, le bougre, obstiné, survivaliste, au prix de désamours et de renaissances successives, en vagues incessantes, hésitant entre jusqu'au-boutisme commercial et marginalisation révoltée.


Le rock c'est, chez soi, la platine 33 tours qui tourne tourne tourne, les galettes de vinyle noir, le saphir ou le diamant creusant le sillon, les CDs, le casque audio ou les enceintes dédiées. Mais c'est aussi, et surtout, de la zique en live avec des gens en vrai, du gros son en direct déversé dans les cages à miel, des petites scènes à deux balles qui puent l'énergie ou des zéniths gargantuesques.


D'énormes machineries itinérantes se déplacent de scène en scène, parole est donnée aux décibels …


Le rock et ses artistes sont là, pour vous, chez vous, ce soir, le temps d'une unique soirée.


Et de ville en ville les affiches annoncèrent Sa Venue.


Il fut un temps où on les voyait aux coins des rues. Il fut un temps où on les cherchait. Il fut un temps où l'on volait celles fraichement encollées, celles qu'un ongle délicat et patient détachait sans peine et sans dégât*. Il fut un temps où, grâce à elles, on rêvait de shows espérés depuis longtemps, où l'on irait peut-être en fonction des thunes en poche, où l'on verrait peut-être des guitar heroes inspirés et volubiles essaimant la nuit de notes comme autant d'étoiles au firmament. On trouvait ces affiches partout où c'était interdit : de guingois sur les transfos EDF (comme en prélude des grandes messes électriques à venir), sur les pissotières de béton sale**, sur les panneaux électoraux, sur le bois des barricades de chantier, sur l'écorce des platanes, sur les volets fermés et vermoulus de locaux abandonnés, sur les « défense d'afficher » municipaux, sur d'autres affiches en épais mille-feuilles bosselés.


Il y avait celles grandes comme des cieux d'été, en « Affichage Giraudy » géant que la notoriété de certains groupes pouvait payer. le marchand de colle, monté sur sa camionnette, du bout de sa longue perche venait les poser en lés de tapisserie, l'homme était quelques fois peu respectueux des raccords, mais quelle importance.


Il y avait celles, minuscules, collées à la va-vite sur l'arrondi des poteaux électriques, celles scotchées à l'envers des vitrines chez le disquaire de la Grand' Rue. Des groupes de moindre envergure s'en contentaient.


Et plus tard, shows bouclés, ces mêmes affiches peu à peu déchirées/lacérées/arrachées par lambeaux, parlaient de demi-dieux partis ailleurs, loin, sous d'autres cieux, dans d'autres villes, d'autres salles, là-bas à l'étranger, de l'autre côté de l'Atlantique ou de la Manche.


Désormais, on ne les voit presque plus dans nos rues quand, mangées par l'instantanéité publicitaire du Web, elles ne sont plus vraiment utiles à la promotion des concerts. Ne subsistent presque que celles immenses, destinées aux grands shows à venir, dans les trop grandes salles, là où je ne vais plus ; le rock, le vrai, les ayant désertés.


« Classic Rock Posters ». 258 pages grand format (25 par 38 cms) pour 500 illustrations. Des affiches de concert (le plus souvent), mais aussi des posters, des flyers … en noir et blanc ou en couleurs. Chaque exemple est dument commenté, en français, érudition en maitre mot. Ce long voyage graphique impressionnant, où l'oreille n'a pas sa place, m'a montré un versant rock que je ne connaissais pas, que je n'avais même jamais songé à explorer, celui visuel au-delà des pochettes d'albums et des tickets de concert que je collectionne. Ce monde est celui des graphistes, photographes et autres graffeurs qui depuis 70 ans capturent l'essence, l'esprit de groupes ou d'artistes dans une immédiateté de perception nécessaire à leur publicité. Leur efficacité doit aller au-delà du simple coup d'oeil informatif (date de concert, lieu, tarif), il faut aussi retenir l'attention par de belles réalisations, convaincre de se rendre aux shows.


« Classic Rock Posters ». L'évocation de l'art de l'affiche y est chronologique, au rythme des grandes périodes que le rock traversa. Rhythm and blues, rock n'roll, soul, british beat, surf, folk, rock psychédélique, progressif, métal, punk, new wave … via toutes les déclinaisons possibles et envisageables, j'en passe et des meilleures. Chacune son style graphique, sa patte reconnaissable, son punch visuel particulier, ses artistes dédiés, du semi-amateurisme d'hier aux professionnels les plus influents d'aujourd'hui ... du rock n'roll d'antan (affiches simplistes bâties sur le modèle de celles, sommaires, des meetings de boxe) à celles de l'ère numérique ponctuant un rock protéiforme, multi facette.


Mon rock, celui que j'aime, est blues de racines. Il m'a embarqué dans le psychédélisme, le hard et le blues-rock, en corollaires inattendus vers le progressif, le speed et le grunge … etc. J'ai trouvé mon compte d'mages les concernant au fil des pages de « Classic Rock Posters ». Des groupes (Led Zeppelin, The Doors, Santana, Grateful Dead, Rolling Stones …), des artistes solo (Bowie, George Harrison, John Lee Hooker, B.B. King, Jimi Hendrix …), des festivals légendaires (Woodstock, Isle Of Wight, Newport …), des salles mythiques (Marquee, Madison Square Garden, Royal Albert Hall …), des graphismes entrés dans l'Histoire du rock (l'affiche insérée dans « Live at Leeds » des Who, la colombe blanche stylisée sur le manche de guitare des « 3 Days of Peace & Music) … etc.


Le rock est un fourre-tout hétéroclite, une boite à ferraille où l'on retrouve tant de clous différents, une poupée-gigogne de genres et de sous-genres emboités les uns dans les autres, un puzzle dont toutes les pièces ne sont pas sûres d'appartenir au même tableau, un foutoir génial d'influences diverses. L'art de l'affiche l'est tout autant, empruntant de ci de là à toutes les écoles graphiques, copiant par exemple l'art nouveau au service du psychédélisme, caricaturant, tentant le borderline peu gracieux, s'inventant une typographie illisible mais ludique, imitant les affiches de tourisme des années 30…


Quel voyage que ce bouquin… !


*Mode nostalgie « ON » : c'est le cas d'une affiche du Rory Gallagher's Photo Finish Tour, à Karlsruhe en octobre 1978. Mode nostalgie « OFF ».


**si vous entrevoyez ici la pochette de « Who's next » des Who, ce ne sera pas innocent de ma part.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les premières affiches de concerts de rock'n'roll sont simplistes au point d'en être rudimentaires, peu différentes de celles de boxe, de catch ou de courses de stock-car. Dans l'idée générale, c'est toujours assez bon pour les "délinquants à rouflaquettes", et personne n'imagine que les prospectus et les affiches pour des artistes de rock'n'roll ne puissent jamais être rien d'autre que totalement fonctionnelle.
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