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Citations sur Lettres à Sandra (5)

Une fois je t'ai trouvée, tu changeais de robe, cette chaleur. Et la chaleur est revenue dans mon sang, mes mains t'ont aidée à te déshabiller et dans la paume de ma main droite j'ai posé ton corps tendre et je l'ai soulevé et je l'ai étendu sur le lit. Et il était tendre et doux immaculé enfantin, bref et lumineux dans la pénombre de la chambre. Je me couche à tes côtés, je le parcours légèrement de peur de le briser. Parce que tu étais si fragile. Tes seins qui pointent, ton visage, la longueur de tes jambes. Je m'étends sur toi et dociles elles s'écartent. Et c'est horrible de plaisir profond subtil, Sandra chérie, d'entrer en toi, comment cela est-il possible ? En toi, au plus secret de toi, dans l'intimité inaccessible de ta personne. Au plus occulte et irrévélable de ce que tu es. Et je suis là répandu impétueux jaillissant dans la concavité de ton être clos. Ensuite nous nous désenlaçons, je m'étends à nouveau à tes côtés, tu me regardes un instant et tu souris. (p. 45-46)
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Et un jour je t'ai demandé si tu avais gardé ces lettres. Tu m'as regardé avec un sourire bref et réprobateur. Je les ai déchirées, naturellement, as-tu dit, et pourquoi les aurais-je gardées ? J'aurais voulu les relire, les avoir, ai-je dit. Pour récupérer ce que j'ai été en elles et ce qu'il y a eu en elles de toi. ( p. 31)
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Je voulais te dire que je ne suis jamais arrivé à me coucher au milieu du lit depuis que tu es morte. Je me couche de mon côté, qui est le gauche, et je laisse ton côté pour toi. Parce qu'il est possible que tu reviennes et que j'occupe un peu de la place qui t'appartient. C'est ta place, tu es tournée vers l'extérieur. Et par les nuits plus froides tu te lovais contre moi, ton corps frileux épousant le creux de ma chaleur. Mais parfois la chaleur montait en moi et je te touchais dans ton sommeil pour te réveiller sans te réveiller, je ne sais. Et tu te réveillais vraiment, tu avais le sommeil léger, et tu me disais d'un ton bref pas aujourd'hui. Mais d'autres fois tu roulais lentement sur toi-même et je sentais ton bras autour de mon cou, ma main doucement crispée le long de ton corps, à l'intérieur du pyjama ton corps, et je te déshabillais lentement et le miracle terrible se produisait comme s'il se produisait pour la première fois. Sandra chérie. Dire ton corps enfantin, tes seins naissants, le lieu de notre rencontre dans l'inaccessible, ton petit cri quand nous le rencontrions. Et la lassitude finale - comme je t'aime. (p. 55-56)
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la passion qui s'est usée et avait presque perdu son nom
se reconstruit aussitôt dans l'intouchable de l'imaginaire...
...
C'est ainsi que je comprenais les histoires que l'on raconte sur les amants qui se tuent pour que leur amour soit éternel. Mais en moi il n'y a pas aujourd'hui de passion, ainsi ou autrement nommée, ne reste que mon envoûtement triste et tendre.
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Je me rappelle quand tu as refusé ma photo que je t'apportais pour t'éblouir et que je suis resté avec elle dans la main, humilié, bouleversé comme ce qu'il y avait en moi d'enfant dont tu n'aurais pas accepté la fleur qu'il t'offrait. (p. 51)
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