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EAN : 9782729106201
203 pages
Editions de La Différence (26/11/1990)
3.9/5   24 notes
Résumé :
Orphelin, Antonio est pris en charge vers quatorze ans par une riche bigote qui l'arrache à son univers de gueuserie pour l'envoyer au séminaire.

L'adulte Antonio raconte comment la machine à broyer les volontés individuelles (...) transforme des costauds incultes (...) en solitaires douloureux ou en mécaniques à débiter du latin.

Prix Femina Etranger 1990.

Source : Rue aux livres
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un voyage au Portugal dans les années 1930 auquel nous invite Vergilio Ferreira. L'écrivain semble avoir puisé au plus profond de ses souvenirs pour raviver cette époque, l'histoire du jeune Antonio semble, en effet, en partie autobiographique et c'est cela le plus terrible.
Une horde d'enfants, la plupart arrachés contre leur volonté à leurs repères, leurs familles, à tout ce qu'ils ont connus jusqu'à présent. Tous en route vers le séminaire pour un long apprentissage en vue de devenir prêtre. Un destin que peu auront choisis, là où il devrait y avoir vocation pour exercer pleinement cet état, il n'y a plus que peur, soumission à la force, repli sur soi.
Un roman mais également un document d'une très belle écriture à découvrir.
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Vergilio Ferreira est un des grand écrivain Portuguais du XXe siècle.
Matin perdu a obtenu le prix Fémina en 1990.
Matin perdu fut écrit en 1953,
V. Ferreira fut séminariste et cessa de l'être après la mort de son unique ami et la mutilation de sa main.
L'adulte Antonio (dans le récit ) raconte comment la machine à broyer les volontés individuelles, par une discipline de fer, par d'interminables prières qui meurtrissent les genoux, par la férule qui fait bouillir le sang, par les sermons et les méditations, par la compétition et la délation organisées, transforme des costauds incultes des péquenots travaillés par la puberté, en solitaires douloureux, terrorisés, silencieux, ou en mécaniques à débiter du latin.
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Heures sombres de l'Eglise catholique au Portugal, et ailleurs hélas, sur laquelle un pouvoir dictatorial s'est appuyé pour s'installer. Des jeunes contraints à un séminaire prison, à des lunes de l'Evangile, pour des rites dénués de signification, les pauvres. Alors qu'ils auraient dû être les témoins de la liberté.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quand tout fut enfin parfait, un lourd silence s'abattit à nouveau sur nous. Cette importance soudaine que tous m'accordaient engendrait en moi un sentiment trouble, de grandeur et de solitude ; je me voyais en un instant couronné de lauriers, mais dans un royaume dévasté, livré aux spectres nocturnes de la haine et du mépris. Car je ne voyais que haine et mépris autour de moi, du haut de mon banc, comme du haut d'un trône infamant. Craignant une trahison qu'ils devinaient dans mon sang, ils mangeaient tous lentement, mettant un frein à leur appétit, me jetant de temps à autre des regards furtifs, comme des brigands en embuscade. Mais quel autre poison coule dans mes veines, pauvres gens, que celui réservé à notre race et que j'ai bu au sein de ma mère ? Un grand mur d'énormes et lourdes pierres s'élevait à nouveau devant moi, jusqu'à la plus haute étoile de ma douleur.
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Brusquement, tout en moi devient d'un brillant incandescent. Dans mon cerveau monte une clameur stridente, d'une oreille à l'autre un cri aigu me transperce la tête et un coup de poignard sourd, absolu, finit par m'abattre. Je me replie sur moi-même, rompu, et reste là, oubliant longuement la vie, oubliant tout...
Qu'est-il arrivé ? Maintenant seulement je regarde alentour, partout je ne vois que débris : grands fantômes vaincus, les ruines du palais de mon enfance. Mais je suis vivant, ô mort, triomphant. Combien d'idoles et de mensonges emportés par la tempête! Mais, en les voyant détruits, une conscience neuve, sereine par sa force et sa grandeur, se dresse par-dessus mon destin tout entier...
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Ensuite ma mémoire ne retient que des instants épars, mais aussi frappants qu'une embûche au coin d'une rue. J'entends ainsi, brusquement, dans l'aridité des après-midi d'hiver, résonner sur les pavés du parvis les sabots solitaires de retour des champs, ou la toux des passants dans le petit matin rude ; je me remémore l'ombre des hommes, arrêtés au bord de la route, tournés vers la montagne, plongés dans un dialogue silencieux avec le temps . je me souviens de la fine poussière des gelées dans l'ombre des chemins, de la joie pure et paisible des matins fumants au soleil, du vent sidéral, enveloppé de noir, venu des frayeurs de la montagne et saccageant soudain tout le village ....
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Video de Vergilio Ferreira (1) Voir plusAjouter une vidéo

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