L'humanité gagne en technologie, en espérance de vie et en progrès scientifique. Elle peut aller sur d'autres planètes, elle peut créer la vie en laboratoire. Et pourtant, elle est toujours aussi stupidement cruelle et animale. Elle a peur de l'inconnu et de la mort. Elle s'autorise toujours à torturer ce qui est différent, à détester ce qui est autre.
Bon, alors, où est-ce que ça n'avait pas marché ? Où est-ce que le destin avait déraillé ? Ca devait être un type marrant lui aussi, le destin. Ou alors complètement stupide.
Je ne me souviens pas d'une première fois.
Lire dans les pensées m'a toujours semblé naturel. Ça faisait partie de moi alors pourquoi les autres auraient-ils été différents ? Pourtant, en grandissant, j'ai découvert que ce n'était pas les autres qui étaient anormaux mais bien moi. Eux n'avaient pas de problème, mais moi j'en avait un de taille. Et parce qu'il était hors de question que je devienne un sujet-test de laboratoire, cette différence est devenue mon secret. Personne ne devait savoir.
p.447.
Supprimer le secret, c’est supprimer le pouvoir qu’on exerce grâce à lui.
p.186.
Le malheur fait grandir les enfants plus vite.
Je me retrouvais seule avec mes réflexions. Alors comme ça, je pouvais faire bouger des trucs ? Je m’assis à même le plancher et me tournai vers la corbeille qui débordait de boules de papier chiffonné. J’en choisis une et tentai de reproduire ce que j’avais fait avec sa jumelle.
– Bouge, bouge, lui disais-je.
Mais la boulette restait obstinément immobile.
– Mais bouge, saleté de boule de papier débile !
Je sentis un minuscule fil de puissance partir de moi pour aller frapper la boulette. Celle-ci eut un léger balancement, puis plus rien. Je commençais à comprendre. Ça ne venait pas que de la tête mais de tout mon corps. Comme quand on est en colère et que le corps le devient aussi. Il fallait le vouloir non seulement avec son esprit mais aussi dans toutes les fibres de son être.
p.19.
Pourquoi est-ce que tout se compliquait quand on devenait adulte ? Je n’ai pas trouvé de réponse.
p.420.
C’est bien le propre de l’homme de détruire ce qui le fascine et ce qu’il craint. Un destructeur.
p.164.
- Mais oui ! Enfin, c’est facile pourtant ! Un palindrome : Ésope reste ici et se repose.