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3,61

sur 647 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis la passation des crayons d'Uderzo au duo Ferri/Conrad, les aventures d'Asterix et Obelix reprennent des couleurs voir une nouvelle fraicheur notamment en matière de scenarii.

Depuis 3 ans, je retrouve donc le plaisir de mon enfance à découvrir de nouvelles histoires bourrées d'anachronismes, des noms de personnages frisant le ridicule mais tellement bien trouvés, de l'humour potache et toujours cette belle amitié entre nos deux gaulois.

Dans cette histoire, nos irréductibles gaulois vont participer à une course de chars facon grand prix de F1 mais à travers toute l'Italie. Ce sera l'occasion pour le lecteur de découvrir d'autres coins que Rome, souvent la seule grande ville italienne qui apparait dans les précédents tomes de la série.

L'enjeu de la course pour les romains est de prouver au monde que les routes italiennes sont en excellent état voir les meilleures de l'empire. Pour César, il n'y a pas d'autre place sur le podium que la première. Et comme souvent, tricheries, coups bas et autres ruses seront de la partie afin que le champion romain puisse triompher.

Lecture très divertissante et qui redonne le sourire par une après-midi pluvieuse à la maison. Vivement le tome suivant !


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Poussez pas, poussez pas ! Y'en aura pour tout le monde !

Le nouvel Astérix est arrivé et déjà c'est la ruée vers ce nouvel opus …

Je ne suis pas certaine qu'il vaille le détour mais c'est un Astérix tout de même et rien que pour ça, on ne va pas se priver d'aller aux courses et de le ramener à la maison tel un trophée bien mérité.

L'Astérix de compétition est un peu dépassé, ma foi, mais on ne s'en tire pas si mal avec cette version classique. Des jeux de mots bien huilés, des décors antiques pour ne pas s'ennuyer pendant le voyage, des têtes connues pour ne pas être trop dépaysé, un itinéraire simple et pas trop alambiqué, ou devrais-je dire pas trop "amphoré" …

Bref, un album qui se laisse parcourir, sans que ce soit non plus la franche rigolade, et qui réagit plutôt bien aux circonstances actuelles.

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Troisième aventure d'Astérix et Obélix prise en charge par le duo Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, " Astérix et la Transitalique" nous emmène, comme son nom l'indique, en Italie.
César, Jules de son prénom, valide l'idée du sénateur Lactus Bifidus , d'une course de chars qui traversera l'Italie de Modicia jusqu'à Neapolis ( ou Naples si vous préférez ). Cette course est ouverte à tout le monde et comme on pouvait s'y attendre, notre plus célèbre duo de gaulois va y participer.
J'ai bien aimé l'idée de départ, qui m' a un peu fait penser à Astérix aux jeux olympiques. Cette fois ci, nos gaulois n'ont pas besoin d'affirmer qu'ils sont romains, vu que cette course est ouverte à tous les barbares...Découvrir que l'Italie est peuplée de beaucoup de monde, mais finalement pas trop de romains est une grande surprise et presque une déception pour Obélix .
Les dessins sont sympathiques, l'histoire tient la route ( malgré les nombreux nids de poules) et les deux auteurs ont réussi à mettre un zeste d'actualité dans leurs jeux de mots...
Certes, je ne rit plus à gorge déployée comme pour certains anciens albums, mais franchement, je trouve que Ferri et Conrad ont bien repris les choses en main, surtout après les désastreux derniers albums d'Uderzo.
Et puis, voir Obélix en conducteur de char, ça vaut le coup, non ?
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Il sort !
Il est sorti !
Je me précipite. Vite. A la librairie !
Oui, c'est bien ça : nous sommes le 19/10/2017 et le nouvel Astérix est en vente. Pas de temps à perdre… D'autant que le thème du dernier opus est course de char…
N'est pas aurige qui veut ! Obélix s'y colle et Astérix co-Aurige… le ton est donné. Une superbe course, gagnée bien entendu par nos illustres Gaulois en terre italique ; et ce malgré le renfort inattendu de César en personne. Comme d'habitude, les méchants seront châtiés…
En route, on croise Sylvio Berlusconi, Roberto Benigni, Luciano Pavarotti, et même la belle Monica Bellucci… Il me semble également avoir croisé Alain Prost, allez savoir ! Et les soeurs Williams me semblent du voyage…
Troisième volet de la coopération Ferri/Conrad, et appropriation du mythe, malgré une intrigue un peu creuse qui donne priorité au dessin remarquable de Didier Conrad. de bons gags et jeux de mots, une référence à l'actualité 2017 où pointe comme de l'ironie. On en redemande !
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Les provinces romaines étant pacifiées, il faut bien trouver à employer son temps. Le sénateur Lactus Bifidus, en charge de la voirie romaine, se trouve calomnieusement accusé de fainéantise et de négligence ; à en croire ses ennemis, il laisserait se détériorer les voies romaines qui contribuent à la gloire de l'Empire et favorisent son économie en permettant des transports et des communications optimaux. Afin de tirer son épingle du jeu, Lactus Bifidus propose d'organiser une course de chars à travers la péninsule italique, ce qui prouvera que lesdites voies sont praticables - et non impénétrables.

Obélix se voit bien en vainqueur de ce défi à la hauteur de son envie de voir du pays et nos deux irréductibles amis d'acquérir un char et de prendre place derrière la ligne de départ.

Bien que certains traits d'humour soient un rien forcés à la manière des blagues douteuses de mon paternel, j'ai globalement apprécié l'humour et la bonne humeur qui se dégagent de cet album. Moins belliqueux et plus axé sur l'esprit d'équipe, on s'amuse de cette compétition antique agrémentée de clins d'oeil sympathiques aux différentes régions italiennes.

Un bon moment, dans la lignée du "Papyrus de César".


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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Conrad et Ferri continuent , avec brio, les aventures d' Astérix.
Visuellement, c' est superbe et fort bien emmené.
Goscinny peut dormir en paix, et Uderzo se reposer de tant d'années de dessin: la relève est définitivement assurée!
Le scénario n'est pas d'une originalité folle, et l'on y retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de ces histoires de courses à étapes: sabotages, tricheries et hommes de main... Mais cette sauce est améliorée, voire magnifiée par l'astucieuse combinaison de l' antique et du contemporain!
La diversité des peuples participant à cette Transitalique , participe de même au dynamisme du récit.

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En l'an XVII du deuxième millénaire renaissent une nouvelle fois les aventures du petit gaulois casqué et de son compère livreur de menhir. Autant le dire d'emblée, c'est une réussite, car l'esprit de la BD originelle est là. Les personnages gardent leur caractère gaulois, donc entier, quelque part entre distribution de baffes en continu et côté fleur bleue (pour Obélix). Les jeux de mots s'enchaînent (peut être un peu moins nombreux qu'au tome précédent le Papyrus de César).
L'histoire s'inspire clairement du Tour de Gaule d'Astérix, mâtiné d'Astérix aux jeux olympiques. L'Italie romaine devient le terrain de jeu des deux héros et permet quelques anachronismes. Côté caricatures on trouve dans le désordre : les soeurs Williams, auriges koush, un Berlusconi, sponsor de l'épreuve de course de chars… Un bémol côté César, lequel sous le crayon de Conrad a un visage plus aiguisé, plus sec, qui le rajeuni pas mal. Son ego est intact, mais le visage a subi un lifting.
Tout cela est réjouissant, sympathique et mérite son banquet final.
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Bon, je n'ai jamais trop été fan de bandes-dessinées étant enfants (à quelques exceptions près) alors si pour beaucoup, c'est une redécouvertes de leurs souvenirs d'antan, pour moi, c'est le plus souvent une découverte. Certes, on ne peut être qu'attiré par l'aventure de nos deux héros gaulois qui nous font souvent mourir de rire (surtout Obélix d'ailleurs avec ses gaffes répétitives, bien qu'involontaires mais qui sont toujours placées au bon endroit et au bon moment et, le tout, sans trop de lourdeur). je e voudrais pas répéter ce qui a déjà été dit de nombreuses fois mais je vais néanmoins me lancer dans un petit résumé de l'histoire que le lecteur découvre ici.

Une couse de char transitalique, destinée à faire découvrir les merveilles de l'empire romain est organisée, et fait rarissime, ouverte à tous, même aux "barbares", gaulois compris. Il va sans dire que pour Jules César, c'est l'occasion parfaite pour faire découvrir ses belles rues pavées mais il exige néanmoins une condition : il faut absolument que ce soit un romain qui gagne la course, et pour cela, tous les moyens sont bons, même si le majestueux César ne se rabaissera jamais au fait d'avouer qu'il a dû tricher pour cela. C'est ainsi que nos deux légendaires héros, Astérix et Obélix (sans oublier mon petit préféré das l'histoire, à savoir le fidèle compagnon, d'Obélix, j'ai nommé Idéfix) vont s'aventurer sur les routes italiennes sur la nouvelle acquisition d'Obélix : un char ailé.

Ouvrage, comme toujours, rempli de nombreux clins d'oeil, de jeux de mots et de beaucoup d'humour. le graphisme, extrêmement bien travaillé est fidèle aux dessins d'origine (bien que n'ayant pas beaucoup d'expérience en la question) et cet ouvrage se laisse dévorer, autant bien par les petits comme les grands, en un rien de temps. A découvrir et à faire découvrir !
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CAVE GARUM !

Trente-sept... Trente septième fois que les deux inséparables Astérix et Obélix s'attachent à faire rire petits et grands (de sept à soixante-dix sept ans, aurait-on ajouté il y a quelques décennies). Trente sept albums et quelques années de plus, voila que reviennent ces deux éternels garnements, bien moins gaulois que nous-mêmes, mais assurément caricature des français du siècle, pour la troisième fois sous la plume de Jean-Yves Ferri et le trait de Didier Convard. Après un premier album de cette nouvelle doublette plus qu'en demi-teinte (mais néanmoins meilleur que les ultimes livraisons épouvantablement sans intérêt d'un vieillissant Uderzo, toujours excellent dessinateur mais piètre auteur), un second album relativement encensé, parce que renouant avec cette faculté qu'avait le génial René Goscinny de nous parler de notre réel tout en moquant nos travers, grands ou petits, et en nous faisant rire, voici qu'Obélix prend du poil de la bête ainsi que, stricto sensu, les rênes de cette nouvelle aventure et de se comporter, pour ainsi dire, en héros principal, avant le héros éponyme de la célèbre série.

Nous voyons donc nos deux intrépides voyageurs dans cette Italie en voie de romanisation complète - malgré de véritables résistances locales, même si celles-ci sont plus dans les coeurs que dans les actes -, entreprenant une course de char à travers le pays des étrusques, des vénètes, des ombriens, osques, messapes, et autres apuliens... S'ensuit un concert de bons mots, de blagues plus ou moins potaches, d'à peu-près en latin de cuisine, de rebondissements d'un goût solide, d'un humour plus ou moins adulte ou enfantin, sûr ou maladroit - on se surprend de nouveau à rire, ici et là, comme à la "grande époque" des bons, voire des très bons moments de René Goscinny. Ce qui n'était pas vraiment arrivé avec l'histoire écossaise, et encore assez modestement au cours de l'aventure précédente, pourtant tellement encensée à sa sortie. Sans doute parce qu'il y était question de la communication et des réseaux sociaux, si aisément critiquables, détournables. Tellement dans l'ère du temps et facilement identifiable.

Passons sur la trame même de l'histoire : nous ne saurions divulgâcher (comme le disent si joliment nos amis québécois), et de toute manière, c'est principalement ce qu'il se passe dans les phylactères ou en second plan, parfois même dans les infimes détails des dessins qui importe, au moins autant si ce n'est plus que le prétexte narratif dont on se doit tout de même de reconnaître qu'il tient tout juste le rythme que les deux auteurs ont pourtant voulu s'imposer (reconnaissons même que certaines planches sont légèrement poussives). Ce qu'il faut retenir de cet album c'est que, à l'instar d'un immense "Obélix et Compagnie" (Tiens ! Tiens ! MÔssieur Obélix serait-il le meilleur biais mettre en place une critique sociale plus profonde qu'à l'accoutumée?), ou encore d'un excellentissime "Le Domaine des Dieux", pour n'en citer que deux parmi les meilleurs de la série, nos deux auteurs viennent de présenter un album plus sourdement séditieux qu'il y parait, mettant le doigt, sans en avoir vraiment l'air, sur ces petits travers de nos sociétés réputées "post-modernes" dans lesquelles ont pratique la "post-vérité" et où il semble que l'on se dirige peu à peu vers une sorte de "post-démocratie", nos pays où "«l'armée [romaine] pacifie nos région pour [v]nôtre sécurité» comme l'affirme un immense panneau au moment où nos deux trublions parviennent en Ombrie, comme une sorte de formulation humoristico-contemporaine du célèbre "la paix, c'est la guerre" du 1984 de George Orwell.
De même la presse est-elle systématiquement brocardée. Ô! pas de manière franche ni extraordinairement caricaturale, non ! Mais, de manière quasi obsédante et presque trait pour trait, les deux auteurs nous montrent-ils des journalistes incapable de se séparer, de prendre du recul les uns vis à vis des autres, de poser d'autres questions que celles inévitablement attendues, etc. On a même droit, pour rappel que c'est bien de nos médias actuels dont il s'agit, au fameux "les français ont le droit de savoir", (les français devenant ici "romains", bien entendu), régulièrement éructé sur une radio "tout info" privé par un certain Jean-Jacques Bourdin, cette formule étant ridiculisée par nos deux auteurs et de facto disqualifiée dans son apparence de recherche de la vérité car se portant ici sur une question parfaitement superfétatoire au vu de l'environnement même où elle est posée. Par un alter ego contrefait du célèbre journaliste...
Idem, cet espèce de fil rouge - cette réinvention gaulo-provocante de l'omniprésence d'un certain soda dans le monde du sport et de la publicité en général en la détournant avec cette véridique sauce romaine antique, proche de l'actuel nuoc-mâm vietnamien, le Garum. Celui-ci est renommé "garum lupus", latin de cuisine (sic!) que l'on pourra bien entendu traduire par "Gare au Loup", comme on disait "Cave Canem" (attention au chien), le loup étant bel et bien dans notre bergerie contemporaine, nous faisant prendre des vessies pour des lanternes, s'affichant - ici en mosaïque !- partout, s'attribuant des qualités invraisemblables, affirmant des choses totalement éhontées mais sans vergogne : il faut voir la trombine de notre Obélix, sur l'un de ces panneaux, tenant ostensiblement l'une de ces fioles de nectar, semblant s'en délecter (rappelons pour la petite histoire que cette sauce était réalisée à base de foies et de viscères de maquereaux. Et qu'il est probable que ce produit fut cause de l'extension d'une bactérie provoquant moult maux de ventre et diarrhées...), la communication affirmant sans hésiter : «Le garum lupus : Les barbares en sont fous», et le vrai Obélix d'exprimer sobrement son plus grand désarroi en découvrant l'annonce. Belle manière de nous montrer notre monde de pub, de com', de médias plus où moins tenus, de politiques véreux (on aurait aussi pu insister sur la corruption du sénateur de l'étape), autocratiques (César-Macron ?), ou ploutocratiques (le propriétaire du fameux garum lupus a rien moins que le visage de Silvio Berlusconi, rappelant peut-être que le mélange des affaires financières et industrielles avec la politique sont une des des déviances malheureuses de notre monde). Mais les dernières cases de cet Astérix nous le rappellent dans un grand éclat de rire salvateur et moqueur tout autant que dans une belle leçon de générosité universelle : à ce jeu-là des supposés grands face aux petits, à la plèbe, les derniers peuvent parfois devenir les premiers, et les "partageux", s'ils ne dominent pas le monde, se réservent à jamais le monopole du coeur...!

Alors, on veut bien que le rythme ne soit pas toujours aussi soutenu que l'histoire le nécessitait car cet album, à y regarder d'un peu près, est, sans en avoir vraiment l'air, une sacrée satire des comportements parfois iniques, souvent déraisonnables et malfaisants de nos élites. Dans un grand éclat de rire Gallo-né, comme l'aurait conclu l'impayable Goscinny !

PS : Et de mieux comprendre les réserves, de la réception en demi-teinte d'une grande partie de la presse généraliste quant à cet album, puisqu'elle en est l'une des principales cibles. Celle-ci se contenant généralement d'appuyer lourdement sur ce soucis de rythme quelque fois réellement mollasson de l'album, et d'éviter d'aller y voir un peu plus en profondeur. Ce qui ne signifie en l'occurrence pas que nous avons là l'album parfait, bien entendu, le couple Ferri/Conrad fonctionne assurément bien, mais parfois presque trop, parce qu'il finissent par ronronner un peu trop, et, n'osant pas se lâcher totalement, paraissent être dans la trop stricte imitation/vénération des "maîtres" et cela, c'est sincèrement dommage ET dommageable. Malgré tout, pourquoi le disqualifier ainsi d'un simple revers de la plume comme il est possible de le découvrir dans tel ou tel article de presse ? «Les romains ont le droit de savoir !»


Pour conclure, quelques mots sur le véritable garum des antiques :

Le Garum, selon le célèbre Marcus Gavius Apicius, devait remplacer le sel.
Le garum est une sorte de sauce, faite a partir d'intestins de maquereaux macérés dans du sel puis séchés au soleil.
Il devait ressembler au nioc-mam vietnamien.
Le Larousse gastronomique dit :

«Il est généralement admis que ce condiment n'est autre chose que la saumure que l'on obtenait en salant des poissons marins, des scombres ou maquereaux surtout, et en les pressant pour en extraire le jus. le plus réputé qui était obtenu avec le scombre, s'appelait le garum nigrum. On le mettait dans des petits pots comme l'on fait actuellement pour la moutarde, et chaque convive l'accommodait à sa façon, l'un avec du vinaigre (oenogarum), un autre avec de l'eau (hydrogarum), un autre avec de l'huile (oléogarum). le garum Pipératum était comme son nom l'indique, fortement poivré.»

Pline l'ancien nous explique encore ceci :

«Il existe encore une autre espèce de liquide recherché, appelée garum : on fait macérer dans du sel des intestins de poissons et d'autres parties qu'il aurait fallu jeter, si bien que le fameux garum est la sanie de matières en putréfaction. On le fabriquait autrefois avec le poisson appelé garos par les Grecs, lesquels signalaient que les fumigations faites avec sa tête brûlée faisaient sortir l'arrière-faix.
Le plus raffiné se fait aujourd'hui à partir du scombre dans les cuves de Carthago Sparteria (= Carthagène), on l'appelle le garum de la Compagnie ; mille sesterces permettent d'en obtenir environ deux conges (1) ; et il n'y a pour ainsi dire pas de liquide, excepté les parfums, qui ait pris tant de valeur. […] L'allex, rebut du garum, n'est qu'une lie grossière et mal filtrée. Cependant on s'est mis à en préparer aussi spécialement avec un poisson tout petit et sans valeur : nous l'appelons apua, les Grecs aphyé, parce que ce petit poisson est engendré par la pluie. Les gens de Fréjus le font avec un poisson qu'ils appellent loup. L'allex est devenu ensuite un objet de luxe, les espèces s'en sont multipliées à l'infini. […] Ainsi l'allex a étendu son domaine aux huîtres, aux oursins, aux orties de mer, aux foies de surmulet, et l'on s'est mis à faire putréfier le sel de mille façons pour les plaisirs de bouche. […]
Cependant cette substance n'est pas sans usage en médecine. On guérit, en effet, la gale des moutons avec de l'allex, que l'on fait couler par une incision de la peau, il est bon contre les morsures du chien et du dragon marin ; mais en ce cas on l'applique sur de la charpie. le garum, de son côté, guérit les brûlures récentes si on le verse sans prononcer le mot « garum ». Il est utile aussi contre les morsures de chien et surtout contre celles du crocodile et dans les ulcères […] et les douleurs de la bouche et des oreilles.»

Pline, Histoire naturelle, XXI, 93-96
(1) le conge = 3l. 28

Et il est aussi possible de lire ces explications dans l'une de ces compilations typiques de la renaissance :

«On met dans un récipient les viscères des poissons et l'on sale ; on ajoute du fretin ; […] tout cela est salé de la même façon, et on laisse réduire au soleil en remuant fréquemment. Une fois cela réduit par la chaleur du soleil, on y prélèvera le garum de la façon suivante : on plonge une grande corbeille serrée dans la jarre […] ; le garum coule dans la corbeille er l'on recueille ainsi le liquide appelé liquamen qui filtre à travers la corbeille ; le résidu constitue la halec.»
Geoponicorum seu de re rustica libri, XX, 46
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On accuse le sénateur en charge de l'entretien des voies italiennes, Lactus Bifidus, de privilégier les orgies au détriment de sa charge. Qu'à cela ne tienne, une course de chars à travers toute la péninsule fera la preuve de l'état parfait des dites voies. La course est ouverte à tous les peuples, belle occasion pour nos gaulois préférés d'aller défier leur meilleur ennemi.

Astérix et Obélix monument du neuvième art, que dis-je, étoile au firmament de la culture écrite française, ne sont plus à présenter. Les deux héros ont connu leur âge d'or du temps du regretté Goscinny. Ce dernier disparu, Uderzo semble désemparé, nos deux héros perdent en superbe. Cette trente-septième aventure et troisième album depuis la reprise en main de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad retrouve la bonne direction. Densité et qualité de jeux de mots, mis au goût du jour, personnalités dissimulées au fil des planches, clin d'oeil à l'histoire transalpine, spécialités gastronomique mises à l'honneur, aucun élément ne manque pour faire honneur à l'écriture de Goscinny. le dessin de Conrad est si proche du meilleur d'Uderzo qu'on ne peut que s'incliner devant la prouesse. Reste une seule réserve, le scénario peine à nous surprendre… En conclusion on retrouve avec plaisir tous les ingrédients qui nous ont fait adorer les premiers albums de la série.
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