Citations sur Tout ce qu'il voudra, tome 2 : Tous les coups sont pe.. (13)
J'aimerais pouvoir le détester, me dis je. Une pensée dénué de colère, cependant. Cet homme m'avait fait chanter, m'amenant à signer un contrat qui lui autorisait toutes les libertés sur ma personne ; pourtant, il avait parfois laissé transparaître une forme de tendresse. Il ne m'avait rien infligé de force. Tout en triturant ma couverture, je ma demandai lequel des aspects de sa personnalité était authentique : le PDG intraitable, qui m'avait fait passer mon entretient d'embauche couchée sur son bureau ? ou l'homme qui avait pensé à me couvrir pendant que je dormais ?
- Je suis heureux de constater que nous sommes du même avis, susurra-t-il en caressant mes bras puis mes épaules. Et maintenant que ce point est éclairci...
– Quels sont les projets pour aujourd’hui ? demandai-je, me souvenant qu’Ethan avait parlé d’un gala.
Mon patron prit ma main pour y déposer un baiser avant d’avaler quelques grains de raisin.
– Mangez tant que vous en avez le loisir, me conseilla-t-il, pendant que je me servais des fruits sur une crêpe fine. Aujourd’hui, votre véritable travail commence.
Finalement - enfin, dirais-je ! -, la colère l'emporta soudain.
- Pourquoi moi ? criai-je. Pourquoi tout ça ?
- Et pourquoi pas vous ? riposta-t-il en inclinant la tête.
Quelque part au milieu de la nuit, je m'veillai ; il faisait noir derrière les hublots et quelqu'un avait placé une couverture sur moi et m'avait bordée avec soin. Je fronçai les sourcils avant de me retourner. Jeremiah dormait profondément, à sa place. Il avait reboutonné sa chemise, sa veste était soigneusement pliée sur le siège, à côté du sien. Son corps emplissait presque le fauteuil, si bien qu'il n'était pas bordé comme moi, mais cela ne semblait pas le gêner. Le sommeil avait adouci ses traits. Il avait l'air différent, plus jeune, plus détendu.