Cuba est ainsi faite, señor, que voulez-vous… Isla de locos !... »
L’île des fous.
Dans la boxe comme dans l'écriture, il y a 3 temps : le rythme, la distance et le cadrage. Le rythme, c’est le tempo pour éviter les coups et, pour le livre, la composition. Et puis trouver la bonne distance et pour le narrateur, rester au plus près du possible, prendre les choses de l'intérieur, pas de généralités.
il dit encore
C'est là l'intérêt en littérature. Et pour le cadrage… Sur le ring on cherche à emmener son adversaire sur les cordes ; en écriture : comment emmener le lecteur là où vous voulez l’emmener ? Le choix des verbes... Le plus impressionnant c'est la façon dont le boxeur maîtrise ses émotions ; il est dans la rage absolue et pourtant une rage contenue, c'est ce qui m'a intéressé.
David Fauquemberg m'a confiée
Sans avoir ou pas à cautionner la politique… quand vous êtes là-bas, vous vous apercevez qu’il y a eux et le reste du monde. Cuba c'est la pureté de la boxe. La meilleure nation au monde en boxe amateur (pas de boxe professionnelle là-bas). La classe, une gestuelle, un style, une élégance… Vous traversez les campagnes et vous êtes touchés : c'est un pays de noblesse aux traditions respectables. La boxe, c'est l'un des emblèmes du pays. Mon héros combat pour lui pas pour Cuba. Ce qui m'a intéressé dans ce pays se sont les mélanges d'influences indiennes, une vieille culture. Je voulais rendre ça : cette âme, ce maintien. Cette franchise qui impose le respect. Et la réalité politique apparaît par des scènes absurdes, pas par des discours. Quand mon héros est sur le ring, c'est la seule fois où il est le maître, il fait ce qu'il veut dans la densité du livre. Se servir de la littérature non pour raconter sa petite histoire mais pour faire entendre sa voix.
ce n'est pas un livre sur la boxe ni un livre sur Cuba. Ce double thème m'intéresse parce qu’il correspond parfaitement à ce que je veux faire en écriture.
il ne combattait pas l'adversaire. Il combattait la boxe