Ha!
Quel plaisir à l'idée de lire à nouveau
Flaubert, ce compagnon des lectures d'enfance à l'écriture si dynamique et si vivante ! Qui n'a pas vibré au fur et à mesure des soupirs d'Emma Bovary? Qui n'a pas nourri de somptueux tableaux épiques en lisant
Salammbô?
Bref,
Flaubert, cet amour de jeunesse idéalisé par la tendresse naïve de mes souvenirs, et dans les bras duquel je brûlais de revenir ...
Très honnêtement j'avoue que sur ces
trois contes ("
Un coeur Simple", "La légende de St Julien L'Hospitalier", et "Hérodias", un seul m'a vraiment retenue en haleine:
Un coeur Simple.
C'est une nouvelle touchante, réaliste, ancrée dans les brumes normandes qui peuplent la mémoire de l'Auteur. Une jeune fille un peu simple entre au service d'une maisonnée, au sein de laquelle ne subsiste plus qu'une veuve vieillie. le Mari et les enfants sont partis (au sens propre comme au sens figuré), elle-même a perdu au long de l'histoire les maigres attaches qu'il lui restait...
C'est quasiment un Huis clos entre deux femmes, dont la relation est complexe, nourrie de paradoxes (hierarchie sociale / amitié et affection, tendresse refoulée / froideur apparente) et de silences qu'ont imagine aussi pénétrants que la fraîcheur matinale du jardin.
J'ai trouvé ce conte touchant, tendre et cruel, comme le sait si bien l'être parfois l'oeuvre de
Flaubert.
Les deux autres contes m'ont parus plus lointains... Pas seulement dans le temps ou dans l'espace, mais dans la lecture, ils demandent moins d'investissement affectif de la part du lecteur, on est plus proche de la balade moyenageuse (Légende de St Julien L'hospitalier) ou du récit biblique (Hérodias) sagement dispensés (mais de façon là encore très vivante) en cours de catéchisme.
Mais quoiqu'il en soit, celà reste un plaisir de renouer avec ce cher Gustave !