AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fortuna


Avec la décolonisation, les pays occidentaux ont voulu lutter contre l'ethnocentrisme européen et le racisme en décrétant l'obligation de respecter toutes les cultures, jusqu'à faire de l'avancée démocratique un simple aspect d'une culture particulière qui a voulu imposer sa domination sur le monde.

Confondant culture et coutumes, universalité des principes de liberté et d'égalité avec les particularismes des peuples, on a fini par accepter des comportements - comme l'inégalité de traitement entre l'homme et la femme, les croyances d'un autre âge - qui s'élèvent contre la dignité humaine et cela au nom du respect des différences.

On a d'autre part abandonné la notion d'individu pour renvoyer chacun à ses origines et à son appartenance à une communauté. Ce qui anéantit toute notion d'universalisme, puisque chacun est censé véhiculer une "vision du monde" le rendant incapable de comprendre objectivement l'autre...

Prétendant que tout est culture et que toutes les cultures se valent, on a renoncé à une hiérarchie des valeurs, aux notions de beau, de bien, d'élévation, de mérite. Pour finalement devenir des consommateurs obsédés par la jeunesse, le désir d'être jeunes, de le rester, de céder au plaisir de l'instant, à l'infantilisme, vivant dans l'ignorance de l'Histoire et des anciens.

Ecrit en 1987 ce petit essai d'Alain Finkielkraut éclaire parfaitement la dérive de notre société moderne et l'échec des Lumières face à la montée de l'obscurantisme, l'univers de la marchandise étant là pour nous faire oublier que c'est chaque jour que l'on conquiert sa liberté...Et le mot de la fin, le Zombie - l'homme sans volonté - et le Fanatique, illustre cruellement notre actualité...
Commenter  J’apprécie          370



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}