Les Anges déchus, tome 4 : Finale

Le téléphone sécurisée que m'avait donné Patch sonna dans mon sac
-alors cette soirée entre filles ? me demanda t- il
-Si j'écoutais Vee , on resterait jusqu'au petit matin dis- je en ôtant mes chaussures que l'attrapai du bout des doigts . Moi je ne pense qu' à une chose : me glisser dans mon lit !
-Les grands esprits se rencontrent .
-Ah ? Toi aussi ?
Il m'avait pourtant expliqué qu'il dormait peu
-Non , je pense à te glisser dans mon lit

- Je vais le tuer.
- Essaie une minute de surmonter ton aversion pour Dante. Et ta colère ?
- Ma colère ? ricana-t-il, le ton menaçant. Oh, mon ange ... C'est un mot bien faible pour décrire ce que je ressens en ce moment. Tu m'apprends qu'un néphil t'a contrainte à absorber du démonium. Je me fiche qu'il n'ait pas réfléchi ou qu'il soit désespéré. Il a commis une erreur qu'il n'est pas près de réitérer. Et au cas où tu serais tentée de le plaindre, sache qu'il avait pertinemment conscience de ce qui l'attendait. Je l'avais prévenu : tant que tu étais sous sa responsabilité, à la moindre égratignure, je le ferais payer.

- Ta mère m'a appris la mort de Marcie, il y a deux mois.
- Elle aura vécu plus longtemps qu'on ne l'aurait cru.
- Un poison jusqu'au bout, hein?
- Ma mère a assisté à l'enterrement. Ils étaient cinq, en comptant Susanna Millar.
Vee haussa les épaules, indifférentes.
- Le Karma, ça ne pardonne pas.

Le démonium... J'arrivais à peine à réfléchir, envoûtée par la convoitise de son pouvoir. Une brusque crainte me saisit: sans lui, je mourrais, c'était aussi simple que cela. Pour assouvir ce désir, j'étais capable de tout. Je devais me réapproprier cette sensation. Celle d'être indestructible. Intouchable.

Scott se souvint des derniers mots que Patch lui avait adressés :
Je te la confie. Ne t'avise pas de me décevoir. La menace le hérissait encore. Patch s'imaginait sans doute qu'il était le seul à s'inquiéter pour Nora, mais il avait tort. Pour lui, elle était presque une sœur. Elle l'avait soutenu quand tous l'avaient abandonné et l'avait empêché de commettre l'irréparable.
Un lien les unissait, et pas n'importe lequel. Nora comptait plus à ses yeux que n'importe quelle autre fille. Elle était sous sa responsabilité. Quelle qu'en fût la signification, il en avait fait la promesse au fantôme de son père.

- Je ne sens pas ton contact, Nora, mais ton amour, si. Il est en moi et représente tout pour moi. J'aimerais pouvoir éprouver les mêmes sensations que toi, Nora, mais je dois me contenter des sentiments. Et rien n'es plus puissant. Certains traversent l'existence sans jamais connaitre les émotions que as suscitées en mois. C'est le genre de chose qu"on ne peut pas regretter.

- Joli costume, observa-t-il.
- Toi aussi. Je vois que tu t'es donné du mal.

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

- ça ne te plait pas? Je peux l'enlever si tu veux.
-Mmmmh, c'est sans doute la proposition la plus tentante qu'on m'ait faite ce soir, répondis-je en me caressant le menton.
- Mes propositions ne se refusent pas, mon ange.

Les premiers invités arrivèrent vers dix-neuf heures. Roméo et Juliette, Antoine et Cléopâtre, Elvis et Priscilla franchirent le seuil de la ferme. Côté humour, j'aperçus même la Moutarde et le Ketchup - un couple déguisé en bouteilles jaune et rouge.

-Plus vite! aboya-t-il. Ton hésitation est palpable. Tu n'es pas sûre de toi. Je peux presque sentir tes doutes. Et le moindre nephilim digne de ce nom en profitera aussitôt. Tu dois prendre le contrôle.
Inlassablement, je recommençai, poings serrés, furieuse. Contre lui, mais aussi contre moi-même. Il me poussait trop loin, plaçait la barre trop haut. Sans parler du doute qui me rongeait, railleur: tu es exactement ce que Dante t'accuse d'être. Faible.

La photo suivante montrait Patch et Dabria, tous les deux à bord de son nouveau pick-up noir. Au-dessus d'eux, le halo du réverbère était constellé de gouttes de pluie. Dabria l'avait enlacé, un sourire ingénu sur les lèvres. Patch ne semblait pas offrir la moindre résistance.
Je passai rapidement aux trois derniers clichés, qui me retournèrent l'estomac.
Un baiser.
Dabria embrassait Patch. C'était là, sur les photos.