AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 426 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marion Fayolle m'a plongée dans l'intimité d'une famille de fermiers, où les générations se succèdent et se ressemblent. A travers des descriptions minutieuses et des dialogues percutants, l'autrice dépeint la vie quotidienne de ces hommes et femmes qui vivent au rythme des saisons et des bêtes.

Les personnages du roman sont complexes et tourmentés. Ils portent en eux le poids des aïeuls et des secrets de famille. Les relations entre les membres de cette famille sont tendues, empreintes de non-dits et de rancoeurs, mais aussi de tendresse et de solidarité. Marion Fayolle parvient à sublimer ces relations complexes pour en faire des tableaux touchants et bouleversants.

L'écriture est poétique tout en étant brutale, elle révèle la beauté et la violence de la vie à la campagne. Les descriptions des paysages, des animaux et des gestes quotidiens sont d'une grande précision, nous plongeant au coeur de cette ferme qui semble être un personnage à part entière.

"Du même bois", c'est un roman profond et émouvant, à la fois sombre et lumineux. Marion Fayolle est parvenue à saisir l'essence même de la vie à la campagne, avec ses joies et ses peines, ses espoirs et ses désillusions. Une très belle lecture, à lire absolument pour voyager dans un univers singulier et poétique, où chaque mot est comme sculpté dans le bois ancestral de la famille.
Commenter  J’apprécie          80
Les bêtes sont là, dans l'étable, les vaches et leurs veaux, entre le logement des jeunes et celui des anciens, depuis des générations.

Un cycle de vie immuable, où les savoirs paysans se transmettent aux enfants dès leur plus jeune âge, pour qu'ils prennent un jour la place de leurs parents, qu'ils deviennent à leur tour des fermiers comme c'est la tradition dans la famille.

La Gamine n'est pas comme les autres, elle a « cette petite tâche en dedans » que certains ont déjà eue dans la famille et qui la rend coléreuse, parfois, incontrôlable. Alors tous font avec, parce que qu'ils l'ont toujours fait et qu'ils connaissent cette folie qui touche, de temps en temps, un des leurs.

Mais contrairement à ceux qui vont fuir la ferme pour partir à la ville, parce que c'est dans l'air du temps, elle se sent bien au milieu des bêtes, habitée par cet esprit rural que lui ont transmis les siens.

L'authenticité du regard, la justesse de la démarche, la poésie des mots, tout contribue à faire de ce roman une ode à un monde paysan que l'on voit s'effriter sous nos yeux, emporté dans le tourbillon du modernisme mais qui restera gravé dans le coeur et dans l'âme de ceux qui sont faits de ce bois.

Marion Fayolle nous dépeint l'image d'un monde sur le déclin et elle nous offre, avec ce roman d'une grande beauté, le saisissant constat de la fin d'une agriculture ancestrale qui se meurt.
Commenter  J’apprécie          120
Waouh ! Quelle puissance évocatrice en ce court roman de 52 pages !
Toute une époque, une façon de vivre à la campagne, saisies dans leur quintessence et exprimées dans une plume sensible et précise.
Comme une photo jaunie qui incarnerait à elle seule le passé avec la perception de l'ambiance et de la vie des personnes.

Une plume aussi évocatrice que les dessins de Marion Fayolle. Car elle est plutôt connue pour ses BD. Notamment pour « les amours suspendues » où elle a reçu le prix spécial du jury du festival d'Angoulême en 2018.

L'autrice revient sur ses souvenirs d'enfant en Ardèche, avec beaucoup de lucidité et de poésie. Un village comme des milliers d'autres….

Cela ne correspond pas surtout pas à une vie idyllique. Elle est dure, ingrate, mais elle est simple et chacun l'accepte car il en a toujours été ainsi.
Non pas de la résignation, plutôt de la sagesse.
La vie dont fait partie la mort : « Mais tant qu'il reste la mémé, ça les rassure, c'est qu'ils ont du temps, encore, devant eux. » On l'apprivoise avec les animaux, avec les anciens qui partagent le même toit.
Chaque génération à sa place, chacune avec sa part de labeur, chacune utile.

La vie, le travail à la ferme, la vieillesse, la mort, les enfants qui changent et ne veulent plus de cette vie-là : « Quelque chose s'est perdu. Un problème de langue. Des langues qui ne savent plus prononcer certains sons, qui ne fonctionnent plus pareil. Les langues des vieux ne parlent que le patois et n'ont embrassé qu'une seule bouche.
Ils ont tous fêté leurs noces d'or, cinquante années de mariage, la grande messe, les discours, le repas avec la famille et les jeunes qui ne comprennent pas comment c'est possible parce que leur langue à eux, (..) lèche de nouvelles lèvres chaque samedi soir, a envie d'explorer le monde. »

J'ai vu les personnages évoluer devant mes yeux, comme dans une BD ou un film : « le pépé, la mémé, l'oncle, la gamine… ». Avec ces noms génériques, ils prennent encore plus de force et incarnent à eux seuls, une époque.

Force de l'évocation et charme de la nostalgie. Bluffant pour un premier roman !

Lu dans le cadre du prix Orange 2024.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Gallimard pour cette belle découverte.
Instagram : commelaplume

Lien : https://commelaplume.blogspo..
Commenter  J’apprécie          152
📚 La ferme. Travailler. S'occuper des bêtes. Regarder les enfants grandir. Vieillir.

💖 Une histoire de générations, de vies paysannes. Un texte composé de petits riens. Les repas, les naissances, les champs, les bêtes. Les personnages existent par leur statut : la gamine, la mère, la mémé, le pépé, l'orphelin, le beau-frère...

💖 Pour un premier roman, c'est un coup de maître. Il se dégage une telle poésie de ces phrases, une musique de l'ensemble : une musique délicate, harmonieuse. Par petites touches, l'autrice peint un tableau paysan d'une belle humanité. J'ai pris mon temps, lu et relu certains paragraphes, chapitres.

💖 Bilan ? Une sensibilité, une poésie rares. À lire. À relire. Vraiment. Il vous donnera de belles émotions.
Commenter  J’apprécie          80
Et voilà un coup au coeur.

Un livre transgénérationnel incroyable et touchant qui aborde chaque élément marquant d'une vie de famille. D'une vie tout court.
C'est beau à en pleurer et rugueux à en crever.
C'est poétique.
C'est plein de douceur et de réalisme. La vie de nos aïeux, la vie de la terre.
Celle qu'on a oublié. Mais qui coule pourtant dans nos veines. Qui fait vibrer nos cellules.
Ça parle de transmission, de partage, de valeurs.
Ça parle de la fin d'une aventure et du début d'une autre. Ça parle de la mort et de la beauté d'un coucher de soleil un soir été.
Ça parle de la rudesse du temps. Et du temps qui passe.
C'est un livre marquant.
Commenter  J’apprécie          60
Il s'agit du premier roman de cette autrice qui est par ailleurs illustratrice. Il y est question d'une ferme avec une habitation à gauche où on naît, où on travaille, où on meurt, avec une étable pour les bêtes et une habitation à droite qu'on rejoint l'âge venant et où on meurt. C'est l'histoire d'une famille qui vit et travaille là depuis des générations. Les enfants s'appellent les petitous car ils sont un peu de tous ceux qui les ont précédés. La gamine est un peu particulière car, comme son père, son esprit n'est jamais en repos. Toute petite déjà elle entrait dans des colères noires. Pour elle les bêtes ne sont pas seulement dans l'étable mais aussi dans sa tête et elles sont difficiles à dompter. Dans ce roman court, l'autrice recréée tout un monde. Son écriture est quasiment poétique. On n'est pas surpris qu'elle soit dessinatrice car elle semble en effet peindre sous nos yeux cette histoire qui est celle de sa famille et ces images restent profondément imprimées chez le lecteur. Une réussite en tout point.
Commenter  J’apprécie          122
Marion Fayolle est illustratrice de BD. C'est ici son premier roman. Roman plein de tendresse. 15 courts chapitres titrés. Certaines pages sont toutes mignonnes, comme celle qui parle des "petitous" - remplacés par l'expression "petits touts" - parce qu'"ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu des arrière-grands-parents, un peu de ceux qui sont morts." Mais comment être soi quand il y a tant d'autres ?

Quelque part en Ardèche, près des montagnes là où la Loire prend sa source, émerge une ferme, une "bâtisse tout en longueur... Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s'occupe des bêtes à l'étable." Toute une tribu tourne autour de cette maison. Dans la famille Ardèche, je demande la mère, la mémé, le pépé, le beau-frère, la gamine et même l'orphelin. C'est encore mieux que des prénoms. le quotidien est simple, aimant et rural. Ce monde, le même depuis des générations, n'est-il pas cependant en voie de disparition ? Car la gamine qui trimballe dans sa tête "les bêtes de ses ancêtres" préfère dessiner plutôt qu'hériter des animaux de la ferme, eux qui ont eu "tout un paysage à brouter." Il est toujours possible de refuser la transmission même si l'on est fait "du même bois."

Le livre de Marion Fayolle, écrit au présent, ce temps qui donne au lecteur la sensation immédiate de participer, mélange les dialogues et le récit. Toute en douceur, en poésie, en nostalgie, cette fiction s'inspire largement de l'histoire personnelle de l'autrice. C'est une très jolie lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Un très joli premier roman pour Marion Fayolle. On s'y croirait dans cette campagne, dans cette ferme, avec les différentes générations. C'est touchant, réel, parfois troublant de sincérité. Les mots sont justes et on se trouve emporté par l'histoire.
C'est frais, léger et pourtant c'est un récit émouvant.
L'auteur semble connaître cette pudeur qui habitait les gens et les habitations de nos campagnes. Des vies bien remplies et attachantes. Trop sûrement.
A lire pour le plaisir.
Commenter  J’apprécie          50
Paysage humain
Encore un premier roman à tomber ! (lu précédemment La Colère et l'Envie d'Alice Renard).
Si Marion Fayolle est une autre primo-romancière, elle est déjà connue et reconnue pour ses illustrations dans la presse (Télérama, le Monde, le New York Times …) et l'édition : sa BD Les Amours suspendues a reçu en 2018 le Prix spécial du jury à Angoulême.
La vente de la ferme de son oncle, la ferme familiale où elle passait ses loisirs, est à l'origine de l'écriture du même bois. "J'avais envie d'adresser ce livre à ma famille et à ma grand-mère en particulier, et j'avais l'impression que les mots étaient plus proches d'elle que le dessin… C'était le moment d'aller explorer le texte en lui-même… Et de porter mon regard sur la ruralité."
Rappelons que Marion Fayolle a grandit dans la Vallée de l'Eyrieux, entre le Puy-en-Velay et Privas, passant ses vacances dans la ferme familiale du Cros-de-Géorand, sur le plateau ardéchois.
De la mémé et ses albums photos souvenirs à la gamine coléreuse et libre, en passant par l'orphelin traité comme un fils et l'oncle solitaire entiché d'une poule, "la romancière esquisse tout un monde qui gravite autour de l'étable familiale. Un récit qui sonde et chérit les racines", la ruralité, sa beauté et son âpreté, ses valeurs, sa liberté.
Marion Fayolle esquisse une fresque sensible, colorée de tendresse et de nostalgie : "J'ai une écriture qui passe par l'image…"
Du même bois c'est un paysage humain sensiblement illustré de dessins fantômes.
Lisez aussi Corps de ferme d'Agnès de Clairville.
Commenter  J’apprécie          50
« La bâtisse est tout en longueur, une habitation d'un côté, une de l'autre, et au milieu une étable. le côté gauche pour les jeunes, ceux qui reprennent la ferme, le droit pour les vieux. On travaille, on s'épuise, et un jour, on glisse vers l'autre bout. »
Dans ce roman, Marion Fayolle nous décrit la vie familiale dans une ferme où l'activité est reprise de génération en génération et où tous vivent sous le même toit. On y lit la rudesse du travail et celle des hommes aussi, l'importance des apparences, les sentiments que l'on ne dit pas ou si peu…
La plume de l'auteure est douce, presque poétique parfois et laisse affleurer toute la tendresse qu'elle éprouve pour ces personnes qui ont dû bercer son enfance ardéchoise.
Un beau texte, très visuel, grâce auquel l'on se sent « immergé » dans le paysage et dans cette atmosphère aussi bucolique qu'exigeante. Un premier roman très réussi que je vous encourage à découvrir!
Commenter  J’apprécie          60





Lecteurs (1119) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}