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Critique de candlemas


Lorsque Luc Ferry publie cet ouvrage en 1992, il est professeur agrégé de sciences politiques depuis 10 ans, et ne sait sans doute pas encore qu'il sera Ministre du gouvernement Raffarin 10 ans plus tard. Son ton, dans cet essai critique sur la pensée écologiste, n'est pas celui d'un décideur mais d'un professeur, qui s'appuie sur l'Histoire de la philosophie pour défendre ce qu'il considère une vision humaniste, c'est-à-dire centrée sur l'Homme, de l'environnementalisme, qu'il considère la seule démocratique. Il s'oppose ainsi à la fois aux mouvements de libération animale prônant un droit de l'animal à être sujet de droit, et à ce qu'il appelle l'écologie profonde, où la nature elle-même se voit revendiquer ce droit.
Cet ouvrage, étudié il y a plus de 20 ans, vaut surtout à mon goût pour l'exemplarité de la dissertation philosophique, dont la rigoureuse construction, s'appuyant sur des faits historiques, des références riches d'auteurs variés et sur une parfaite connaissance des sensibilités qui ont construit notre corpus culturel, intellectuel et politique actuel, se fait très convaincante. En outre, la langue est accessible et imagée.
Pour autant, si l'on ne peut qu'adhérer à une pensée humaniste refusant les extrêmes et le réductionnisme, face aux tension environnementales radicales que vit notre époque, peut-on se contenter d'une conclusion intellectuelle, mollement engagée, sur les trois cultures en Europe ? Un ouvrage à lire donc, pour relativiser et questionner nos certitudes, mais qui mérite d'être contrebalancé par d'autres penseurs apportant la force de l'engagement, qui fait défaut ici, et est pourtant si nécessaire à l'action.
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