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Citations sur La Défaite de la pensée (20)

Soyons clair: cette dissolution de la culture dans le tout culturel ne met fin ni à la pensée ni à l'art. Il ne faut pas céder au lamento nostalgique sur l'âge d'or où les chefs d'oeuvre se ramassaient à la pelle. Vieux comme le ressentiment, ce poncif accompagne, depuis ses origines, la vie spirituelle de l'humanité.
Le problème auquel nous sommes, depuis peu, confrontés est différent, et plus grave: les oeuvres existent, mais la frontière entre la culture et le divertissement s'étant estompée, il n'y a plus de lieu pour les accueillir et leur donner un sens. Elles flottent donc absurdement dans un espace sans coordonnées ni repères. Quand la haine de la culture devient elle-même culturelle, la vie avec la pensée perd toute signification.
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Rien n'arrête, autrement dit, un Etat en proie à l'ivresse du Volksgeist ; nul obstacle éthique ne se dresse plus sur son chemin : privés d'existence propre, délogés de leur for intérieur, ses sujets ne peuvent pas revendiquer de droits, et puisque ses ennemis n'appartiennent pas à la même espèce, il n'y a pas de raison de leur appliquer des règles humanitaires.
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La barbarie a donc fini par s'emparer de la culture. A l'ombre de ce grand mot, l'intolérance croît, en même temps que l'infantilisme. Quand ce n'est pas l'identité culturelle qui enferme l'individu dans son appartenance et qui, sous peine de haute trahison, lui refuse l'accès au doute, à l'ironie, à la raison - à tout ce qui pourrait le détacher de la matrice collective, c'est l'industrie du loisir, cette création de l'âge technique qui réduit les oeuvres de l'esprit à l'état de pacotille (ou, comme on le dit en Amérique, d'entertainment).
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« Ma culture : l’esprit du peuple auquel j’appartiens et qui imprègne à la fois ma pensée la plus haute et les gestes les plus simples de mon existence quotidienne. »
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… de nos jours, la jeunesse constitue l'impératif catégorique de toutes les générations… les quadragénaires sont des "teenagers" prolongés ; quant aux Anciens ils ne sont pas honorés en raison de leur sagesse (comme dans les sociétés traditionnelles), de leur sérieux (comme dans les sociétés bourgeoises) ou de leur fragilité (comme dans les sociétés civilisées), mais si et seulement si ils ont su rester juvéniles d'esprit et de corps.
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La barbarie a donc fini par s'emparer de la culture. A l'ombre de ce grand mot, l'intolérance croît, en même temps que l'infantilisme. Quand ce n'est pas l'identité culturelle qui enferme l'individu dans son appartenance et qui, sous peine de haute trahison, lui refuse l'accès au doute, à l'ironie, à la raison - à tout ce qui pourrait le détacher de la matrice collective, - c'est l'industrie du loisir, cette création de l'âge technique, qui réduit les oeuvres de l'esprit à l'état de pacotille... Et la vie avec la pensée cède doucement la place au face-à-face terrible et dérisoire du fanatique et du zombie.
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Dans une séquence du film de Jean-Luc Godard, ‘Vivre sa vie’, Brice Parain, qui joue le rôle du philosophe, oppose la vie quotidienne à la vie avec la pensée, qu’il appelle aussi vie supérieure.
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Malaise dans la culture. Car la culture, c’est la vie avec la pensée. Et on constate aujourd’hui qu’il est courant de baptiser culturelles des activités où la pensée n’a aucune part. Des gestes élémentaires aux grandes créations de l’esprit, tout devient ainsi prétendument culturel.
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Or, au moment même où la technique, par télévision et par ordinateurs interposés, semble pouvoir faire entrer tous les savoirs dans tous les foyers, la logique de la consommation détruit la culture.
Il ne s’agit plus de constituer les hommes en sujets autonomes, il s’agit de satisfaire leurs envies immédiates, de les divertir au moindre coût. Conglomérat désinvolte de besoins passagers et aléatoires, l’individu postmoderne a oublié que la liberté était autre chose que le pouvoir de changer de chaîne, et la culture elle-même davantage qu’une pulsion assouvie.
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… la nation est un assemblage de volontés individuelles et non une totalité organique.
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