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Critique de Pecosa


Robert Finnegan (Paul William Ryan pour l'état civil) a quelques points communs avec Dashiell Hammett. Ils furent compagnons de route des communistes américains, écrivirent des romans noirs ancrés à San Francisco. et eurent maille à partir avec le maccarthysme.
Militant et journaliste engagé, Finnegan publia sous le pseudonyme de Mike Quin And We are Millions : The Story of Homeless Young, sur les jeunes chômeurs condamnés pour vagabondage par la justice américaine, couvrit en 1934 la West Coast waterfront strike pour la revue Fortune (The Big Strike sera édité en 1949, à titre posthume) et écrivit de nombreux articles pour New Masses, Western Worker et People's World, journaux du Parti communiste américain.
Inscrit sur la Liste Noire, il prit le pseudonyme de Robert Finnegan pour écrire des romans policiers ayant pour héros le journaliste Dan Banion, reporter au San Francisco Journal , qui a pour particularité d'enquêter à la manière d'un Privé. Les traductions françaises (et la couverture de l'édition Carré Noir) ne rendent pas justice au romancier: The Lying Ladies devient Tu mens Beth! (!), The Bandaged Nude, Les spaghettis par la racine (tout ça parce qu'un cadavre est retrouvé dans une cargaison de pâtes périmées), et Many a Monster, Des monstres à la pelle. Robert Finnegan n'aura pas le temps d'écrire la suite des aventures de Dan Banion, puisqu'il décèdera d'un cancer foudroyant à l'âge de 41 ans.

Dans Les Spaghettis par la racine, un corps est découvert dans une cargaison de pâtes périmées destinées à l'incinérateur. le journaliste et vétéran de la seconde guerre mondiale Dan Banion mène l'enquête pour son journal. Ses méthodes d'investigation tiennent plus de celles d'un détective privé (au grand regret des forces de police qui aimeraient bien le compter dans leurs rangs) que d'un journaliste local. Personnage hard-boiled, solitaire, désabusé, mais empathique, Banion privilégie les rencontres, les conversations amicales et semble motivé autant par la curiosité que par le désir de connaître la mécanique du crime.
Ses investigations le conduisent, et c'est ce qui fait l'un des charmes de ce polar, dans les milieux artistiques et un peu marginaux de la Baie de San Francisco de l'immédiat après-guerre. On y décèle ça et là par petites touches discrètes la marque des auteurs militants de la gauche américaine, pour lesquels les pauvres ou les "marginaux" ne sont pas des repoussoirs, comme Howard Fast, Alfred Hayes, Jo Sinclair...
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