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Critique de Lamifranz


"Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira-t à toi :" Cette réplique, combien d'escrimeurs en herbe l'ont déclamée dans les cours de récréation, brandissant un bâton en guise de flamberge ! Lagardère, dans la mémoire collective, est l'image même du héros de cape et d'épée, aux côtés de d'Artagnan, de Pardaillan et de Scaramouche.
Paul Féval (1816-1887) est d'ailleurs, dans ce domaine, le principal rival d'Alexandre Dumas. Et si l'on se réfère aux sondages de l'époque, (à savoir les tirages des journaux où paraissaient les feuilletons, et les témoignages des contemporains), on constate que son succès égalait souvent, et dépassait parfois celui d'Alexandre le Grand. C'est justice si on se rappelle que Féval est l'auteur de plusieurs romans (pas tous de cape et d'épée) fort célèbres en leur temps, et qui de nos jours continuent à être édités avec succès : "Les Mystères de Londres" (1843), "Le Loup blanc" (1843), "La Fée des grèves" (1850), "Le Bossu" (1857) ou encore "Les Habits noirs" (1863-1875), ces romans, d'ailleurs, furent pour la plupart adaptés avec succès au cinéma et à la télévision.
"Le Bossu" raconte l'histoire de Henri de Lagardère, orphelin élevé par deus spadassins Cocardasse et Passepoil. Malgré lui, il assiste à l'assassinat du duc de Nevers par son rival le duc de Gonzague, dans les fossés De Caylus. En mourant, le duc confie à Lagardère un bébé de quelques jours, sa fille Aurore. Lagardère se charge à la fois de l'enfant et de la vengeance. Bien des années plus tard, Lagardère, sous les traits d'un bossu, entre dans l'intimité du duc de Gonzague, qui a épousé la veuve du duc de Nevers (la mère d'Aurore, qu'elle croit disparue). La vengeance sera longue, pleine de péripéties, mais à la fin les méchants sont punis et les gentils sont récompensés (si vous trouvez que c'est du divulgachage, je vous autorise à venir me planter la botte de Nevers entre les deux bottes de radis que j'ai achetées au marché pas plus tard que ce matin).
La comparaison avec Dumas tient aussi pour le style : nerveux et alerte, il ne laisse pas un instant de répit au lecteur.
L'histoire de Lagardère ne s'arrête pas là, elle continue avec "Le Fils de Lagardère", un superbe roman qui s'inscrit dans la continuité du "Bossu", écrit par Paul Féval fils, qui est, vous l'avez deviné avec votre sagacité habituelle, le fils de Paul Féval. On y apprend que Lagardère est mort assassiné par Peyrolles, l'âme damnée de Gonzague, et que son fils, grandi dans l'anonymat, va peu à peu retrouver son identité, et du même coup venger son père. Si vous avez aimé "Le Bossu", lisez "Le Fils de Lagardère", vous ne le regretterez pas. Vous pouvez également lire les autres "suites" écrites par ce fils à papa, mais, toutes intéressantes qu'elles soient, elles ne valent pas "Le Fils de Lagardère". .
Au cinéma, Lagardère a été incarné par Jean Marais (1959) et Daniel Auteuil (1997), à la télévision, c'est Jean Piat (1967) et Bruno Wolkowich (2005) qui ont revêtu l'habit du Bossu. Les quatre adaptations, quoique sensiblement différentes, sont en tous points remarquables.
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