Les premières traces qui attestent de légendes concernant le personnage de Sisyphe datent de l'Antiquité grecque. Bien plus tard, Camus s'en est inspiré pour écrire son mythe de Sisyphe. L'une d'elles présente Sisyphe comme un soleil qui s'élèverait chaque jour avant de replonger chaque soir dans l'horizon, comme un cycle d'éternel recommencement. D'autres se le figurent comme une personnification des marées ou des vagues qui montent et redescendent inlassablement. Dans les deux cas, on sent le tourment du personnage (qualifié par Camus d' « héros absurde ») : l'homme ne peut échapper à une mort fatidique et son désespoir est vain ; il est condamné à ne jamais terminer ce qu'il recommence sans cesse.
Toujours est-il que c'est sur cette légende que l'auteur a bâti l'intrigue de son roman. A travers plusieurs grandes périodes de l'Histoire, un homme se voit contraint de rescusiter après chacune de ses morts, en se remémorant peu à peu sa vie antérieure, un peu plus à chaque éveil. Charon lui refuse le passage vers le repos éternel faute de présenter trois oboles pour la traversée. Rarement une idée de départ m'aura autant intriguée à elle-seule. Malheuresement, la figure de Sisyphe en quête permanente de son identité n'est pas parvenue à retenir mon intérêt. Cet homme égaré, cherchant aussi bien son passé que son chemin, dans une atmosphère emprunte du spectre de la mort m'a paru tellement confus et déroutant que je n'ai pas su quoi en faire. Je suis restée extérieure à l'intrigue pendant une bonne partie du roman, lisant pour lire, avançant pour terminer, comme le personnage cherche à mettre un terme à sa propre histoire.
Pourtant, les premières pages avaient fait écho à ma lecture de la route de Cormac Mac Carthy. L'ambiance et les thèmes m'ont semblé assez similaires: la mort omniprésente, la perte d'identité, le voyage interminable,... Il y avait un grand potentiel mais certainement que l'intrigue était trop diffuse pour moi. C'est dommage, ça partait bien.
Commenter  J’apprécie         70
J'avais envie d'aimer ce livre, mais la sauce n'a pas pris.
J'ai adoré le style recherché et poétique du debut et de la fin du livre. Certaines description, notamment aux débuts des nouveaux chapitres m'ont plut. Mais globalement, chacun des épisodes n'apporte pas grand chose, je n'ai pas vraiment ressenti de mise en abyme, et le style s'essouffle.
Le style est cru, le laid est décrit de manière magnifique. L'action, beaucoup moins. La prémice du personnage est pas mal mais je l'ai trouvé un peu creux et vite épuisé. Pendant la moitié du livre, j'ai eu l'impression que tout était déjà dit. Il n'y a pas de suspens, on a pas envie de lire la suite.
Le thème est uniquement guerrier et j'ai plus eu l'impression de lire un réquisitoire contre la guerre qu'un roman. La manière dont est traitée la mythologie - très brievement, comme l'élément qui lance le récit sans pour autant le porter, ne m'a pas plut.
Je pense que j'aurais aimé lire une nouvelles qui aurait repris tous les bons éléments de ce roman avec moins de lourdeur.
Dommage.
Commenter  J’apprécie         10